mercredi 24 décembre 2008

Coup d`Etat militaire du 24 décembre 1999

Devoir de mémoire/ Coup d`Etat militaire du 24 décembre 1999 : Revivez le coup d`Etat militaire du 24 décembre 1999, heure par heure.
mercredi 24 décembre 2008 - Par Le Nouveau Réveil

Nous rediffusions pour vous ces différents papiers et leurs encadrés que nous avons publiés dans nos colonnes le mardi 30 décembre 2003, c`est-à-dire bien avant la signature de la plate-forme du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) à Paris le 18 mai 2005.
23 DECEMBRE 1999:
03H30: Attaque de la résidence du Général de brigade, Commandant les forces terrestres, par des éléments des FANCI fortement armés.
2 blessés : le Général Tothui et l`un des assaillants.
9H40 : Le Ministre de la Défense reçoit en audience, un groupe de militaires, conduit par le sergent Diomandé dit la "grenade". Celui-ci explique devant l`autorité entourée de ses principaux collaborateurs, conseillers techniques militaires et chefs militaires dont le chef d`Etat-major, qu`ils s`étaient déportés à cette heure pour poser des revendications portant sur leurs conditions de vie. Et qu`ils sont allés à lui, comme des enfants vers un père.
Après les avoir entendus, le ministre leur demande de retourner à la Poudrière pour formaliser les revendications et que dans une heure, ils se retrouvent pour analyser.
11H20 : Arrêt des émissions de la radio nationale pour cause de prise de la station par des éléments des FANCI.
11H50 : Début d`encerclement de la station de la télévision nationale par des éléments des FANCI. Introduction à l`intérieur d`armes lourdes et légères. Positionnement à l`extérieur de batterie anti-aérienne et de mitrailleuse montée sur véhicule de transport de troupes.
12H50 : Arrivée du ministre de la Défense au COIA (centre opérationnel inter armées) situé dans l`enceinte de l`Etat-major des FANCI. Le chef d`Etat-major des armées, entouré de ses principaux Collaborateurs, sont incapables de renseigner le Ministre sur la situation qui prévaut.
13H30 : Arrivée à l`Etat-major du Premier Ministre, accompagné du Ministre d’Etat AHOUA et du Général TANNY.
Le Premier Ministre au chef d`Etat-major:
"-Donnez-nous des informations sur la situation et dites-nous quels sont les rapports de forces à cette heure?"
"Euh ! Euh ! Vraiment, Monsieur le Premier Ministre, les informations disponibles sont parcellaires et insuffisantes, pour envisager la mise en place, d`une véritable stratégie".
"-Confirmez-vous que le mouvement a pour seule motivation des revendications matérielles ?"
-Oui!
-Pourquoi ne cherchez-vous pas à entrer en contact avec les meneurs? Qui sont-ils ?
-Je ne sais pas exactement. On parle de Diomandé et d`autres,
Le Premier Ministre et le ministre d`Etat AHOUA, expriment ouvertement au CEMA et à ses collaborateurs leurs inquiétudes. Ils leurs demandent de tout mettre en oeuvre pour que dans les meilleurs délais, le PR soit informé sur la réalité des événements en cours.
14H10 : Le premier ministre et sa suite se retrouvent au bureau du Ministre de la Défense, d`où il informe le président sur la gravité de la situation et lui demandent de regagner Abidjan.
14H40 : la télévision est totalement entre les mains des éléments des FANCI
16H15 : le Colonel-major DOUE Y. Mathias, chef du cabinet militaire du Ministre de la Défense, est officiellement désigné pour prendre contact avec la poudrière où se trouve le QG des mutins. Il est accompagné du Directeur de la planification et des finances, le Colonel-major Niamien. Celui-ci est chargé de rassurer les mutins en cas d`exigences pécuniaires.
18H30 : Le premier ministre rencontre une délégation des éléments des FANCI, emmenés par le Colonel-major DOUE et conduite, par le sergent Diomandé.
Le premier ministre : Jeunes gens, quel est votre problème ?
Sergent Diomandé (La grenade) : Nous avons des doléances à vous exposer.
Le premier ministre : D`accord, allez-y.
Le sergent Diomandé se lève et lit un document en 9 points intitulé "revendications"
1- Recrutement de recrues
2- Mettre en application le code de la fonction militaire
3- Respecter les droits annuels de détente
4- Améliorer les conditions de vie des militaires
5- Voir la durée des stages et avancements
6- Doter le centre hospitalier des armées de matériels
7- Dotation en armement, munitions effets de couchage et
Habillement.
8- Avantages du militaire dans les missions extérieures.
9- Respecter les primes alimentaires pour les missions d`intervention (maintien de l`ordre, patrouille)
NB : Notre acte n`est pas de violer la loi ni de marcher ou même d`oublier nos chefs. Eviter les attaques, nous sommes prêts pour mourir de même nous comptons sur votre bonne compréhension. J`ai rempli des missions pour sauver l`honneur de l`armée après un triste événement familial j`ai été abandonné par mes propres chefs depuis six mois. La preuve personne à la FIRPAC ne connaît ma position.
Le Premier ministre propose la mise en place de commissions de travail, pour examiner l`ensemble des doléances, les évaluer et les soumettre au P R qui devait les recevoir le lendemain à 11H. Il leur demande de libérer la radio et la télé, de faire arrêter le traumatisme causé à la population depuis le matin. De cesser les pillages et les braquages sauvages des véhicules des citoyens.
Afin de rassurer les mutins, le PM fait rédiger un PV à cet effet. Les mutins refusent de signer, au motif qu`ils n`ont pas été mandatés par leurs chefs pour signer. Malgré l`insistance du PM, ils n`ont pas signé et sont repartis en compagnie du Colonel-major Doué.
23H05 : Première réunion de crise avec le président.
En présence des présidents d`institutions, des ministres d`Etat Ahoua N`guetta et Constant Bombet, du ministre de la Défense et son Directeur du cabinet, du chef d`Etat-major des armées, de ses proches collaborateurs, y compris son cabinet militaire : le président demande au ministre de la Défense et au chef d`Etat-major de faire le point de la situation. Le président n`est pas du tout satisfait des réponses des deux premiers responsables de la Défense. L`heure est grave. Le général Tanny et le ministre d`Etat Bombet s`inquiètent sérieusement de la situation. Le Directeur du cabinet du ministre de la Défense propose au président de faire venir le colonel-major Doué maintenu à la poudrière, afin d`avoir la réalité de la situation sur le terrain, vue d`Akouédo. Ce qu`accepte le président. Doué arrive, donne un tableau assez pessimiste de la situation. Son analyse est confirmée par le conseiller technique coopérant qui accompagne Doué. Il affirme même qu`environ 70% des troupes des camps d`Akouédo a basculé. Doué suggère qu`une équipe de loyalistes fasse la ronde dans la ville pour obliger les éléments incontrôlés de rentrer dans les camps et que si possible, le P R les reçoit avant le lever du jour les éléments meneurs.

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