mardi 27 octobre 2009

Mamadou Koulibaly à la place inch allah à Koumassi : "Je suis fatigué, je n`en peux plus"

 mardi 27 octobre 2009 - Par L'expression

Le président de l`Assemblée nationale a animé un meeting samedi à la place In challah de koumassi. Il a fait une importante déclaration. c`était à l`occasion de la cérémonie d`investiture de l`association des femmes de Béoumi.

Cette cérémonie d’aujourd’hui permet au grand public de Béoumi résidant à Abidjan de constater qu’une présidente est partie et une autre arrive. L’association Eboyekoun vit. Nous allons investir la nouvelle présidente afin qu’elle puisse travailler dans l’intérêt de l’ensemble des membres. Que Béoumi et toute la Côte d’Ivoire puissent bénéficier de ce travail. Aujourd’hui on est avec la présidente koffi Adjoua et ses sœurs. Merci de l’occasion que vous nous donnez pour célébrer l’union, la fraternité et le travail. Merci au gouverneur Amondji d’être venu. (…) s’il y a le reste des aides qu’il apporte aux communes, il ne faut pas qu’il oublie Agboville et Azaguié. (…) merci au commissaire divisionnaire Goly, merci aux députés qui sont venus, je n’oublie pas le conseiller économique et social Diabaté Bê. Merci à tous. Ces femmes essaient chacune à sa façon de faire ce qu’elle peut pour le développement de leur région, il faut les encourager. Le fait qu’elles s’entendent déjà est un pas positif. Les hommes d’Abidjan doivent aussi faire comme ces femmes. Entre les populations, les palabres doivent finir. Les méchancetés et les guerres doivent finir. Les chefs qui sont là doivent donner les conseils qu’il faut pour cela. Merci à tous.


