mercredi 8 février 2012

Côte d’Ivoire: le temps de l’austérité, par Théophile Kouamouo


Théophile Kouamouo 
Le Nouveau Courrier

La semaine qui vient de s’achever a été «riche» en informations inquiétantes dans la rubrique «social» en Côte d’Ivoire. Après un long et éprouvant jeu du chat et de la souris, les actuels dirigeants de la Société des transports abidjanais (SOTRA) ont annoncé la mise au chômage technique de 1200 agents, soit près du tiers du personnel de l’entreprise. Une nouvelle qui intervient après l’annonce du licenciement de 120 personnes au Port autonome d’Abidjan, et la mise à l’écart de 322 employés à la Radio télévision ivoirienne (RTI), une autre structure parapublique.
Dans une interview accordée à Onuci FM, le ministre de la Fonction publique Gnamien Konan a annoncé la possibilité d’un plan de départs volontaires et un ralentissement dans l’organisation des concours de recrutement des serviteurs de l’Etat. En ce début de mois de février, les salariés du privé ont pu constater la baisse de leur salaire net, liée à l’augmentation du taux des cotisations retraite, qui a été couplée avec un allongement de l’âge de départ à la retraite – une forme de double peine, en somme. La relance annoncée d’Air Côte d’Ivoire n’est toujours pas à l’ordre du jour, et les employés de la compagnie aérienne sont sur le carreau. L’annonce par Alassane Ouattara de la privatisation et de la liquidation des banques publiques suscite les inquiétudes parmi les employés de ces institutions, qui craignent plans sociaux et démantèlements ravageurs. Alors que l’Université est toujours fermée et que les travaux n’avancent pas à un rythme rassurant pour une reprise des cours d’ici septembre, à tel point que le ministre Cissé Bacongo fait appel à des «étudiants volontaires» dans le cadre d’un marché pourtant gagné par une entreprise privée, qui ne fait pas dans le bénévolat. Dans les semaines ou les mois qui viennent, les prix de l’électricité et du carburant pourraient prendre l’ascenseur, les bailleurs de fonds faisant pression sur un gouvernement qui brûle d’arriver au point d’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE).
Pourquoi se voiler la face ? Pourquoi céder au messianisme anachronique des zélateurs du régime qui répètent comme un mantra «le pays est au travail» et nous font miroiter des «lendemains qui chantent» sur la seule foi des relations à l’étranger du «super économiste» ? La Côte d’Ivoire est entrée, de plain-pied, dans le temps de l’austérité. Après avoir conquis dans le feu et dans le sang un pays privé de paix et de stabilité pendant douze ans au nom de ses ambitions politiques, Alassane Ouattara fait face à la crise économique qui résulte de toutes ces années perdues en utilisant les méthodes sans originalité expérimentées sous sa houlette il y a vingt ans, alors qu’il était Premier ministre. A la hache, il se lance dans une coupe claire des dépenses publiques à travers une augmentation des prélèvements, une politique de licenciements et de gel des embauches. Et engage des privatisations des entreprises publiques dont on est en droit de penser qu’elles seront opaques, au regard des opérations de ce type menées quand il était à la Primature, et au vu de l’indécence avec laquelle ses ministres se distribuent les marchés publics.
L’austérité, donc. Dans l’état où la Côte d’Ivoire se trouve actuellement, était-elle inévitable ? Peut-être. Mais elle sera forcément mal vécue, et très mal acceptée. Pour plusieurs raisons.
Premièrement, parce que la campagne incroyablement populiste et démagogique d’Alassane Ouattara à l’occasion de l’élection présidentielle, ainsi que la mythologie sur le triptyque Argent-Diamant-Or (ADO), a inconsciemment préparé les esprits faibles à une «pluie de milliards» qui n’arrivera pas de sitôt. Quand il promettait cinq universités en cinq ans, un million d’emplois en cinq ans, quand il disait que son métier était de trouver l’argent, quand il refusait tout argument expliquant les difficultés économiques par la guerre, savait-il que sa forfanterie se retournerait contre lui s’il arrivait au pouvoir ? Etre un homme d’Etat, c’est aussi faire campagne comme un homme d’Etat, même quand il se trouve qu’on est dans l’opposition.
