dimanche 8 janvier 2012

Côte-d’Ivoire: Révélations sur le crash de Nady Rayess


Côte-d’Ivoire: Révélations sur le crash de Nady Rayess
Connectionivoirienne.net | Par Gbansé, Douadé Alexis
Le texte que vous allez lire ici-bas, fortement accusateur pour le ministre d’État, ministre de la sécurité du gouvernement Ouattara, est la retranscription d’une conversation téléphonique, suite au crash du Rockwell Commander 112A immatriculé TU-GRN, dans lequel s’est tué le patron du groupe de presse Olympe Nady Rayess. Toutes nos tentatives pour joindre les différents concernés sont restées sans suite. Des agents d’aéroclubs que nous avons pu joindre, nous disent tous ne pas être habilités à échanger avec la presse. L’Autorité nationale de l’aviation civile (Anac), nous ramène vers le ministère des transports. Au ministère des transports, on a pris la mauvaise habitude de tourner les journalistes en rond. Les services du ministre Bakayoko ont depuis 48h promis que le ministre nous rappellera. Attente vaine ici aussi. Nous allons espérer que les concernés réagissent après publication.
…………………….
Retranscription intégrale
« Sophia était la seule compagnie sur la plateforme qui révisait les avions de l’Aéro club d’Abidjan et ça, tous les professionnels sur la plateforme aéroportuaire le répètent. Mais Hamed Bakayoko a fait du chantage à Lafont [Frédéric] et certains opérateurs Français. L’ambassade de France est au courant. Tu sais, lui Hamed et Wattao n’ont jamais remis les 41 000 dollars confisqués aux Français, il y a quelques mois de cela. Le fond du problème Sophia est simple, c’est qu’après la chute de Gbagbo, Hamed aurait depêché des émissaires voir Lafont au Togo pour lui demander 1,5 millions d’euros pour protéger ses business en Côte-d’Ivoire. Lafont a décliné l’offre et depuis, il est entré dans le collimateur d’Hamed Bakayoko. Hamed Bakayoko a fait sortir une circulaire de l’UEMOA qui exige la probité morale aux propriétaires de compagnies aériennes dans la région. Sans même attendre la fin de l’enquête de moralité commanditée par le ministère de l’Intérieur, l’ANAC a suspendu le Permis d’Exploitation Aérienne (PEA) de Sophia Airlines. Des ivoiriens sont au chômage par la faute d’un ministre d’État alors que Ouattara promet des emplois. Ils sont environ 50 employés de Sophia actuellement au chômage.
Sophia a un centre technique certifié en Côte-d’Ivoire. Ce centre servait à l’entretien des avions de Sophia et à l’entretien des aéronefs de l’aéroclub, comme celui que pilotait, Nady Rayess. Depuis deux mois, Sophia est clouée au sol par la faute d’un ministre. La deuxième raison est que Hamed Bakayoko dit vouloir venger ses frères de lumières [Franc maçons] qui auraient été doublés en affaires par Lafont. Des membres de la Grande Loge de Côte-d’Ivoire [GLCI] n’aiment pas Lafont qu’on dit plus proche du Grand Orient [GO], les « Frères ennemis» à la Grande Loge Nationale de France [GNLF] à laquelle la GLCI est rattachée. Mais Lafont continue de faire ses business ailleurs pendant que des ivoiriens sont au chômage. Hamed Bakayoko, ministre de la sécurité est ami à ceux qui créent l’insécurité et c’est vraiment révoltant. Lafont avait des amis dans les camps de Gbagbo et de Ouattara. C’est Lafont qui faisait affréter ses avions pour la campagne présidentielle de Ouattara. Il jouait donc habilement avec les deux camps. Lui, il faisait ses affaires, pas de la politique. Aujourd’hui la résidence des Lafont à Abidjan est occupée par les hommes de Wattao. Les maîtresses de Wattao roulent dans les bolides de Lafont, car Lafont est un amateur de grosses cylindrées, genre Bentley, Porsche, Lamborghini. En clair Hamed Bakayoko et Wattao, c’est la même bande de voyous. L’Autorité nationale de l’aviation civile l’Anac officiellement, ne veut pas se mêler aux règlements de compte. Sophia est dirigée par Louise Lafont qui est mariée à Lafont sous le régime de séparation de biens. Demandes-toi pourquoi l’enquête de moralité contre Lafont n’a jamais démarré. Et bien, parce-que le dossier est vide.
Vous les journalistes sur qui nous comptons, devez bien creuser ce crash qui a couté la vie à un des vôtres, et pas seulement écrire sur les hommages rendus par tel ou tel après la mort tragique de Nady Rayess. La presse, ça doit enquêter. Tu m’entends bien mon jeune frère Gbansé ? Comme la justice, la presse doit mener ses enquêtes pour aider le public à comprendre ce qui se passe. Pourquoi l’avion de Rayess n’a pas pris feu après le crash ? Y avait-il suffisamment de kérosène à bord ? Pourquoi Rayess a-t-il tenté d’atterrir sur l’eau ? Avait-il remarqué quelques choses ? Le problème du brouillard évoqué ne peut seul expliquer ce crash. Quelles sont les dernières communications de Rayess avec la tour de contrôle. l’Anac ou les autorités de l’aéroport d’Abidjan peuvent-elles rendre ces données public ? Les instruments de mesure de kérosène peuvent être sabotés, et communiquer des valeurs erronées à Rayess durant le check-list obligatoire avant chaque décollage. Dans les endroits de grands froids, je parle de moins vingt degrés [-20], ces données peuvent être erronées, ça c’est vrai. Je ne dis pas qu’il y avait manque de kérosène, mais c’est étrange que l’avion n’est pas pris feu après la chute. Tous les spécialistes en aéronautique vous diront que s’il n’ y a pas de feu, c’est que l’aéronef était à court de kérosène. En principe Rayess avait suffisamment de kérosène pour l’aller et le retour sur Assinie. J’ai ces infos d’un ami à l’aéroclub d’Abidjan. Rayess fait toujours le plein du Rockwell Commander avant de décoller. Le rayon d’action de ce type d’aéronef avec le plein est de 1300 km. Et puis, est-ce que le plan de vol était le bon avec ce temps de brouillard ? Pourquoi certains habitants de Vitré disent n’avoir pas entendu les bruits du moteur ? L’engin était-il coupé en vol ?
Pourquoi en seulement deux mois la Côte-d’Ivoire connait deux accidents d’avions pendant que la compagnie qui faisait une partie des maintenances est suspendue pour des raisons absurdes et arbitraires ? Le lundi 14 novembre en fin 2011, un Cessna d’Aéroclub a crashé à Daloa, faisant 4 morts. Ces deux accidents peuvent avoir un problème de maintenance comme causes. Je pense qu’il ya lieu de faire auditer les données techniques et les cahiers d’entretiens d’aéroclubs. Le nouveau gouvernement ivoirien, s’il veut être crédible doit donner des réponses à toutes ces questions. » Que disent les boites noires retrouvées ?

