vendredi 16 juillet 2010

Le tribalisme de Gbagbo.... Lisez et appreciez vous memes.

11/07/2010
- Messieurs les Ministres ;
- Monsieur le Directeur de Cabinet Adjoint de la Présidence de la République ;
- Monsieur le Préfet du Département de Gagnoa, Préfet de la Région du Fromager ;
- Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Préfectoral ;
- Honorables Chefs traditionnels ;
- Distingués Chefs religieux ;
- Chers parents de l’Ouest montagneux ;
- Mesdames et Messieurs.
-
Tout à l’heure, quand je suis arrivé, ici, sur la place publique, j’ai été impressionné par le nombre de porteurs de boubous’’ Yacouba’’ ; j’ai été même beaucoup plus impressionné que lorsque je m’étais rendu à Man. Et, lorsque je suis arrivé à la loge officielle, j’ai dit au Doyen Jacquet Florent : « les masques sont vraiment sortis. Les masques sont venus. Cela veut dire que c’est important ».

Chers frères, chères sœurs, je vous salue pour la route que vous avez faite. Je vous salue pour la longue route que vous avez faite.

Vers 13H- 14H, quand je ne vous voyais pas, j’ai pris mon véhicule pour aller tourner un peu dans les villages. Tout à l’heure, Siki Blon Blaise (Ndlr : Président du Conseil Général de Man), en parlant, à décrit les péripéties, les crocs- jambes. En Afrique, c’est ce qu’on appelle la politique. En Afrique, quand tu dis la vérité, on pense que ce n’est pas de la politique. Mais, quand tu fais des crocs- en jambes, tu roules les gens, quand tu prends l’argent des gens et que tu ne donnes pas les cars, c’est ce qu’on appelle la politique. C’est pourquoi, nous sommes en retard.

Donc, ‘’Yako’’ (Ndlr : compassion) pour toutes les souffrances que vous avez endurées, depuis hier soir. Bon courage.

Mais, en même temps, je voudrais dire à mon ami et frère, Pierre Kipré, qui a porté, comme l’a affirmé Blon Blaise, la parole, qui, lui- même l’a reçue de Jacquet Florent, qui, lui aussi, l’a reçue des masques et des Chefs qui sont là, que, quand tu mènes une action, et qu’il n’y a pas d’embûches, c’est que tu ne la fais pas ! Toute action, positive, soulève toujours la colère du démon, du diable. Donc, quand tu veux faire du bien, et qu’on te donne des coups, tu ne peux pas t’étonner. C’est parce que tu fais du bien, que ceux qui pensent mal, te donnent des coups. Il faut, au contraire, continuer, persister.

Tous les frères Dan, Wê, Mahou, qui êtes venus de la Région Ouest, je vous salue. Je suis très fier que vous ayez honoré notre tout petit village. Notre village est petit, mais, nous sommes comme cela ; et, nous sommes ici.

Tout à l’heure, les gens de Kpakpékou (Ndlr : village voisin de Mama) ont entonné un chant, avant que je ne prenne la Parole. Dans ce chant, ils ont dit : « Gbagbo dit qu’il ne faut plus qu’on ait peur. On n’a plus peur ».

Ce que je dis, de façon inlassable, à tout le monde, à tous les Ivoiriens, c’est qu’en Côte d’Ivoire, ici, nous sommes chez nous. Chez nous, ici, nous ne devons pas avoir peur de quelqu’un. Parce que, ce qu’on m’a appris, ici, dans le canton Gbadi, c’est qu’un homme, on peut l’humilier. Mais, on ne peut pas l’humilier chez lui.

Quand tu arrives dans un coin de la brousse et que tu trouves que les herbes et les arbres sont déracinés ; les herbes ont jauni, les palmiers sont à terre, tu demandes ce qui s’est passé ici. On te dira que c’est un Garçon qui s’est battu, ici. Et, ce Garçon, on l’a certainement tué ! Mais, avant de mourir, il s’est battu. Parce qu’il est chez lui.

C’est pourquoi, moi, je n’ai peur de rien. Et, je n’ai peur de personne. Parce que, tout ce qu’on peut faire, c’est de me tuer. Mais, avant de partir, je vais me débattre.

