vendredi 18 juillet 2008

Chacun doit avoir son tour...ou bien?

L'histoire se passe au centre de la Cote D'Ivoire en pays gouro. Avant l'arrivee des blancs, dans le royaume gouro, les querelles entre les hommes etaient reglees par des seances d'echanges de coups sur le flanc. Ceux qui tenaient a se battre tracaient une ligne par terre et les deux hommes se tenaient de part et d'autre de la ligne. On tirait au sort celui qui devait donner le premier coup. L'autre exposait ses cotes, et recevait le coup, et a son tour il donnait son coup sur le flanc de l'autre jusqu'a ce que celui qui ne pouvait plus supporter la douleur abandonne et est ainsi declare battu. Les avantages d'une telle pratique visaient a ne pas causer la mort de celui avec qui on avait des differents. Dans le village de Bouafla, un peu au nord de Bouafle, chef lieu de la marahoue, ville qui se trouve a 30 minutes de la capitale politique, Yamoussokro, Nahan bi Kouagni en voulait terriblement a Boua Bi. Depuis des mois, il voulait en decoudre avec Boua Bi. Il jurait du jour ou il aurait l'occasion de se battre avec son arch-ennemi. Pour Nahan bi tout ce qui lui arrivait comme malheur devrait etre du a une action physique ou metaphysique de Boua Bi.

Nahan bi n'eut pas a attendre eternellement car arriva ce jour tant reve. Il eut querelle entre les deux hommes. Rendez vous fut donne sur la place du village. Tous les villageois formerent un cercle a l'interieur duquel se tenaient nos deux bagarreurs. Il arriva donc que Nahan bi devait donner le premier coup.
Ah, sanguin...

Nahan bi, rempli de haine, de colere, de fureur, d'aigreur, de tous les mauvais sentiments qu'un humain peut generer contre son prochain, forma son poing, retint son souffle, visa les cotes exposees de Boua bi. De toute la force que sa petite stature pouvait produire, Nahan bi assena le coup du siecle, le coup de toutes les destructions jamais produites dans le village de Bouafla. Le poing atterit sur les cotes de Boua Bi. Celui ci poussa un cri. De l'air chaud s'echappa de son posterieur. Des larmes remplirent ses yeux. Il tituba. Ne tenant plus sous la montee de la douleur, il s'assit. Quelques minutes passerent, il se releva, observa Nahan bi. C'etait a son tour de faire gouter a Nahan Bi, la puissance de son poing. Boua bi essuya du revers de la main les quelques gouttes de larmes qui coulaient de ses yeux. il crispa les dents. Ses mandibules pulsaient de rage, mais son visage restait calme, et serein. A le regarder on ne pouvait deviner ce qu'il comptait faire. Aucune haine n'etait perceptible.
Nahan devait offrir son flanc pour recevoir le coup. Les minutes passaient et semblaient etre des eternites. Nahan Bi se demandait s'il survivrait au coup de poing de Boua Bi. Il commenca a regretter. Ses pieds etaient devenus tres lourds. Il pensa a la raison pour laquelle il devrait bientot mourir des mains de son voisin. Cette querelle en valait elle la peine? Il ne savait meme plus pourquoi il haissait son voisin Boua Bi. Il avait meme oublie le jour ou tout cette haine avait commence.. De grosses gouttes de sueurs degoulinaient de son front. Nahan Bi essaya d'attraper le regard de Boua bi pour, si possible, y deceler la haine... Mais Boua Bi evitait son regard.
Boua bi recula d'un pas, de deux pas, de trois pas, de quatres pas... Nahan ne tenait plus. Il s'ecroula, perdit connaissance... Boua Bi ne l'avait pourtant pas touche...

Cette petite histoire illustre bien la crise ivoirienne. Le RDR pour longtemps fut rempli de haine comme Nahan bi, contre tout ce qui n'est pas dioula. Tout ce qui arrivait au RDR devrait etre la faute de ceux qui ne sont pas du nord ou dioula. Le parti d'ADO s'arma de tout ce qu'il pouvait et declencha une rebellion des plus meurtrieres. Mais cette rebellion ne tua pas l'adversaire, tous ces potentiels ennemi du dioula, tous ceux qui a tort ou a raison ne lui rendaient pas la vie facile. Et l'adversaire reussi a se relever. Maintenant le RDR se demande ce que les autres feront de lui. Mais les autres sont patients, et attendent, attendent... et le RDR veut precher la paix, et le pardon.... et les autres attendent, attendent... Et ADO propose qu'il serait satisfait d'une vice presidence si cela peut faire oublier le passe. Et les autres attendent, attendent leur tour... Et le RDR se demande ce qui se mijote de l'autre cote. Et les autres attendent.....Ils attendent, et se demandent de temps en temps s'ils doivent descendre dans la bassesse meurtriere du RDR...

Mais ces ennemis qu'on s'est cree pour atteindre son but, ces ennemis la dont le peche est de ne pas etre du nord, ces ennemis la, chaque jour que Dieu fait, certains naissent dans les hopitaux du sud. Finalement, ceux que le RDR a traite d'ennemis se demandent bien si le train de la haine doit s'arreter maintenant ou bien doit il faire un autre passage, quitte a Dieu de sauver les siens...