Deuxièmement, parce qu’il est visiblement incapable de créer l’union sacrée autour du redressement national, enfermé avec ses partisans dans un récit national subverti où ils représentent le bien absolu tandis que le camp Gbagbo représente le mal absolu, la cause unique de l’état pitoyable dans lequel se trouve la Côte d’Ivoire aujourd’hui. Mais à qui peut-on faire croire que la stratégie coûteuse de prise du pouvoir de l’actuel chef de l’Etat n’a rien à voir avec le fait que la Côte d’Ivoire soit le dernier pays africain, avec le Soudan, à n’avoir pas bouclé son programme PPTE ? Que les dizaines de bus calcinés par les activistes «républicains», notamment lors de la guerre postélectorale, n’expliquent pas en partie les problèmes apparents de la SOTRA ? Que le fait que les zones CNO ne paient pas leurs factures d’électricité pendant près de dix ans n’a pas aggravé les déséquilibres du secteur ? Que les pillages hystériques des FRCI et associés qui n’ont pas épargné les campus ne justifient pas, plus que toute autre considération, les deux années blanches qui désespèrent les étudiants ?
Troisièmement, comment peut-on accepter les sacrifices et privations alors qu’à peine installés, les copains et les coquins de la «nouvelle» Côte d’Ivoire se signalent par leur passion du «business», instrumentalisant l’Etat pour s’enrichir personnellement sans scrupules excessifs ? Alors que la RTI, par exemple, met des professionnels expérimentés à la porte pour recruter des activistes de TCI, ancienne télé pirate du RDR ? Alors que l’idéologie antirépublicaine du «rattrapage ethnique», assumée au sommet de l’Etat, se déploie sans vergogne ?
Quatrièmement, le refus quasi-structurel de ce pouvoir d’engager le dialogue social avec les syndicats et l’opposition sur les réformes qu’il juge nécessaires et de communiquer clairement avec le peuple sur les sacrifices qui lui sont et lui seront demandés n’arrange rien.
L’austérité qui vient sera difficilement acceptée. Et il est fort probable que le régime Ouattara utilise la stratégie de la tension qui lui a tant «réussi» dans l’opposition et lors de son installation au pouvoir pour empêcher, par la menace latente, la contrainte explicite ou la violence de rue, toute montée du mercure social.


Côte d’Ivoire: Ouattara, Sarko, Soro, Bédié, comédie au sommet


Côte d’Ivoire: Ouattara, Sarko, Soro, Bédié, comédie au sommet – Par Marc Micael


La récente actualité ivoirienne a été marquée par des bruits de ‘’disparition’’ de Soro Guillaume, chef rebelle, premier ministre d’Alassane Ouattara. La presse proche de l’opposition avait, quant à elle, fait ses choux gras de l’absence prolongée du sieur Soro. On pouvait même lire à la une de certains journaux « Soro disparait des écrans radars » ou encore « clash Soro-Ado : où se cache Soro ? ». La rumeur, comme une trainée de poussière, s’était propagée dans la capitale abidjanaise. D’aucuns annonçaient même l’arrestation et le transfèrement du chef de la rébellion à la Haye, aux côtés de Laurent Gbagbo. Malheureusement pour ceux qui souhaitaient voir sitôt la paire Ouattara-Soro se bouffer le nez, il n’en était rien( ?). Et voilà notre quidam sortant de sa cachette, annoncer : « Je suis là !».
Face à ce remue-ménage, nous nous sommes alors posé la question de savoir : « en quoi un règlement de compte entre bandits qui se connaissent très bien pouvait influencer positivement le quotidien des ivoiriens déjà confrontés à la dictature et aux mesures d’austérité iniques d’Alassane Ouattara? ». Ensuite, « Pourquoi se donner la peine pour un chef de rébelle qui n’aurait, manifestement eu, que ce qu’il mérite ? ».