Donc, j’enseigne ce qu’on m’a enseigné. Je n’ai peur de personne, et, je n’ai peur de rien. Parce que je suis chez moi. Je suis chez moi en Côte d’Ivoire. Et, tous les Ivoiriens sont chez eux. Nous sommes frères. C’est parce que les Ivoiriens l’ont voulu, et ils le veulent, que je suis Président de la République.

Donc, l’acte que j’ai posé, en envoyant de façon expresse, une délégation vers vous dans la Région de l’ouest montagneux, n’a pas été fait au hasard. J’y ai envoyé mes parents. Je les ai envoyés vers les Dan en leur disant que ceux-là sont mes frères, et que je voudrais les découvrir. Je leur ai dit : « allez dire à mes frères Dan, que j’ai l’intention d’être candidat à l’élection présidentielle ».

Vous savez, il y avait parmi les gens que je vous ai envoyés, Laurent Ottro, qui conduisait la délégation. Laurent Ottro est de Babré (Ndlr : quartier de Gagnoa). Je ne l’ai pas choisi au hasard. C’est la famille que je vous ai envoyée.

En 1912, quand les blancs sont arrivés, ici, ils sont entrés par là. C’est par ici qu’ils sont passés. Ils ont fait un campement juste derrière, là où il y a ma résidence. On l’appelait ‘’Camaba’’. Quand mon père est revenu de guerre en 1942, c’est dans ce ‘’Camaba’’ qu’il a habité. C’est là que son cousin, Kouassi, père du Chef du village actuel, Kouassi Ouraga Bertin, l’a emmené et il a habité.

Mais, quand ils (les blancs) sont arrivés en 1912, ma grand-mère était enceinte, de mon Grand- père, Gbagbo. Et, Gbagbo lui a dit (à ma grand-mère) : ‘’les temps sont mauvais. Vas chez tes parents à Kpakpékou, et quand les temps seront meilleurs, tu vas revenir’’.

Elle partait et, arrivée à Karahi, le village- carrefour, elle a accouché là. C’est là que mon père Koudou Paul est né. C’est pourquoi, le Chef du village de Karahi était aussi de la délégation. Le nom Koudou est un nom de Karahi. C’est là que le nouveau né (mon père) a été baptisé.

Après, ma grand-mère a continué à Kpakpékou, et ensuite, dans ce qui est devenu Gagnoa, précisément à Garahio (quartier de Gagnoa). Elle était là-bas, avec son petit Koudou- elle avait déjà un fils aîné- quand elle a appris que son mari Gbagbo est mort. Donc, elle n’est plus revenue, ici.

Par la suite, elle s’est remariée à Babré à un Monsieur qui s’appelait Zêpê. C’est ce Zêpê qui a mis mon père à l’école. C’est pourquoi, sur certains de ses papiers, il y a Koudou Zêpê Paul. C’est la famille de Laurent Ottro. C’est pourquoi, je l’appelle mon grand-frère.
Je lui ai dit : « grand-frère, tu vas conduire la délégation, pour aller voir nos frères Dan ». C’est pourquoi, je l’ai choisi.

Le Chef du village de Mama était aussi dans la délégation. Je vous ai déjà dit pourquoi il était dans la délégation. Ce n’est pas seulement parce qu’il est le Chef du village de Mama ! C’est parce que son père est le cousin de mon père. Son père était le plus grand planteur, et du village, et de la Région. Quand nous étions plus jeunes, au lycée- lui, était un peu plus âgé que moi, on était à Gagnoa, c’est là- bas que j’ai connu son père- c’est lui qui me prêtait ses vestes lors des fêtes ou des cérémonies. Il est devenu notre Chef du village.

Le Chef du village de Gnaliépa était dans la délégation. Ce n’est pas un hasard, non plus. Il s’appelle Dallys Moloko dit ‘’Gbein Gbein’’. Il était Arbitre international de football.