Le ministre Amani N’Guessan dit qu’il y a beaucoup de problèmes à Béoumi. Pour les résoudre, il faut que ce qu’on gagne à Abidjan soit beaucoup. Or les temps sont durs à cause des palabres. Cela fait huit ans que ça dure. Nous sommes tous pressés que ça finisse et qu’on commence à faire la paix. Ce qui nous barre la route qui mène à la paix, ce sont les élections. Avant ces élections, il y a la liste électorale. Si on finit avec cette liste, nous irons au vote et celui qui gagne va travailler pour le pays. 5 ans après, si celui-ci travaille bien, on va encore voter pour lui. S’il ne travaille pas bien, on va voter contre lui. On nous a dit que la liste provisoire est préparée. Mais, ce n’est encore affiché. Or, il faut le faire pour que chacun aille voir si son nom y est inscrit. Mais, on a un gros problème là-bas. Quand on a établi la liste, on a trouvé qu’il y a 2, 752.000 personnes dont les noms ne se retrouvent sur aucun ancien fichier de la Côte d’Ivoire. Le président a demandé qu’on aille fouiller encore. Ils sont allés trier et ils pu repêcher 900.000 personnes. Il y a des fautes de frappe sur les noms et sur les dates de naissance. Si je dis que je m’appelle Kouamé Kouakou et je dis que mon père est né en 1918 alors qu’il est né en 1919, si on cherche Kouamé Kouakou avec un père qui est né en 1918, on ne le retrouve pas. On a corrigé cela. Maintenant, il reste 1.900.000 personnes. On ne sait pas comment on va les traiter. Certains disent que ce sont des fraudeurs et des étrangers. On ne sait pas. A trois millions, on a fouillé et on a pu trouver des Ivoiriens dedans. Si on fouille bien, on va encore trouver des Ivoiriens. Si on ouvre les plaintes, Adjoua va dire que tel n’est pas ivoirien, lui , il prétendra le contraire. Le monsieur ira chercher des papiers pour venir se justifier. Cela peut déboucher sur des palabres entre Adjoua et la personne qu’elle accuse. Ce genre de palabres, on se connait, divise, et c’est ce qui a divisé la Côte d’Ivoire. Les rebelles disent qu’ils ont pris les fusils à cause de papiers. Or jusqu’à aujourd’hui, les rebelles n’ont pas déposé les armes. Va-t-on continuer avec ces problèmes de papiers sans les résoudre ? Si on va aux élections dans ces conditions, est-ce qu’on aura la paix après ? Si on déclare que Mamadou est sur la liste et qu’Amenan dit que Mamadou n’est pas ivoirien et qu’on doit l’enlever du listing, c’est sûr que Mamadou ira chercher ou fabriquer des papiers pour se défendre. Si on dit que ses papiers ne sont pas bons et que Mamadou est écarté, il ira s’asseoir à la maison mais il ne sera pas content. Alassane Ouattara lui seul, il n’était pas content et cela nous envoyés la guerre de 2002 à maintenant 2009. Si aujourd’hui, on dit que 1.900.000 personnes sont pas ivoiriennes, vous voyez ce que ça peut donner. Pour un seul cas, on est là depuis 2009, imaginez-vous le temps qu’on mettra pour tout ce monde. Comment allons-nous sortir de ce problème ? A l’indépendance, Houphouët a identifié le problème. Il a proposé la double nationalité. Les députés d’ici ont refusé et Houphouët n’a rien dit. Il a laissé la situation comme cela. Ce problème nous a rattrapés aujourd’hui. Va-t-on laisser cette situation perdurer et le léguer à nos enfants ? Et dans 10 ans, ils vont continuer les palabres. Est-ce que pour construire ce pays, il n’est pas bon qu’on s’asseye qu’on se dise que si Mamadou est à Béoumi, sa maison, sa femme et ses enfants sont à Béoumi ; peut-être même qu’il a épousé une femme de là-bas, on ne peut pas le chasser, on ne peut pas le tuer, est-ce que ce n’est pas mieux qu’on dise que comme son nom est sur la liste et qu’il veut voter, il n’a qu’à prendre. Et nous, on continue tranquillement notre histoire. Ça va être très dur à accepter pour certaines personnes. Mais à dire vrai, s’il est ivoirien cela nous enlève quoi ? Cela ne nous enlève rien. Si on demande à chacun d’aller chercher ses papiers on ne finira pas. ? Comment allons-nous procéder puisqu’il n’y a pas la gendarmerie, la police et les tribunaux sur l’ensemble du pays actuellement. Dans ce débat, celui là est ivoirien et l’autre ne l’est pas, on ne s’en sortira pas. Même ici à Koumassi, moi-même j’ai eu des problèmes lors de l’enrôlement. Imaginez-vous à Tengrela, Bouna, Korhogo où il n’y a ni police ni gendarme ni militaire. Qui va protéger qui ? Si vous dites que tel n’est pas ivoirien, il prendra sa machette et vous sortirez la vôtre. On apprendra qu’il y a eu 25 morts à Tengrela. C’est 25 vies de perdues. Est-ce qu’il n’est pas temps de réfléchir. On les prend tous, on organise les élections et continue de construire notre pays avec les écoles, les routes, les hôpitaux…
Si on ne règle pas ce problème, on ne peut pas construire le pays. Il nous faut bien réfléchir. La vie d’un pays ne se limite pas à des problèmes d’élection. C’est important d’aller aux élections mais la coexistence pacifique entre les populations est également importante. Il y a la fraternité, l’amitié entre les peuples. On peut faire les choses avec gros cœur. Souvenez-vous, on avait dit qu’on ne voulait pas de rebelles au gouvernement, ils sont entrés. On a dit qu’on ne voulait pas de Soro comme Premier ministre, il est Premier ministre. Et nous sommes contents et nous disons qu’il travaille bien. On a dit qu’on ne voulait pas d’élection sans désarmement. Moi-même, j’ai soutenu cela. J’ai dit jamais d’élection sans désarmement. Mais, on va aller aux élections sans désarmement. Si vous regardez bien, toujours on dit qu’on ne veut pas et après on le fait.