Tout compte fait, « le ver est dans le fruit ». Ce ne sont ni les sourires artificiels, ni les hypocrites accolades, encore moins les poignées de main empressés entre Ouattara et Soro qui y changeront grand-chose. Le fruit est pourri et les ivoiriens n’en veulent pas: Ouattara est arrivé au pouvoir à l’issue d’un coup d’état perpétré par la France. Soro est le chef autoproclamé d’une rébellion qui a, et qui continue d’endeuiller la Côte d’Ivoire depuis 2002. Alors, que Ouattara chasse Soro ou que Soro menace Ouattara, ce n’est que bonnet-blanc, blanc-bonnet. Une comédie de mauvais goût pour les ivoiriens, qui savent que ces deux hommes, en alliance tacite dès le début, drainent dans leurs sillages des milliers victimes. En optant pour le choix d’Alassane Ouattara, au plus fort du bras de fer électoral, Soro Guillaume savait bien où se trouvait son intérêt, sachant d’avance qu’avec Laurent Gbagbo, la justice le rattraperait tôt ou tard, lui et ses hommes. Car ni les ivoiriens, ni la justice n’oublieraient jamais tout le mal que Soro et ses chefs de guerre ont fait à la Côte d’Ivoire. Qui pourrait oublier toutes ces femmes violés, ces enfants mutilés, ces jeunes gens massacrés par la rébellion armée dont Soro s’est déclaré le chef ? La justice est là pour ne pas que ces crimes restent impunis. Et nous avons des raisons de croire en cette justice, la justice libre, indépendante et impartiale. Auprès d’Alassane Ouattara, Soro Guillaume se sent protégé, quand bien même une foultitude de rapports accablants existe contre lui. Alassane Ouattara et Soro Guillaume en sont conscients. D’autre part, ni l’un ni l’autre n’oserait s’attaquer de front à son complice. Ce serait précipiter sa propre chute. Car le véritable chef des rebelles mués en FRCI, c’est bel et bien Soro Guillaume, Ouattara n’ayant aucun contrôle sur cette bande armée. Soro lui-même déclarait, comme pour prévenir tous ceux qui voudraient s’attaquer à lui: « Les gens oublient que moi, je ne suis pas n’importe quel Premier ministre. J’ai une armée avec moi». Vous l’aurez bien comprit, entre Ouattara et Soro, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une pure comédie.



Une comédie qui s’étend aussi à certains acteurs de la crise ivoirienne. Soro Guillaume, Sarkozy, Ouattara, Konan Bédié…, sont, à défaut de faire machine arrière, dans une dynamique de comédie. Dans cette crise ivoirienne, depuis ses origines, lorsqu’on s’y penche sereinement, on y découvre forcément le complot que ces personnes pré-citées et bien d’autres encore, ont activement préparé. Même si ces derniers tentent aujourd’hui de berner le monde entier en se comportant en véritables comédiens sur la scène politique. On y découvre comment Laurent Gbagbo, président démocratiquement élu est victime d’un coup d’état international ourdi par la France et dont le pion essentiel n’est rien d’autre qu’Alassane Ouattara, pur produit des impérialistes issu du FMI. De Sarkozy à Ouattara, en passant par Soro et Konan Bédié du PDCI, chacun joue sa partition pour offrir aux ivoiriens et au reste du monde, un lamentable spectacle de bonne conscience, auquel adhère malheureusement certains esprits trop simples. Une comédie où chacun attend le moment propice pour être le premier à planter le couteau dans le dos de son ami. Au plan national, la guerre souterraine, qui couve, au-delà des apparences de bonne entente, entre le RDR de Ouattara et les Forces Nouvelles de Soro où chacun tente de rester seul maître du terrain, en dit long. De même, un certain Konan Bédié et son parti politique le PDCI ont aussi accepté d’en être les acteurs, moyennant des postes ministériels dont celui de premier ministre. Mais comme toute comédie dénuée d’inspiration, la mayonnaise a tardé à prendre et le pot aux roses a fini par être découvert par une certaine jeunesse excédée et certains cadres du parti, préférant rester dans l’anonymat. Le (presque) octogénaire Konan Bédié se sait pourtant assis sur des braises. A voir le PDCI, ce parti cinquantenaire, inféodé au RDR de Ouattara, on en perd presque son latin ! Et l’on se demande bien si ce parti a encore, comme tout parti politique digne de ce nom, l’ambition légitime de diriger ce pays !
