dimanche 29 janvier 2012

Abidjan sent il toujours?.


COTE D'IVOIRE: Abidjan, on urine partout dans les rues



Par François Mérouze | 28/01/2012 | 03:20:59

Abidjan, toujours l'une des capitales les plus sales du continent, ici deux individus urinant tranquillement en pleine rue ce vendredi au Plateau (ph FM)

ABIDJAN LE 28 JANVIER 2012 © koaci.com -Abidjan sent pipi, disons le tout net et sans euphémisme. De Cocody à Yopougon en passant par la commune du Plateau, centre des affaires, le constat est le même. L’odeur de pissat oblige parfois, à certains endroits, à tenir le nez entre le pouce et l’index pour ne pas souffrir le martyr de ces émanations nauséeuses qui empestent les coins et recoins même au cœur de la cité des affaires.

Ce n’est pas vouloir ternir l’image des maires des communes de la capitale que de dire qu’Abidjan sent l’urine. Loin de là. Et pour dire comme un auteur français célèbre, « sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ». En d’autres termes, si personne n’a le droit de dénoncer les pratiques qui sont à l’origine de cette pollution, il ne faudra donc point s’attendre à des louanges pour quelques coups de balai donnés ici et là en grande pompe.

Pour qu’Abidjan devienne un jour une ville propre à même de rivaliser avec les grandes capitales du monde, il faut bien que des voix s’élèvent pour dénoncer des comportements qui frisent avec la sorcellerie. Au premier rang de ces pratiques à décrier, il y a le fait que les ivoiriens n’hésitent pas en pleine rue à sortir le zizi pour arroser les murs, les pelouses parfois même les artères à défaut d’avoir trouvé un caniveau. Les plus grands abonnés à cette pratique sont les hommes même si quelques rares fois des femmes sont obligées de se mettre à l’aise en pleine air parfois malgré les regards de voyeurs indélicats.

Triste réalité que plusieurs personnes surprises en train d’uriner dans les rues d’Abidjan en plein jour tentent de justifier par le fait qu’il n’existe pas assez d’urinoir public. Cela est vrai. En effet pour une population de plus de 3 millions de personnes à Abidjan, le nombre de latrines publiques actuel est loin voire très loin de satisfaire les envies pressantes des abidjanais. De plus la propreté dans les WC publics existants laisse à désirer. Même les toilettes qui sont logées dans les bureaux au sein des administrations publiques font peur aux usagers. Certains d’ailleurs ne s’y rendent jamais de peur de contracter de sales maladies.

De même les urinoirs publics ont aussi la réputation d’être des lieux de propagation de nombreuses maladies transmissibles par l’urine ou simplement à partir de l’odeur de l’urine. Mais est-ce pour autant que les murs du jardin public au plateau, les environs des poubelles et les caniveaux dans les quartiers doivent être utilisés comme urinoirs ? A-t-on seulement conscience du danger que cela représente de pisser partout dans les rues ?

Que penser alors de ceux qui au niveau du boulevard Nangui Abrogoua, à Adjamé, voie quasiment occupée par des commerçantes de denrées alimentaires ? Ceux-ci, arrosent les murs qui séparent les deux artères à longueur de journée? Pour ces derniers, l’argument des urinoirs insuffisants ne tient pas la route puisqu’il existe des toilettes non loin au niveau de la mosquée et dans les marchés environnants. Pourquoi donc préfèrent-ils, ces gens qui ne sont pas des enfants, uriner dans les rues ou sur les voies publiques plutôt que de se rendre dans les espaces réservés à cet effet ? Et pourtant ce sont les mêmes qui se plaignent que la capitale ne soit plus digne de porter le nom de Perle des Lagunes. Comment pourrait-il en être autrement si cet acte civique simple qui consiste à respecter l’environnement n’est pas respecter par les populations ? C’est ici l’occasion d’interpeller l’attention du ministère de la salubrité urbaine. Il est inconcevable qu’Abidjan puisse souffrir longtemps du manque de toilettes publiques digne de son rang. La lutte contre l’insalubrité devrait prendre aussi en compte la chasse aux pisseurs de rue car il y va de la santé de tous. Mais dans un premier temps, il serait important de mener de vastes campagnes de sensibilisation pour interpeller les abonnés à cette pratique.