Ma mère et mon père ont divorcé quand j’avais 5 ans. Ma mère s’est remariée à Gbadi- didikou, qu’on appelle aujourd’hui Gnaliépa. Mais, Gnaliépa, c’est le nom d’un quartier. Sinon, le nom du village, c’est Gbagbi- didikou, qui comprend 5 villages, dont Kébissa, d’où est issu Dallys Moloko, et où ma mère s’est remariée. Elle s’est mariée là-bas en 1955. C’est à Gbadi- didikou que j’ai eu tous mes diplômes. Ma mère était là-bas et j’y allais en vacances. C’est là-bas (Gbadi- didikou) que j’ai eu le CEPE, le BEPC, la 1ère partie du BAC, la 2è partie du BAC, la Licence, la Maîtrise et le Doctorat. C’est là-bas que j’ai grandi.

Je ne suis revenu ici (à Mama) qu’en 1990, quand j’ai été élu Député. Donc, vous comprenez pourquoi Dallys Moloko faisait partie de la délégation.

Sokouri Bohui, lui, est un de mes jeunes frères. Il est du canton Nékédi. Ma mère est de Nékédi.

Donc, Doyen Jacquet Florent, tous les gens que j’ai choisis pour aller vous porter le message, étaient des personnes qui étaient liées à moi, par des liens familiaux. Je ne pouvais pas envoyer une délégation chez vous sans que les membres ne soient des gens qui soient liés à moi par des liens familiaux.
Si vous avez suivi la Télévision, en son temps, ailleurs, j’ai envoyé d’autres personnes. Mais, chez vous, à cause de l’histoire qui me lie désormais à vous, et dont nous avons débattu des années, j’ai me suis dit qu’il fallait que j’y envoie mes parents. Donc, chaque branche de ma famille a été cooptée et a été représentée dans cette délégation.

Kadet Bertin (Ndlr : Conseiller Spécial du Président de la République) est le fils de Kadet Albert. Le père de Goli Obou qui a fait la libation tout à l’heure, était Chef du village. Et, c’est Kadet Albert qui était son Adjoint et son Porte- parole. Aujourd’hui, c’est le neveu du père de Goli Obou, Ouraga Bertin, qui est Chef du village. Et, c’est Kadet Gnagno Désiré, le grand-frère de Kadet Bertin, qui est son Adjoint et le Porte- parole du village. J’ai dit à Kadet Bertin : « Comme toi, tu es mon petit, accompagne les et porte ma parole ». C’est pour cela qu’il est parti.

Donc, quand on envoie quelqu’un chez des gens, qui connaissent la tradition, on ne le fait pas une délégation au hasard. J’ai voulu, aujourd’hui, prendre le temps de vous expliquer cela.

Cette délégation qui comprenait des membres de toutes mes familles, a été bien reçue par vous. Et, la réponse que vous êtes venus me donner, me procure entière satisfaction. Et, j’en suis heureux.

On va se battre. Dans les semaines qui viennent, on connaîtra la date de l’élection présidentielle ; la dernière date. Et, on va aller faire campagne.

Pierre Kipré, neveu des Dan, il faut dire à Blon Blaise, pour qu’il dise au Doyen Jacquet Florent, qui, à son tour, rapportera aux masques, et à tous les Chefs de cantons, de villages et de tribus, que cette campagne électorale, je la leur confie. Je vous confie cette campagne.

De toutes les façons, je serai, moi-même, là-bas, avec vous, à vos côtés. Je serai avec vous, mais, je vous confie la bataille. Parce que, ce qui va se passer à ces élections-là, ce sera la bataille pour la Côte d’Ivoire ; la bataille pour la renaissance de la Côte d’Ivoire. Ce sera la bataille pour les Ivoiriens.

Nous aurons en face de nous, des porte- étendards, d’autres. Nous, nous sommes les porte- étendards de nous- mêmes. Nous, nous sommes les porte- étendards de la Côte d’Ivoire. Nous sommes de ceux qui veulent que la Côte d’Ivoire reste permanemment debout. C’est cette bataille que nous devons livrer, et gagner. La Côte d’Ivoire est notre pays. Nous ne devons pas avoir peur de la défendre et de la protéger.

Chers parents Dan, Wê, je vous confie cette bataille. C’est votre bataille ; c’est notre bataille.


Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Je vous remercie. 

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