La question du président du tribunal qui tue des ministres de tutelle Pour des raisons qu’on n’ignore plus aussi, les différents ministres de l’Agriculture et de l’Economie et des Finances qui ont assuré la tutelle technique et financière de la filière café-cacao, ne témoigneront pas au cours de ce procès. Tout a été mis en œuvre pour qu’ils ne disent pas aux Ivoiriens leur part de vérité dans ce scandale. Comment est-ce possible ? Mais, à l’audience du lundi 26 mars, le président du tribunal, sans peut-être s’en rendre compte, a posé une question qui a démontré qu’en 2008, à la prise de fonction de l’administrateur provisoire nommé au Fdpcc, il y avait la somme de 18 milliards FCFA sur un compte de cette structure au titre des prélèvements effectués pendant la campagne 2007-2008. Et que cet argent avait disparu sans laisser aucune trace, ni dans les livres comptables du Fdpcc ni dans ceux de l’Etat. La question que le juge a posée au sujet de cet argent est restée sans réponse. Pour la simple raison que le témoin ne pouvait pas répondre à la place de ceux qui avaient le pouvoir de mouvementer le compte sur lequel cet argent était logé. Curieusement, le représentant du parquet n’a pas jugé nécessaire de s’étendre sur le sujet pour éclairer la lanterne du tribunal. Sans doute parce que, contrairement au président du tribunal qui n’a pas forcément une compréhension globale de ce dossier qu’il n’a reçu que depuis quelques semaines, le procureur lui, pour être le seul à présent dans le tribunal de Plateau à avoir suivi de bout en bout toute l’enquête, sait, certainement, de quoi il s’agit. Pourtant, il a gardé le silence. « L’Eléphant » croit savoir, à présent, pourquoi ? Pendant la campagne de 2007-2008, le prélèvement accordé au Fdpcc pour son fonctionnement était d’environ 3,5 FCFA pour environ un million quatre cent mille tonnes de cacao, soit près de 4,5 milliards FCFA. Cet argent était directement géré par les responsables du Fdpcc. S’il a été utilisé à d’autres fins, c’est bien à eux de rendre des comptes. Mais en auditant l’utilisation d’une somme de 4,5 milliards, il est difficile d’arriver à conclure que 18 milliards ont été retirés de ces 4,5 milliards et dilapidés sans justifications. Au titre du Fdpcc-Investissement, le prélèvement pour la même campagne était d’environ 12,68 FCFA pour le même tonnage, soit, environ 18 milliards. Cet argent était séquestré sur un compte logé à la Banque Nationale d’Investissement (BNI) au titre du Fdpcc-Investissement, créé par l’Etat, soi-disant pour permettre aux producteurs d’avoir de la liquidité à tout moment de l’année pour financer leurs investissements. Et les seules personnes qui avaient la signature sur ce compte logé à la BNI n’étaient autres que le ministre de l’Economie et des Finances et celui de l’Agriculture. Où sont donc passés ces 18 milliards, puisqu’en aucune manière les responsables de la filière ne pouvaient mouvementer ce compte ? Et surtout qu’ils étaient en prison, à cette période ? En posant la question à l’audience à un témoin, le juge s’est adressé à la mauvaise personne. Elle n’a pas répondu à cette question parce qu’elle ne pouvait pas le faire. Ceux qui peuvent y répondre ne sont autres que Charles Koffi Diby (le toujours ministre de l’Economie et des Finances) et l’ancien ministre de l’Agriculture, Amadou Gon Coulibaly. Mais comme la justice ne veut pas interroger les ministres en question, « L’Eléphant Déchaîné » se fait un plaisir de faire le travail du parquet à sa place, et gracieusement. Alors messieurs les ministres, où sont passés les 18 milliards FCFA qui se trouvaient sur le compte Fdpcc-Investissement en 2008 ? Peut-être que la justice ivoirienne devrait sérieusement songer à arrêter de se moquer de l’intelligence des Ivoiriens. Si on confie la garde de 1000FCFA au procureur Oulaye et que le jour où on a besoin de cet argent ce dernier n’est pas capable de le représenter, on ne peut vraiment pas laisser le procureur Oulaye à Abidjan pour aller jusqu’à Bouaké interroger le procureur Diakité Mamadou sur le sort de cet argent. C’est à Diby Koffi et à Amadou Gon Coulibaly d’expliquer aux Ivoiriens ce que sont devenus ces 18 milliards… certains ex-dirigeants de la filière café-cacao, pour avoir géré des dizaines de milliards, ont certainement des choses à se reprocher et il appartient à la justice de prouver les infractions qu’ils auraient commises. Mais on ne peut pas tenter de faire croire aux Ivoiriens, que des centaines de milliards ont été détournés à l’insu de l’Etat de Côte d’Ivoire et de ses ministres qui avaient la signature sur plusieurs comptes sur lesquels se trouvait l’argent des pauvres paysans. Lesquels, au final, ont été totalement bernés par celui qui prétendait leur avoir donné « leur chos