Mais le maître d’œuvre de cette comédie, reste incontestablement la France de Sarkozy. Nous gardons encore en mémoire, la récente visite d’état d’Alassane Ouattara en France, avec tout le tintamarre mis en œuvre. Observez-bien le sourire de Sarkozy qui semble dire : « Voyez, c’est Alassane Ouattara mon filleul, que j’ai placé au pouvoir en Côte d’Ivoire. Voyez, lui au moins n’est pas populiste, ni souverainiste ou encore panafricaniste. Il est très doux et obéissant. Voyez-le, il applique à la lettre tout ce que je lui dicte. Voyez, n’ai-je pas bien fait d’intervenir en Côte d’Ivoire ? ». Et les deux compères (Ouattara et Sarkozy), devant caméras et flashes d’appareils photos, tout sourire, font bien semblant d’oublier tous ces milliers d’ivoiriens exilés, prisonniers politiques et militaires qui se meurent dans leurs prisons nauséabondes. Toutes ces populations ivoiriennes actuellement victimes de la barbarie des chiens de guerre rebelles et soumis à la politique de ‘’rattrapage’’ ethnique et religieux de Ouattara.
Comédie, tout n’est que comédie et mise en scène. Certes elle ne résistera pas longtemps aux vraies réalités du terrain. Il s’agit de l’impérieuse nécessité, pour tout pouvoir qui se respecte, d’appliquer la démocratie et d’instaurer impérativement l’Etat de droit. En Côte d’Ivoire, il s’agit pour Ouattara de se défaire de tous ses chefs de guerre et de leur mentor Soro, dont les mains sont remplies de sang. De se rendre à l’évidence qu’ « un pays qui combat dans un autre pays, combat d’abord et avant tout pour les intérêts économiques de son peuple ». D’initier sans délai et vu l’urgence le « dialogue national sur les réformes nécessaires à la consolidation de la paix et de la sécurité ». Que les alliances sont faites pour être défaites, car le RHDP est mort, bel et bien mort. Il n’existe de nom que par le seul fait de Konan Bédié et Ouattara.
Alassane Ouattara, Nicolas Sarkozy, Soro Guillaume et Konan Bédié, ont choisi de jouer la comédie, au détriment de l’intérêt supérieur de la nation ivoirienne.
Alassane Ouattara a décidé de faire le pitre. Son projet de société devenu caduque, il se calfeutre désormais dans des actions de reconnaissance tous azimuts envers les Etats-Unis et la France, en liquidant la Côte d’Ivoire. Un jeu de scène où toutes ses répliques n’ont de valeur que le mensonge. « Ne donne pas ta voix au chômage », disait une de ses affiches lors de la campagne présidentielle. Aujourd’hui, les chiffres sont là et parlent d’eux-mêmes : 1200 agents, soit près du tiers du personnel de la Sotra (société de transport abidjanais), jetés à la rue. Une nouvelle qui intervient après l’annonce du licenciement de 120 personnes au Port autonome d’Abidjan, et la mise à l’écart de 322 employés à la Radio télévision ivoirienne (RTI), une autre structure parapublique.
Dans la crise ivoirienne, au-delà donc de cette triste comédie, se trouve forcément la réalité implacable que l’on refuse d’accepter. Cette réalité est là, depuis le début. De la bouche de Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle française, on peut entendre : «La politique qui a été appliquée en Côte d’Ivoire est une politique impériale. (…) Il a été aussitôt organisé contre Laurent Gbagbo une sorte de pression internationale car son régime déplaisait, (…) beaucoup à la droite internationale. Qui depuis des années manipulait leur marionnette, M. Ouattara. (…) Car c’est un homme qui a été en quelque sorte introduit par les instances internationales, et notamment par les Nord-Américains et les Français depuis de très nombreuses années. Et c’est cet homme a fomenté toutes sortes de complots, a épousé toutes sortes de rébellions absolument insupportables comme celle qui est venue du Nord du pays où se sont pratiquées les plus grosses fraudes électorales ».
Dès lors, il revient aux ivoiriens, lassés et exaspérés par cette comédie, de prendre leurs responsabilités devant l’histoire. Car celui qui accepte de se laisser mener dans l’illusion et le mensonge, finit toujours par être rattrapé par l’impitoyable réalité de la vie. Et cette dure réalité serait pour une Côte d’Ivoire (re)colonisée, de se retrouver, du jour au lendemain, au rang des pays dont la situation chaotique est bien pire que celle des pays dits « pauvres très endettés ».
Marc Micael

Le commandant Balahou dit Fongnon, chef des opérations du commando invisible : Guillaume Soro était planqué au moment où on se battait pour libérer le pays !