En Côte d’Ivoire l’avenir de Soro Guillaume en pointillé…


Soro ici avec son ami Moustapha Chafi, l'intermédiaire entre lui et le président du Faso Compaoré


Côte d’Ivoire: l’avenir de Guillaume Soro en question
Par RFI
En Côte d’Ivoire, le gouvernement ne reprendra ses activités que le 9 janvier. La nouvelle Assemblée nationale n’est pas encore formée mais pour autant, la vie politique n’est pas au point mort. L’une des grandes questions du moment est celle du remaniement gouvernemental avec notamment une inconnue : Guillaume Soro sera-t-il reconduit dans ses fonctions de Premier ministre ?
La question est encore en discussion mais depuis une dizaine de jours, le maintien de Guillaume Soro à la primature, qui paraissait acquis, semble désormais plus incertain.
Selon plusieurs sources, si le président a été irrité par les derniers agissements des FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) à Vavoua puis à Sikensi, le bilan sécuritaire de son Premier ministre n’est pas en cause. En fait, d’autres raisons motiveraient la réflexion d’Alassane Ouattara. Tout d’abord, le chef de l’Etat sait qu’il doit calmer la grogne grandissante dans les rangs de ses alliés du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire).
Après sa déconvenue des législatives, le parti d’Henri Konan Bédié montre de plus en plus des signes d’impatience et entend bien occuper au plus vite la primature qui lui avait été promise. Si Alassane Ouattara ne veut pas miner son alliance au sein du RHDP (Rassemblement des Houphoutistes pour la démocratie et la paix), le respect de la parole donnée apparait donc comme un impératif.
Le président ivoirien est par ailleurs conscient qu’il doit assoire son pouvoir sur un socle communautaire plus large que celui des populations du Nord. Nommer un Premier ministre orginaire du centre lui permettrait alors de renforcer une cohésion nationale toujours fragile.