Préserver notre environnement est un devoir citoyen qui ne demande parfois que notre volonté dans un premier temps. Respecter son environnement c’est respecter la vie et chaque ivoirien devrait s’y engager dès aujourd’hui pour une Côte d’ivoire plus propre.

François Mérouze, KOACI.COM ABIDJAN, copyright © koaci.com

Vive la CAN

COTE D'IVOIRE: Abidjan, délinquance à tous les coins de rue


COTE D'IVOIRE: Abidjan, délinquance à tous les coins de rue

Par Akkou | 29/01/2012 | 11:44:18

ABIDJAN LE 29 JANVIER 2012 © koaci.com - La capitale ivoirienne à l'image du pays est de moins en moins sûre. Crise sociale et politique sans précédent oblige, libres de tout mouvement, faute de force de l'ordre inactives, les délinquants connaissent une période faste et un accroissement de leur nombre lié corolairement à un chômage de masse chez les jeune aussi regrettable qu'inquiétant.

La délinquance est arrivée à son paroxysme à tel point qu'elle soit devenue selon nos observations auprès des populations, l'une des principale préoccupations avec l'emploi des ivoiriens et pour cause, pas un jour ne passe sans que les témoignages de cas de vol, agression, viol ou autre escroquerie nous soit rapportés avec la désolation du sentiment d'abandon de l'Etat. Ne sachant plus vers qui se tourner un nombre croissant de victimes se ruent vers nos rédactions pour tenter de trouver une oreille attentive à leurs problèmes.

Outre l'interactif, le terrain offre toute sorte de spectacle comme ce vendredi en plein plateau quand devant des policiers immobiles et sans quasi autre réactions que de se lever, un passant en communication, téléphone à l'oreille en marchant, se verra arracher sauvagement son téléphone. Tentant malgré tout de courir après le malfrat en short tapette, aussi sale que violent, l'homme d'une quarantaine d'année au chômage, récemment licencié sans explication du port autonome, qui était venu difficilement au plateau pour déposer des CV restera complétement désabusé assis les mains sur la tête sur une bordure. Nous l'approcherons, son témoignage d'après agression sera édifiant. "Non je ne suis pas choqué mais perdu, qu'est devenu mon pays, j'en veux même pas aux policiers car ici c'est chacun pour soi, on se cherche tous, avant il fallait partir ailleurs pour se chercher aujourd'hui c'est dans notre propre pays qu'on se cherche, j'étais juste venu pour déposer des CV, il me restait un téléphone après la crise et voilà que je me retrouve sans rien et injoignable. Vous savez pour nous autre, acheter un téléphone c'est un énorme sacrifice même ceux de 3500fcfa car on a même plus ça à la maison". Le polcier qui tentait de lui venir en soutien nous indiquera fatalement quant à lui que l'ampleur de la délinquance est tel ces derniers temps qu'eux même ne savent plus quoi faire. "Vraiment c'est de plus en plus compliqué, c'est de plus en plus dur donc y'a de plus en plus de voleurs qui viennent des quartiers pour voler au plateau ici. Ils sont bien organisés, nous autre on a pas les moyens de les combattre et on nous écoute pas au niveau du ministère et surtout on craint aussi pour nos vie, trop de laisser aller..." témoignera l'agent proche de la retraite lui aussi désabusé par la réalité.

En dehors de ce fait direct rapporté, celui d'Aicha une femme habitant avec ces trois enfants à Koumasi, violée par deux hommes ayant forcés sa porte en pleine nuit et renvoyée chez elle sauvagement après une tentative de plainte dans un commissariat ce jeudi ou encore Max dépouillé de tous ses biens à son domicile ce vendredi soir par des brigands rentrés par effractions armes à la main dans sa modeste demeure d'Adjamé voire d'Augustin frappé à sang en pleine journée par deux malfrats alors qu'il tentait courageusement de récupérer son sac contenant un ordinateur à Cocody St Jean toujours ce vendredi.

Vous l'aurez compris avec ces quelques exemples tirés de la litanie des cas recensés par notre réseau, on ne dort et se ballade pas tranquillement en ces temps de crise à Abidjan avec cette même interrogation "mais que fait la police?".

Akissi Kouamé, KOACI.COM ABIDJAN, copyright © koaci.com