jeudi 26 janvier 2012

Il produit tous les sons que l'occident aime entendre, mais entre les paroles et la realite, il y a une realite faites de mensonges perpetuels



PARIS (Reuters) - Le président ivoirien Alassane Ouattara a demandé jeudi aux entreprises françaises de revenir dans son pays et fait appel au soutien de Paris pour obtenir un accord de désendettement avec le Fonds monétaire international (FMI) dès le premier trimestre.
Reçu à l'Elysée avec tous les honneurs, au deuxième jour d'une visite d'Etat en France, il a signé avec Nicolas Sarkozy un nouvel accord de défense bilatéral qui prévoit pour l'essentiel une assistance à la refonte des forces de sécurité ivoiriennes (armée et gendarmerie).
Dans une déclaration en compagnie du président français, il a remercié la France pour son intervention aux côtés de l'Onu qui a mis fin en avril dernier aux violences déclenchées par le refus de son prédécesseur Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle de fin 2010.
"Sans elle, il y aurait eu, en Côte d'Ivoire, un génocide pire qu'au Rwanda" au lieu des quelque 3.000 morts recensés, a-t-il dit dans une interview au journal Le Monde.
A l'image de ceux déjà conclus par la France avec six autres Etats africains, le nouvel accord de défense se substitue à ceux signés après les indépendances africaines et ne comporte plus de clauses secrètes comme celles qui avaient permis des interventions en soutien de régimes contestés.
"L'armée française n'a pas vocation à s'ingérer ni de près ni de loin dans les affaires de la Côte d'Ivoire, cette période (...) est définitivement révolue", a assuré Nicolas Sarkozy.
Il prévoit le maintien dans le pays d'un contingent de 250 à 300 militaires français chargés exclusivement d'aider la Côte d'Ivoire à rebâtir une véritable armée nationale après les troubles de l'ère Gbagbo, qui avaient divisé le pays.
Alors que la réconciliation entre les deux camps est à peine engagée, Alassane Ouattara aurait souhaité un dispositif plus important. "La France doit rester dans notre pays plus longtemps et de manière plus substantielle. Je comprends les contraintes budgétaires mais Paris doit bien prendre en compte la fragilisation de l'Afrique du Nord", a-t-il dit au Monde.
ASSEOIR LA DÉMOCRATIE
Nicolas Sarkozy a salué dans son invité "un président qui tient ses promesses et qui a une obsession, asseoir la démocratie et le progrès dans ce pays", longtemps le partenaire privilégié de la France en Afrique de l'Ouest.
Alassane Ouattara, qui sera reçu vendredi au Medef, le patronat français, a appelé les "opérateurs privés français" à revenir dans son pays pour participer à sa reconstruction.
Il a relevé que l'intervention militaire de l'Onu et de la France avait permis d'éviter début 2011 un exode de la communauté française analogue à celui qui avait suivi d'autres événements sanglants en 2004.
"Maintenant, nous sommes de retour sur le chemin de la paix et la relance économique est totalement engagée", a-t-il indiqué en faisant valoir que la croissance de l'économie ivoirienne devrait rebondir de 8% à 9% cette année.
La France est le premier partenaire commercial de la Côte d'Ivoire, 12.000 Français y vivent encore et plusieurs de ses grands groupes, notamment Bouygues ou Bolloré, ont pignon sur rue dans ce pays jadis prospère qui est le premier producteur de cacao du monde.
Alassane Ouattara a d'autre part demandé à la France d'intercéder auprès du FMI et de la Banque mondiale pour que la Côte d'Ivoire bénéficie "dès le premier trimestre" d'un allégement de dette au titre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
"La Côte d'Ivoire a maintenant mis en ouvre toutes les mesures demandées par les institutions de Bretton Woods, notamment en matière de réforme de la filière café-cacao, en matière d'énergie et il n'y a plus de raison qu'il y ait une période d'observation et d'attente", a-t-il dit.
Nicolas Sarkozy a abondé dans le même sens.
"La Côte d'Ivoire a besoin qu'on annule sa dette et qu'on puisse l'aider a partir de l'avant, il n'y a pas de temps à perdre !".
Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse

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