Peut-être que le problème n’est pas un vrai problème. Si on veut, en réglant ce problème, on organise les élections en novembre, et en janvier c’est fini. Si on dit qu’on ne veut pas, pendant plusieurs mois, nous resterons là, à tourner. S’il y a des palabres, on n’aura pas de paix avec la contestation, on n’aura pas de tranquillité, on n’aura pas désarmement, on n’aura pas d’école. Il y a des bacheliers qui attendent un an avant d’entrer à l’université. Les nouveaux bacheliers viennent les trouver là et ainsi de suite, notre système se dégrade. Que feront-nous de tous ces enfants ? Est-ce que cela n’est pas plus important qu’une élection ponctuelle ? L’élection est importante, mais ce sont les hommes qui votent. Sans la tranquillité, il y aura forcément des problèmes. Moi, je suis le parrain de la cérémonie, si j’ai un conseil à donner, c’est de vous demander d’amener nos hommes politiques à résoudre ces problèmes au mieux des intérêts du peuple de Côte d’Ivoire. Si on veut résoudre ce problème par des tactiques politiciennes, par des jeux d’intérêts, on risque de proposer des solutions qui ne seront pas des solutions optimales. Cela va résoudre des problèmes immédiats, tout de suite, mais à la longue ça va nous conduire à la guerre. Comme on a choisi rapidement la solution en 2000, cela nous envoyé la guerre. On disait que Ouattara ne pouvait pas être candidat. A Pretoria, il est devenu candidat. Ça c’est notre histoire, tous les témoins sont vivants. Il faut convaincre nos hommes politiques, c’est un peu dur, c’est vrai, mais ce n’est pas la fin du monde. Des gens se sont inscrits sur la liste électorale, on aurait pu dire au moment de l’enrôlement, venez avec votre certificat de nationalité et votre extrait de naissance. Non, on a choisi simplement l’extrait de naissance. Maintenant, si je suis sur la liste et je ne suis pas seul, nous sommes 500.000 , plus d’un million. Si ce monde crée un syndicat, ils vont appeler les Nations unies, ils vont appeler les mouvements internationaux des droits de l’homme. Voilà, nous sommes exclus, on ne veut pas nous remettre nos papiers. Face à cela, on va faire quoi ? Avec Ouattara seul, on a eu une guerre de 9 ans. Avec un million de cas similaires, on fait comment ? Moi, je suis fatigué de cette crise, je suis fatigué de cette guerre, je suis épuisé par ces aller-retour, je n’en peux plus. Et quand on en peut plus, on choisit la solution qui arrange tout le monde. La solution qui garantit à nos enfants la paix, la solution qui garantit à nous-mêmes que nous allons reprendre le travail de construction du pays plutôt que de rester là avec une école pourrie, des Chu où on meurt comme des poulets. Et puis on est là, on est coincé, on a peur. Il ne faut pas qu’on ait peur des listes électorales. Il ne faut pas qu’on ait peur des étrangers. Tout compte fait, ils sont là. L’Onuci, ce sont des étrangers. La France, Sarkozy c’est l’étranger. Le facilitateur, c’est un étranger. Réfléchissons, si on veut que le pays avance, c’est le conseil que je donne. On peut faire le pont de Béoumi, mais il faut que le président élu travaille dans la paix. Et je souhaite que le président élu soit Laurent Gbagbo. Je battrai campagne pour cela. Mais je ne voudrais pas que le président pour lequel je vais battre campagne, se retrouve handicapé après son élection par d’autres tentatives de coups d’Etat, de guerre civile et nous passerons encore 8 ans à ne pas travailler. Alors que si on règle ce problème avant l’élection, les routes, les ponts, les maternités, la décentralisation, l’école tout ça va trouver solution. Il ne faut de l’argent. Or sans argent rien ne fera, puisqu’il n’y a pas de paix. Monsieur le ministre de la Défense, les femmes ont soulevé les problèmes de contradiction et d’opposition à Béoumi. Quand une personne appuie la pédale de l’accélérateur, l’autre appui sur le frein. Dans ces conditions, on ne peut pas avancer. L’idéal est qu’on laisse l’accélérateur et le frein à celui qui a le volant. Si on n’agit pas de la sorte, on se battra autour du camion, on n’avancera pas. Les herbes vont pousser la route, les pneus du camion finiront par se dégonfler, on sera sur cale. C’est le cas des pays en développement qui ne bougent pas depuis des décennies pendant que le reste du monde vit dans le bonheur. Là où en Amérique chaque citoyen vit avec 20.000 dollars par an, chez nous, on n’a même pas 500 dollars. La moitié de la population n’a pas un dollar par jour c`est-à-dire 500francs par jour. Les jeunes sont nombreux dans ce cas. On fait quoi ? Il faut oser, on dit ce n’est pas grave. Ils veulent être ivoiriens, qu’ils soient ivoiriens, ils veulent voter qu’ils votent. On bat campagne et on verra. C’est mieux que d’aller battre campagne dans une atmosphère où les gens ont des fusils, menacent et après, y a des tentatives de coups d’Etat. J’en ai ras-le-bol. Voila avec tous mes vœux de succès pour eboyekoun. Ça été un plaisir pour moi d’être avec vous, de participer à la cérémonie et d’ouvrir la réflexion , j’ai parlé avec vous avec plaisir. J’espère ce que j’ai dit vous amènera à réfléchir aussi bien les femmes, les chefs, les hommes politiques que les jeunes qui sont les premiers concernés. Si vous voulez, vous pouvez vous engager dans de nouvelles bagarres de rues avec gourdins et machettes. Je ne suis pas sûr que c’est ce qui vous permettra d’avoir des emplois, des maisons, de fonder des foyers et de vivre heureux. Si vous voulez, vous pouvez faire la paix pratique, la paix en pratique. On ne perd plus le temps, c’est notre pays. Personne ici ne couper Béoumi, mettre sur sa tête et l’emporter au Niger. Béoumi c’est Béoumi, le bandama c’est le bandama. On peut tous vivre heureux dans ce pays sans qu’on ne se fasse palabre. Si mes propos on pu gêner quelqu’un dans la foule, je ne m’en excuserai pas, je n’ai dit que la vérité, j’ai laissé parler mon cœur, je vous remercie.
Propos recueillis Traoré M.Ahmed

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