Quand Guy André Kieffer accusait « le trader de Ouattara »


Cacao de la guerre: Quand Guy André Kieffer accusait « le trader de Ouattara »

Il est bon de se souvenir que, de tous ses fameux articles publiés sous pseudonyme dans la presse ivoirienne, celui qui a créé un vrai gros «buzz» international mettait en cause… Anthony Ward, le patron de la société Armajaro, notamment spécialisée dans le négoce de cacao, et dont le directeur Afrique est depuis quelques années Loïc Folloroux, le fils de Dominique Ouattara.
Source Le Nouveau Courrier
En général, Guy-André Kieffer est présenté comme le journaliste d’investigation poil à gratter qui enquêtait sur les «affaires» réelles ou supposées dans lesquelles étaient mouillés les barons du régime Gbagbo.
Mais il est bon de se souvenir que, de tous ses fameux articles publiés sous pseudonyme dans la presse ivoirienne, celui qui a créé un vrai gros «buzz» international mettait en cause… Anthony Ward, le patron de la société Armajaro, notamment spécialisée dans le négoce de cacao, et dont le directeur Afrique est depuis quelques années Loïc Folloroux, le fils de Dominique Ouattara.
C’était juste après le déclenchement de la rébellion ivoirienne, le 19 septembre 2002. Dans un article paru en dernière page de «Fraternité-Matin», signé «Laurent», Guy-André Kieffer dénonçait «Armajaro et AIG Fund : les financiers de la déstabilisation». Il met en relation l’achat de plus de 5% de l’offre mondiale de cacao par Armajaro et le lancement de la rébellion, qui permet une déstabilisation des approvisionnements, une hausse des cours et une grosse plus-value pour les spéculateurs encagoulés. A l’époque, l’évocation d’Armajaro par Kieffer divise les différents clans autour de Gbagbo, dans la mesure où lui-même a à coeur de faire payer ses déconvenues en affaires à certains d’entre eux. Notre Voie riposte à l’article.
La confusion s’empare de l’opinion ivoirienne qui oublie. La mort de Guy-André Kieffer enterre définitivement ce fameux dossier Armajaro. Jusqu’au mois d’août 2010, où il récidive dans une opération d’achat massif de cacao comme celle qui a précédé la «première guerre». Ministre du Budget sous le gouvernement Aké N’Gbo, Koné Katinan a confirmé, dans «Côte d’Ivoire : le coup d’Etat», la forte implication d’Armajaro dans le financement des assauts sur Abidjan par les forces pro-Ouattara.
En effet, en juillet 2010, tout juste avant les élections de novembre, cette société a acheté un fort tonnage de cacao, au delà de ses achats habituels. Les services de la filière café cacao parlent de plus de 200 000 tonnes de produits achetés par ladite société. Ces énormes achats ont fait réagir les autorités chargées de gérer la filière
café cacao. La crise née des élections devait logiquement entraîner une augmentation des prix sur le marché international.
Cette embellie allait bénéficier à ladite société qui avait décidé d’écouler le cacao à prix d’or. Ainsi, la décision du 24 juillet, en provoquant une pénurie du produit sur le marché international, a donné l’occasion d’écouler à un prix ultra élevé le stock monumental constitué par la société Armajaro. Donc Loïc Folloroux, bénéficiant d’informations de première main de la part de ses parents (Dominique et Alassane Ouattara) sur les différentes actions de déstabilisation en cours dans le pays, a probablement informé ses partenaires et la société Armajaro a pu constituer des stocks à des fins spéculatives.
C’est exactement ce qu’elle avait fait en 2002, un an seulement après avoir obtenu son agrément en Côte d’Ivoire. Cette spéculation lui avait permis de financer la rébellion. Ce que je peux dire sur cette affaire, c’est que les achats et la constitution de stocks étaient des pratiques méconnues des sociétés d’exportation en Côte d’Ivoire jusqu’à l’avènement d’Armajaro. »
Au moment où l’affaire Kieffer se retourne spectaculairement contre le régime Ouattara, les informations qui précèdent permettent de comprendre que le journaliste et consultant franco canadien n’inquiétait pas que certains barons de la Refondation. Et qu’il avait été le premier à mettre en lumière une des plus grosses affaires de spéculation et de guerre économique de ces dernières années.
Phillipe Brou

les deux pieces d'Identite d'ADO, 1982 et 1990