  • Ecrit par  ivoireinfo.com 


Notre rédaction a pu s’entretenir  avec le commandant Balahou dit Fongnon, nom de code qui signifie en langue Malinké   »le vent ». Cinglé de sa tenue traditionnelle de chasseur Dozo, le commandant Balahou est un homme qui inspire la crainte et la peur.  Le regard fuyant avec des yeux rouges, ce mythique guerrier à la voix grave impose naturellement le respect.  Il a accepté de rompre le silence et de se prononcer sur la crise post-électorale, en nous promettant de donner la « totalité de la vérité  » quand le temps viendra « . Nous soumettons ce bref entretien à nos lecteurs.

Mon commandant, je suppose que fongnon, est un surnom,  c’est quoi votre vrai nom ?
Cmdt Balahou : L’important pour le chat c’est de pouvoir attraper les souris peu importe qu’il soit gris ou noir, pour un guerrier c’est la mission qui compte et non son identité. Le combat n’est pas terminé, l’ennemi a replié, mais il peut revenir. Actuellement c’est le repos du guerrier. Ce n’est pas  le moment de se donner en spectacle. Nous avons perdu des combattants qui ont donné leur vie pour la lutte, ce n’est pas ma personne qui compte c’est le combat et la victoire finale qui importent.
Mon commandant, considérez vous que la victoire est acquise ?
Cmdt Balahou  : Le résultat est là vous même vous pouvez le voir ! on a pris le contrôle du terrain ici, on était que 300 personnes au début, mais on a mis en déroute une armée de plus de 10000 personnes. On a combattu contre les éléments de Gbagbo et on a libéré Abidjan mètre carré par mètre carré. On a gagné tous nos combats. On a immobilisé les chars de Gbagbo et on a mis l’ennemi en déroute.
Que s’est-il passé à la RTI, il paraît que les éléments de Gbagbo vous ont mis en fuite à Cocody pendant la crise !
Cmdt Balahou  : les gens qui disent ça, qu’ils nous disent combien d’élément de nos rangs ils ont tué à la RTI. Est-ce qu’ils ont pu vous montrez un seul corps de nos éléments à la RTI ? C’est nous qui avons quittez nous même la RTI, parce que des rumeurs disaient qu’on avait occupé la RTI pour faire un coup d’état. Pour ne pas salir notre nom on est parti de là bas tranquillement. Après nous les hommes de IB sont allés occuper la RTI, c’est là que Soro Guillaume a commencé à faire circuler la rumeur qu’eux aussi ils voulaient annoncer qu’IB voulait faire lui aussi un coup d’état, donc les éléments de IB ont décroché pour laisser la position aux éléments de SORO. Eux ils n’ont pas pu garder la position sur les lieux, ils ont été chassés par les FDS de Gbagbo.
Mon commandant, il y avait donc trois groupes organisés contre Gbagbo alors ?
Cmdt Balahou : Il y a avait plus de trois groupes et on se connait tous ! parce qu’on a combattu ensemble ici. Le combat nous a rapproché, parce qu’on s’apportait des renforts quand un groupe était sur un front. Quand on combat pour la même cause un plus un égal un. ça c’est la solidarité du combattant.  Quand IB a trouvé les frères d’armes ici, il a été intégré et il a dirigé les opérations de son groupe contre Gbagbo. Sinon tout le monde savait qu’IB est venu et il était logé à l’ hôtel bellecote à la Riviera palmeraie.
Mon commandant on dit qu’ IB voulait faire un coup d’état  qu’en savez-vous ? 
Cmdt Balahou  : Si IB voulait faire un coup d’état, j’allais le savoir quand on a laissé la RTI à ses éléments. Les ivoiriens vont connaître bientôt la vérité sur tous ces faits, mais pour le moment je ne veux pas en parler. Mais ce que vous devez savoir c’est que Soro était en contact permanent avec Gbagbo pendant qu’on tuait nos parents à ABOBO et à Yopougon. Vous pouvez vous renseigner après du Commandant Konan Boniface. Soro était convaincu que Gbagbo allait gagner, c’est pourquoi il a même mobilisé certains cadres du nord pour soutenir Gbagbo.  Soro n’a lâché Gbagbo qu’à la dernière minute. Ce sont des informations qui peuvent être vérifiées auprès des hommes de Gbagbo ou même auprès des cadres du Nord qu’il a mobilisé pour soutenir Gbagbo.
