mardi 7 février 2012

Côte d'Ivoire : l'autorité de régulation suspend un marché public attribué par la ministre Ouloto Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Côte d'Ivoire : l'autorité de régulation suspend un marché public attribué par la ministre Ouloto | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique


07/02/2012 à 19h:48 Par André Silver Konan, à Abidjan
Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer Envoyer Partager cet article
Anne Ouloto est surnommée 'Maman Bulddozer' pour ses opérations de déguerpissement.Anne Ouloto est surnommée "Maman Bulddozer" pour ses opérations de déguerpissement. © D.R.
Fait rarissime, l'autorité de régulation des marchés publics (ANRMP) en Côte d'Ivoire a suspendu un marché attribué par un membre du gouvernement, en l'occurence Anne Ouloto, ministre de la Salubrité urbaine. La décision n'a pour l'heure pas été motivée.
L’Autorité nationale de régulation des marchés publics (ANRMP) en Côte d’Ivoire a suspendu le 6 février le marché octroyé par Anne Désirée Ouloto, ministre de la Salubrité urbaine, à l’entreprise Satarem Greensol. Une première depuis l’avènement d’Alassane Ouattara, qui a imposé à ses ministres un code de bonne conduite.
La décision a été prise par la Cellule recours et sanctions de l’ANRMP. Dans un communiqué publié sur son site Internet, lundi soir, celle-ci a annoncé qu’elle avait suspendu provisoirement le même jour, « les opérations de passation, d’approbation, d’exécution ou de contrôle de l’appel d’offres restreint relatif à la concession pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un schéma de gestion intégrée des déchets solides ménagers et assimilés du district d’Abidjan ».
Camouflet pour Ouloto
En clair, même si l’ANRMP ne donne pas les raisons qui ont motivé sa décision, il s'agit d'un camouflet pour Anne Désirée Ouloto. Surnommée Maman Bulldozer après avoir lancé de spectaculaires opérations de « déguerpissement » dans le pays deux mois après sa nomination, la ministre de la Salubrité urbaine semblait pourtant sûre de son fait. Réagissant à une série d’articles publiés dans la presse ivoirienne sur ce marché dont le montant n’a pas été rendu public, elle avait déclaré que le processus qui avait abouti au choix de l’entreprise avait été des plus transparents.
« Satarem Greensol, avait-elle souligné, a participé à toutes les étapes procédurales exigées par le code des marchés publics. Dans le choix de cet opérateur, il a été privilégié un élément fondamental : la compétence ». Ouloto a voulu jouer la transparence dans ce dossier, comme le demande Alassane Ouattara qui a fait adopter un code de bonne conduite au gouvernement et a soumis ses ministres à un code d’éthique.
Cette affaire tombe au moment où Ouloto, l’une des plus célèbres ministres du gouvernement de Guillaume Soro, compte relancer l’opération « Pays propre », qui a notamment vu la destruction partielle de la mythique Rue Princesse de Yopougon à Abidjan avant d'être suspendue.
Pour l’heure, au ministère de la Salubrité urbaine, on refuse de commenter la décision de l’ANRMP. Il ne fait cependant pas l’ombre d'un doute que la « compétence » de l’entreprise adjudicatrice du marché dans ce secteur très juteux des déchets ménagers a été appréciée par l’ANRMP d’une autre façon que la ministre.
Zones d'ombre
Société anonyme au capital de 10 millions FCFA (environ 15 000 euros), Satarem Greensol a pour président du conseil d’administration Salif Bictogo, frère d’Adama Bictogo, ministre de l’Intégration africaine. Ce dernier est cité dans un autre affaire, celle des passeports biométriques, un marché attribué sous Laurent Gbagbo.
Beaucoup de zones d’ombres subsistent. D’abord, Ouloto a présenté publiquement Satarem Greensol comme une entreprise française, avant que la presse de l’opposition ne prouve le contraire. Ensuite, elle a déclaré que celle-ci avait été choisie parce qu’elle a « présenté les meilleurs arguments techniques, économiques et financiers et un savoir-faire dans la gestion intégrée des ordures dans le monde », avant que l’on ne découvre qu’elle venait juste d’être créée à Abidjan, le 10 novembre 2011. Trois semaines après que le ministère eut déclaré infructueux le premier appel d’offres lancé le 20 octobre... Délit d’initié ? La décision définitive de l’ANRMP donnera sans doute des éléments de réponse.
______


Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Côte d'Ivoire : l'autorité de régulation suspend un marché public attribué par la ministre Ouloto | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique 

Polémique Guéant : un député évoque le «régime nazi», le gouvernement quitte l’Assemblée



C’est un fait exceptionnel dans l’hémicycle. Les membres du gouvernement, François Fillon en tête, et les députés UMP et Nouveau centre ont quitté mardi la séance des questions d’actualité au gouvernement. La raison ? Une question du député apparenté PS de MartiniqueSerge Letchimy. Il a évoqué les « camps de concentration » et le « régime nazi », au sujet des propos de Claude Guéant sur « les civilisations ».
« Mais vous, M. Guéant, vous privilégiez l'ombre, vous nous ramenez jour après jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration, au bout du long chapelet esclavagiste et colonial », lance le député. Indignation des députés UMP qui se lèvent et montrent du doigt. Dans une ambiance survoltée, Serge Letchimy continue : « M. Guéant, le régime nazi, si soucieux de purification, est-ce une civilisation ? La barbarie de l’esclavage et de la colonisation, était-ce une mission civilisatrice ? Il existe une France obscure qui cultive la nostalgie de cette époque. Que vous comptez la récupérer sur les thèmes du Front national, c’est un jeu dangereux et démagogique qui est inacceptable ».
Quelques minutes après, Serge Letchimy a justifié ses propos : « On va vers une dérive. On ne peut pas se taire quand on entend ce genre de choses. (…) Ce type de propos nous conduit à des dérives », a-t-il affirmé, interrogé par LCP-AN. Le député ajoute : « Ceux qui se sont levés n’ont peut-être pas écouté la question ».
Dans un communiqué, le premier ministre François Fillon a demandé aux « responsables de l'opposition » de « condamner » les propos tenus par Serge Letchimy. Il « déplore que l’opposition ait choisi d’avoir recours à une provocation indécente lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale ».