mardi 17 avril 2012

MNLA à Nouakchott: seules les modalités d'organisation de l'autodétermination sont à discuter


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Mahmoud Ag Aghaly, Président du Bureau Politique du MNLA

Une délégation Malienne est à Nouakchott pour discuter avec le bureau politique du MNLA. Malgré ses nombreuses tentatives de corruption, l'ensemble des leaders Azawadiens continuent de lui dire que la seule chose qui est à négocier est la fin formelle de la colonisation Malienne. Pour eux, la fin en bonne et due forme de ces 51 ans d'oppressions passe par l'organisation d'un referendum d'autodétermination, seul sujet des discussions.

Depuis une dizaine de jours maintenant, le MNLA et l'ensemble de la société civile Azawadienne n'emmagasine aucun effort pour mettre en place les institutions à la fois administrative que populaire de la future République Démocratique et Laïque de l'Azawad. C'est ainsi que la formation du Gouvernement Provisoire de l'Azawad s'approche de sa conclusion.
Suite aux demandes des populations, l'état-major du MNLA a décidé de ne pas combattre pour le moment le groupuscule fantomatique Ansar Adine; groupuscule qui est la source de la présence terroriste dans l'Azawad. A Kidal, les chefferies locales ramènent dans le droit chemin les quelques jeunes qui ont été trompé par le mirage que peut représenter le sombre Iyad Ag Ghaly. A Gao, une manifestation de plusieurs milliers de personnes a eu lieu ce Samedi pour demander à tous les groupes armés autre que le MNLA de quitter la ville en répétant comme à Tombouctou que ni Iyad Ag Ghaly ni ses invités terroristes ne connaissent plus la religion musulmane que les marabouts de la cité des Askia.
Tous les plans du sombre Iyad Ag Ghaly tombant à l'eau de jour en jour, il décida de tenter le tout pour le tout. L'homme qui n'a jamais eu l'amour des peuples de l'Azawad encore moins une velléité religieuse fait depuis un battage médiatique avec l'aide de ces alliés de circonstance d'une certaine presse internationale. Une fois l'organisation fantomatique Ansar Adine mise au-devant de la scène médiatique, il s'empresse d'envoyer ses émissaires à Ouagadougou au Burkina Faso pour conclure des accords pécuniaires non seulement avec la délégation Malienne, mais aussi avec les autorités Burkinabé. Il faut rappeler que depuis des semaines et l'imbroglio politique causé par le coup d'état du CNRDRE, le Mali est sous-tutelle du Burkina Faso (médiateur de la CEDEAO) car c'est ce pays qui nomme l'ensemble des hauts fonctionnaires du Mali à commencer par les ministres qui feront partie du prochain gouvernement d'union nationale.
Voulant intensifier le levé de masque de son agent et partenaire Iyad Ag Ghaly, le Mali décida de dépêcher immédiatement auprès du MNLA une délégation en Mauritanie conduite par Tiébilé Dramé, Président du PARENA (Parti pour la Renaissance Nationale).
Cette délégation Malienne aurait rencontré d'abord les autorités Mauritanienne. Nos sources nous apprennent que durant la rencontre avec Mohamed Ould Abdel Aziz, grâce au charisme et au leadership de celui-ci, il a fait comprendre à la délégation que le Mali a joué avec le feu pendant une dizaine d'années en hébergeant, négociant, armant, et coopérant avec le diable que représente l'organisation terroriste AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique) tout en continuant à détruire tous les repères sociaux dans l'Azawad. En d'autres termes, qui sème le vent récolte la tempête. A la demande du Mali d'extrader les membres du bureau politique du MNLA qui se trouve sur son sol, Ould Abdel Aziz répondra que la Mauritanie est un pays de droit dans lequel aucun être humain qui qu'il soit ne peut être déni de ses droits sans avoir commis de crimes. Il a rappelé à la délégation Malienne que l'expression d'opinions politiques n'est pas un crime selon la loi Mauritanienne.
Après cet échange dans lequel les autorités Mauritaniennes ont notifiés que la Mauritanie n'est pas une République bananière, la délégation Malienne à rencontrer des représentants du MNLA dans un hôtel de Nouakchott. Motivé surement par l'espérance de sa part du gâteau Malien qu'il recevra, Tiébilé Dramé essaya de menacer le MNLA en leur disant que «vous commis la plus grande erreur de vos vies en vous attaquant au Mali. Maintenant vous vous êtes mis seul dans une impasse. Il n'est pas trop tard, revenez vers le Mali et vous serez peut-être pardonner par le Mali après avoir été jugé.»
Mahmoud Ag Ghaly, Président du Bureau Politique du MNLA, calme comme à son habitude aurait dit à son vis-à-vis que les autorités Maliennes leur ont toujours tenu ce discours et qu'il serait préférable qu'on ne leur fasse pas perdre leur temps avec ce vieux disque poussiéreux. Revenu à de meilleurs sentiments, Tiébilé Dramé a commencé ce que le Mali sait faire le plus: corrompre les Azawadiens.
Les représentants du MNLA lui ont notifié que certains d'entre eux ont commencés à planifier les voies et moyens de l'indépendance de l'Azawad depuis 1998 après les nombreux échecs du Pacte National et des conclusions de la cérémonie de la Flamme de la Paix. Partant de là, tout l'argent du monde ne les fera pas trahir les populations Azawadiennes et les centaines de milliers de réfugiés tout en marchant sur les corps de leurs frères tombés sur le champ de l'honneur il y a juste quelques semaines. Mahmoud Ag Ghaly dira à Tiébilé Dramé que le discours du MNLA n'a pas changer depuis le 1er Octobre 2010, date de la création du MNA (Mouvement National de l'Azawad). Il y a une seule chose à négocier avec le Mali: les modalités d'organisations du referendum de l'autodétermination. Il a rappelé l'historique de toutes les démarches pacifiques entreprises durant les 16 derniers mois et n'a pas oublier de noter que que le conflit du 17 Janvier au 4 Avril a été causé par l'esprit belliqueux de Bamako qui a toujours utilisé la violence pour régler les revendications des Azawadiens.
Après ces leçons, Mahmoud Ag Ghaly a redit à Tiébilé Dramé que le MNLA n'a pas besoin de l'argent du Mali ou de ses avantages. La seule chose que veux le MNLA étant l'organisation de l'autodétermination pour entériner officiellement aux yeux de la communauté internationale le désir de l'Azawad de se séparer du Mali. Un autre représentant du bureau politique du MNLA lui dira que s'il veut parler d'autres choses que de la séparation d'avec le Mali, ils ne sont pas ses interlocuteurs. Il n'oubliera pas de lui dire que cette séparation est effective depuis le 6 Avril dernier, mais que pour des raisons de formalité pour le besoin de la communauté internationale, il serait bien que le Mali accepte l'organisation de l'autodétermination. Mais qu'a défaut de cette acceptation du Mali, celui-ci ne recolonisera plus jamais l'Azawad.
Nos sources nous apprennent que la délégation Malienne a compris que le MNLA ne suivra pas le chemin de la trahison de la révolution qu'ont emprunté en 1991 le sombre Iyad Ag Ghaly et les autres opportunistes comme Zeidane Ag Sidalamine. Le Mali à travers son représentant Tiébilé Dramé a été notifié que rien, absolument rien d'autres que la séparation de l'Azawad d'avec le Mali ne mérite une quelconque discussion avec le MNLA. Le MNLA a rappelé une fois de plus sa présence pour toute discussion sérieuse qui va dans le sens du désir populaire de mettre fin à la colonisation Malienne.

Par Abdoussalam Ag Inawelene

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vendredi, 13 avril 2012

DES IMAGES DES PATRIOTES CANARDES PAR L’ARMEE FRANÇAISE CHEZ GBAGBO – RESISTANTS JUSQU’AU BOUT!


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Entre la nuit du 31 mars, date de l’entrée des Forces nouvelles rebaptisées Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) à Abidjan et le 11 avril 2011, date de l’arrestation du président Laurent Gbagbo, sa famille et ses proches par les forces françaises, des atrocités ont été commises à la résidence présidentielle où des jeunes patriotes, partis pour défendre la République les mains nues, ont péri en grand nombre. Si l'offensive lancée contre la République dans la deuxième quinzaine du mois de mars par les forces pro-Ouattara – la coalition Forces nouvelles/FRCI appuyée d’une part par les forces françaises et onusiennes et d’autre part par des supplétifs dozos et miliciens lourdement armés – a connu une ascension fulgurante, ceux qui pensaient que la prise du palais et la reddition du président Gbagbo n’étaient qu’une question d’heure le 31 mars 2011 ont dû déchanter. Entre le 1er et le 10 avril 2011, la coalition qui allait finir par ouvrir les portes du palais à Ouattara dès le 11 avril, au prix de bombardements intenses de l’armée française sur la résidence du président Gbagbo, a dû faire face à une résistance farouche des forces loyalistes. 
 Parallèlement, et comme ce fut le cas depuis novembre 2004, lors de la quasi-guerre franco-ivoirienne, des patriotes ivoiriens ont rallié en grand nombre la résidence du président Gbagbo où ils ont, les mains nues, manifesté contre la volonté de la France d’imposer à la tête de l’Etat ivoirien, envers et contre tout, Alassane Ouattara, «l’ami personnel du président Nicolas Sarkozy». Jeunes, vieux, adolescents, hommes et femmes ont constitué un bouclier humain qui a plus ou moins retardé l’assaut final qui sera lancé finalement dans la mi-journée du 10 avril 2011. 
Une vidéo retraçant le parcours de milliers d’Ivoiriens de toutes origines, en provenance principalement de «Yopougon de Gbagbo», jusqu’en  plein cœur de Cocody, nous donne une idée du drame qui s’est joué dans cette commune transformée en champ de bataille. Cet élément filmé d’environ une heure est la propriété d’un rescapé de l’aventure dont nous avons pu recueillir le témoignage. 
La vidéo débute sur une scène de joie des populations de Yopougon sorties en grand nombre sur le boulevard Saint-André, malgré le crépitement des armes et les coups de canon plus ou moins lointains qui rappellent que la Côte d’Ivoire est en guerre. De fait, les forces de Ouattara et Soro Guillaume qui tentaient de prendre pied dans la commune venaient de subir de lourdes pertes. Les FRCI ont été contraints d’abandonner les positions qu’ils occupaient à la brigade anti émeutes (BAE), à l’entrée de la commune. «Respectez Yopougon de Gbagbo! Respectez Yopougon de Gbagbo!» ; «On a installé Gbagbo! On a installé Gbagbo! Arrêtez de faire coup d’Etat !», scandaient les populations déterminées à défendre leur patrie par tous les moyens, y compris au prix de leurs vies. Mais et surtout les mains nues. 
Mais comment arriver à la résidence du président Gbagbo? A bien y regarder, cela ressemble à un parcours du combattant. Pour rallier Cocody, raconte le rescapé, l’autoroute et la voie passant par la forêt du banco n’étaient pas conseillées. Les communes d’Adjamé et d’Attécoubé étaient aux mains des forces pro-Ouattara qui tiraient sur les populations à partir des positions stratégiques qu’elles occupaient. La seule alternative, c’était donc de converger vers Abobodoumé afin d’y emprunter les bateaux-bus à destination de la commune du Plateau encore aux mains des FDS.
Sur le chemin des patriotes, que d’embûches! Premier obstacle, en plein Yopougon, au niveau du marché de la Sicogi. Des assaillants planqués en ce lieu n’hésitent pas à tirer sur les manifestants. Au niveau du collège William Ponty, un patriote est atteint d’une balle en pleine cuisse. Il est secouru par d’autres jeunes qui le transportent au CHU pour y recevoir des soins, à bord d’un pousse-pousse. Les jeunes qui refusent de se laisser ainsi intimider mettent le feu au marché afin de se frayer un chemin. 

La foule est immense au niveau du boulevard Saint-André, quand l’appel invitant les jeunes à sortir pour aller faire front à la résidence du président Gbagbo passe en boucle sur les antennes de la RTI, qui émettait de nouveau après les combats intenses de la nuit du 28 mars 2011. Toute la population de Yopougon est en ébullition. Un commandant des Fds mobilise les jeunes, les rassurant que les assauts des assaillants lourdement armés avaient été contenus. Surtout, insistait-il, la BAE n’était plus aux mains des forces de Ouattara qui s’y étaient installées. Pour galvaniser les troupes, les leaders entonnent des chants patriotiques et religieux. Après quoi,  tout le monde peut prendre la route. 
De Yopougon à la résidence : un parcours périlleux
«De la Sicogi, nous avons convergé vers Abobodoumé, commune d’Attécoubé, où nous avons emprunté le bateau-bus pour rallier le Plateau. Au niveau de l’ambassade de France, on aperçoit des snipers français lourdement armés, dont certains étaient accrochés à leurs talkies walkies, donnant les positions des patriotes à leurs alliés des forces pro-Ouattara. Après que tous les volontaires de Niangon, Sideci, Sicogi, etc. ont pu faire la traversée et ont été rassemblés au niveau de la Gare Sud, au Plateau, nous avons rallié la résidence du président de la République par la Corniche. Tous voulaient partir. Jeunes, vieux, adolescents, hommes, femmes, etc., toutes les  couches sociales et ethnies de la Côte d’Ivoire étaient représentées. Mais il ne fallait pas aller en rangs dispersés. Il fallait donc des gens capables de mener des troupes avec des chants patriotiques et des messages forts», raconte notre témoin.
Il fallait surtout de la ruse. Les MI 24 de l’Onuci et les hélicoptères de l’armée française patrouillaient continuellement dans le ciel, donnant les positions des forces loyales au président Gbagbo aux forces pro-Ouattara. «La situation était assez pénible. Nous nous sommes tous retrouvés effectivement à la résidence du président Gbagbo aux environs de 16 heures. Sur place, il y avait le show, entrecoupé de prières intenses. Il y avait des chanteurs de wôyô, des artistes zouglouman, des pasteurs, etc. Notre message, c’était de dire à ceux qui attaquaient le président Gbagbo qu’il est le président que les Ivoiriens ont librement choisi. Et que nous étions, nous jeunes de Côte d’Ivoire, déterminés à défendre son pouvoir et sa personne», martèle le témoin des atrocités de l’armée française à la résidence du Président de la République.
Sur place à la résidence, des milliers de jeunes qui étaient là pour la plupart depuis deux jours racontent aux nouveaux venus comment les Français tentaient de favoriser l’avancée des FRCI et de fragiliser les FDS qui assurent la sécurité de la résidence du président Gbagbo. 
«Nous étions des jeunes aux mains nues, contrairement à ce que les partisans de Ouattara ont voulu faire croire. On n’avait aucune arme. Nous sommes allés les mains nues, je le répète, pour défendre le président que nous avons librement choisis.  Nous étions au 1er avril 2011 et trente minutes après notre arrivée, nous essuyions les premiers tirs de l’armée française. Des tirs de rafales de l’armée française sur la foule immense qui faisait le siège de l’entrée de la résidence du président Gbagbo», explique le rescapé.  «Chacun de nous a dû se cacher comme il pouvait, malheureusement nous n’avions pas de grande possibilité, faute d’abris. Nous nous sommes couchés sur la pelouse pour échapper aux tirs de l’armée française. Quand les tirs se sont arrêtés, nous avons recréé l’ambiance de départ et avons chanté, prié et dansé avec davantage d’ardeur. Nous n’avions pas enregistré des morts ce jour-là. C’était une victoire et nous l’avons célébrée bruyamment pour marquer notre reconnaissance à l’Eternel. Nous voulions leur montrer notre détermination, leur faire comprendre que nous n’avions pas peur. Mais sous le coup de 19h, les avions français sont revenus à la charge et nous avons dû nous disperser pour échapper à la mort. Certains d’entre nous n’ont pas eu cette chance ; ils ont été cueillis par les rafales de l’armée française», soutient-il. 
La guerre des nerfs

«Au matin du 2 avril, nous sommes revenus devant la résidence malgré tout, conscients que nous dérangions l’armée française et qu’à tout moment, elle pouvait décider de nous écraser pour enfin commettre son forfait. Sous la pluie, nous avions dansé et chanté à Dieu. Mais il a suffi de quelques minutes pour que les tirs français reprennent, créant à nouveau la panique au sein de l’immense foule.
Ce jour-là, c’est dans l’après-midi que nous avons pu nous regrouper à nouveau. Hélas, à 19h, l’armée française est revenue à la charge, tirant sur les manifestants de partout, sous une pluie qui nous avait pourtant donné du tonus. Nous nous sommes relevés à nouveau, une fois que les frappes se sont estompées et nous avons encore manifesté vigoureusement. Ce jour-là, nous avions trouvé refuge à l’église catholique de Blockauss», relate le jeune homme qui a tenté, malgré les écueils, de sauvegarder quelques instants précieux de la guerre de la France contre le président Gbagbo. Dans la nuit du 2 au 3 avril, les Français ont détruit deux chars qui étaient postés devant la résidence du président Gbagbo et qui avaient servi à libérer la RTI quelques jours auparavant. 




«Le 3 avril, poursuit-il, nous sommes revenus mais nous n’avons pu nous rassembler véritablement tant la tension était vive et les tirs nourris dès les environs de 12 heures. C’est ce jour-là que les Casques bleus sont venus chez le président Gbagbo après la signature d’un cessez-le-feu. Les jeunes étaient encore là, sur le périmètre de la résidence. C’est au-delà de 16h que nous avons pu nous rassembler. J’ai dû me refugier avec d’autres manifestants jusqu’au 4 avril dans une résidence abandonnée, sans vivres ni effets. Puis j’ai regagné le temple du Jubilé de l’Eglise méthodiste unie de Cocody, non loin du Lycée sainte Marie». 
Où sont passés tous ces Ivoiriens ? 

Après avoir visionné ce film qui témoigne des rassemblements devant la résidence du président Gbagbo, la question essentielle qu’on peut se poser, c’est de savoir où sont passés tous ces jeunes aux mains nues qui ont osé défier l’armée de Nicolas Sarkozy? Dans une commune de Cocody déserte, transformée en champ de bataille par l’armée française appuyée par les FRCI. Ils étaient des milliers partis de Yopougon, Cocody, etc. Une certitude, c’est qu’un grand nombre d’entre eux sous tombés sous les balles de l’armée française qui devenait de plus en plus nerveuse à chaque fois qu’elle échouait à dissuader les jeunes de continuer de manifester. 
«Il y a eu des centaines de morts. L’armée française tirait dans tous les sens. Il est vrai qu’il y en a qui ont pu échapper aux tueries comme moi. Certains sont en exil au Togo, au Ghana, au Bénin, etc. Des zodiacs faisaient la navette entre la résidence et la frontière du Ghana où un bateau les transportait hors de la Côte d’Ivoire. Nous autres avons pu regagner Yopougon mais il fallait vraiment avoir de la chance pour échapper à la mort. Cocody était devenu un champ de guerre. Chaque jour, l’armée française larguait au moins vingt-deux missiles. Les hélicoptères faisaient la ronde de 8h à 22h. Le 11 avril, j’étais déjà à Yopougon quand ils ont lancé l’assaut final. La situation était devenue intenable et la veille, un ami qui venait de sortir de Cocody m’a rapporté que le président Laurent Gbagbo avait demandé aux jeunes de rentrer chez eux, leur expliquant que l’armée française et celle de Ouattara ont déjà fait trop de morts dans leurs rangs et n’hésiteraient pas à tuer encore», explique avec beaucoup d’amertume, le patriote ivoirien.
Emmanuel Akani