Il se raconte que c’est Soro qui a mis en place le commando Invisible qu’en dites vous ?
Cmdt Balahou : mais vous même vous savez que Soro c’est un vantard, il a l’habitude de revendiquer les choses qu’il n’a pas mis en place, donc s’il ne revendique pas notre action c’est qu’il ne sait pas comment ça été mis en place. à votre avis pourquoi il n’ose pas revendiquer notre action ? Parce qu’il n’a rien organisé ici ? au contraire c’est grâce à notre action qu’il a été obligé de mettre ses éléments en route dans les combats.
Il se raconte que c’est grâce à Soro que Gbagbo a été chassé  du pouvoir, il est même présenté dans l’opinion publique comme un libérateur !
ça c’est une légende qu’il entretien , sinon les ivoiriens connaissent la vérité. Tout le monde a vu qu’il était caché au Golf en train de raconter du n’importe quoi, il ne savait même pas quelles solutions trouver pour répondre à Gbagbo.
Tout ce qu’il faisait, c’était d’envoyer nos pauvres mères se faire massacrer par les soldats et les chars de Gbagbo. Si on n’avait pas pris nos responsabilités, les FDS allaient tuer tous nos petits frères et nos mamans ici. C’est nous-mêmes qui avons organisé nos éléments ici ! lui Soro, pendant ce temps il était loin de la ligne de front ! Il s’est caché à l’abri des forces licornes comme il l’ a toujours fait depuis 2002.
Ce que vous affirmez est en déphasage avec l’image du libérateur qu’il se donne et que revendiquent certains de ses proches qui prétendent que SORO doit être recompensé pour son soutien à ADO !
Mais, montrez moi un seul lieu où les hommes de Soro ont combattu sans l’assistance des Forces licornes ? Quand Soro est venu se mettre dans la rebellion de 2002, c’était après le cessez le feu quand les français sont venus s’interposer. En 2004, ce sont les français qui ont détruit les avions de Gbagbo, pour maintenir les positions, sinon Soro était déjà en fuite sur Ouaga. C’est nous qui avons fait le travail de nettoyage ici. c’est à cause de nous que les FDS ont replié des lignes de front pour venir sur Abidjan ! ça c’est une vérité que personne ne peut nier. Alors dites moi ce que Soro a fait d’extraordinaire ! C’est grâce notre action que le mouvement sans résistance des FN  a été possible sur Abidjan. Mais même quand ils sont arrivé à la porte d’Abidjan ils se sont entassés à la porte d’Abidjan en nous laissant le soin de faire le boulot avant de rentrer.
Ce sont les FN qui ont capturé Gbagbo, du moins c’est ce que tout le monde pense ?
Cmdt Balahou : (Rire), vous même vous êtes en Côte d’ivoire ici avec nous, vous avez été témoin  des choses ! nos hommes ont libéré Cocody pour les laisser capturer Gbagbo. Mais en moins de deux heures après notre décrochage, les FDS ont bouclé tout Cocody et il les ont repoussé jusqu’à la porte du Golf hôtel. Ils n’ont jamais pu capturer Gbagbo. Ils ont échoué sur toute la ligne et c’est l’ armée française qui est allé capturer Gbagbo pour leur remettre. Vous avez tous vu les chars de l’armée française qui ont combattus et bouclés Cocody, jusqu’à la résidence présidentielle.  Il fallait l’action des soldats français qui ont utilisés leurs hélicos et leurs chars pour bombarder la résidence de Gbagbo. Dites moi ce que Soro a fait pour la capture de Gbagbo ?
N’est-ce pas là une réécriture de l’histoire, car ce que vous dites est différent de ce que racontent les proches de SORO qui revendiquent des postes pour ce dernier ? 
Cmdt Balahou : Ils devraient avoir honte de revendiquez des postes pour des combat qu’ils n’ont pas faits. Vous mêmes qui êtes des journalistes, dites moi ce que Soro a fait pour libérer la Côte d’ivoire du pouvoir de Gbagbo ?
Depuis 2002 c’est lui qui a retardé notre combat de libération. En 2004 on a pris position pour en finir avec Gbagbo, on avait une résolution onusienne qui nous le permettait, c’est lui qui nous a trahit pour aller signer un accord avec Gbagbo, alors que toutes les conditions étaient réunies pour chasser Gbagbo.
Même pendant les élections il soutenait Gbagbo, sous prétexte qu’il était neutre. N’est-ce pas avec les FDS qu’ils sont allés attaquer Zakaria à Vavoua ?  Nos propres petits frères qu’ils ont tués là bas sont trop nombreux ? Ils sont allés chercher les enfants dans les domiciles pour les assassiner avec l’aide des FDS. Quand le temps où les parents de ces enfants pourront parler arrivera, vous mêmes vous serez ahuris par l’ étendu de ces crimes contre nos frères du Nord. Mais pour l’ instant les gens de Séguela et Vavoua ont peur et ils ne savent pas où en parler, mais sachez que certains de nos frères ont subit l’horreur là bas. Tout simplement parce que Soro et wattao voulaient contrôler l’extraction du diamant. Nous on a combattu pour ADO, Soro reste à nos yeux un petit traître qui s’est toujours servit de notre combat.
à part les commandants Cherif, Vetcho, Zakaria et Loss et quelques éléments qui ont combattu et que nous connaissons, pendant les combats, les fidèles de Soro comme Wattao eux ils s’occupaient de faire fuire les patriotes en échange d’argent. Ce sont eux qui ont escorté Blé Goudé et d’autres dignitaires du FPI pour les sortir du pays.
Les ivoiriens doivent savoir que ce n’est ni pour Soro ni à cause de lui qu’on a combattu et ce n’est pas lui qui a organisé quoi que ce soit ici pour leur libération. Il ne sait même pas comment on est organisé sinon son rêve c’est de nous désarmer pour pouvoir avoir la voie libre pour tuer le président ADO et prendre sa place. Si Soro pense que nous allons désarmer pour qu’il ait la roue libre pour  tuer notre président, il se trompe. C’est pas lui qui nous a donné les armes, s’il pense qu’il est un garçon qu’il vienne les chercher !  Il sait où nous trouver.  Soro c’est un homme qui est attiré par l’argent et le pouvoir, comme les mouches sont attirés par le miel.  Mais il doit savoir qu’on est là, on a nos armes et on ne désarmera jamais, parce qu’il faut qu’on protège notre président qu’on a porté au pouvoir.  S’il s’amuse à tenter quelque chose contre ADO qu’il se dise qu’on va lui montrer quel mystère de la nature a rayé le zèbre.
Votre dernier mot à l’endroit de vos éléments et du peuple ivoirien ?
Cmdt Balahou : Je n’ai pas de message à passer aux éléments, ils sont avec nous tous les jours et ils ont tous le moral de combattants. C’est vrai qu’ils sont l’objet d’injustices de la part de Guillaume Soro et ses amis qui refusent de les faire enrôler, mais ils ont le moral, car on sait qu’il fait tout pour chercher à nous exclure, mais le jour qu’on se soulèvera contre lui, il ira de la Primature et du ministère de la défense sans s’en rendre compte.  Jusqu’à ce jour tous nos éléments sont laissés pour compte. Ce qui est grave c’est qu’ils ont mis les miliciens de Gbagbo, dans les casernes et ils les nourrissent alors qu’en réalité aucun combattant d’Abidjan n’a été pris en compte. Quant au ministre Koffi Koffi lazare qui vient se mêler des affaires civils, il doit savoir que le jour où les choses vont se déclencher on ne va pas lui faire de cadeau. On sait que Soro est allé mentir au président pour lui faire croire que c’est lui qui maîtrise les éléments, c’est faux. Le Président doit être tranquille pour prendre les décisions qu’il veut prendre, il doit savoir qu’il peut compter sur nous, car nous sommes là pour lui. Les ivoiriens doivent être tranquille, le problème de la Côte d’ivoire s’appelle Guillaume Soro, c’est lui qui fout la merde dans ce pays depuis 2002, à cause de ses ambitions politiques. Ils montent les chefs de guerre les uns contre les autres, ils divisent la classe politique, à cause de son appétit, mais nous on l’observe en attendant le temps du combattant.
Le président de la république doit savoir qu’on est là pour lui, nous sommes ses fils et on ne va jamais permettre que des traîtres  mettent sa vie en danger. Il peut compter à 150% sur ses fils du commando invisible.
Réalisation Koné Mory