samedi 15 septembre 2007

Plus de 100 milliards des planteurs détournés et blanchis aux USA :

Plus de 100 milliards des planteurs détournés et blanchis aux USA :
Voici les preuves des virements bancaires

Source: 24 heure.

Dans notre parution d’hier vendredi 14 septembre, nous avions décrit comment au prétexte de l’achat d’une usine de chocolat aux Etats-Unis (Fulton) par le FRC (Fonds de régulation et de contrôle) des sommes astronomiques avaient pris la route de ce pays pour disparaître dans la nature. Nous revenons aujourd’hui sur ce dossier explosif pour dévoiler comment l’opération a été montée et les documents bancaires qui ont servi à l’évasion de l’argent des planteurs.

Tout part d’abord de la présidence de la République de Côte d’Ivoire.
Une jeune dame du nom de Leila N’Diaye, fille de l’ancien président de la Banque africaine de développement (BAD), le Sénégalais Babacar N’Diaye, ont les fonctions à la présidence ivoirienne n’ont jamais été officiellement définies, prend contact avec M.
Ousmane Gbané, un ressortissant Ivoirien vivant aux Etats-Unis.
M.
Gbané qui a sans doute pris la nationalité américaine a adapté ses nom et prénoms qui sont désormais Hausmann-Alain Banet et est gestionnaire du Fonds de pension américaine « Lion capital management » et c’est avec lui que Mme Leila N’Diaye est entrée en contact.
Dans un encadré à ce dossier (voir si contre), nous expliquons plus longuement le rôle joué par cette dame et ses déboires actuels.
Pour le reste, on peut retenir simplement que c’est cette dame qui a établi les premiers contacts entre les responsables de « Lion capital management » et Abidjan.
Dès lors, les appétits se sont aiguisés.
Et ce qui devait être un contact d’affaires se transforme en projet de détournement-blanchiment de fonds publics.
A partir de cet instant, un nouvel acteur entre en scène.
Ivoirien vivant aux Etats-Unis depuis longtemps, lui aussi, va jouer sa partition.
Mais pour le compte des acteurs d’Abidjan, à savoir les dirigeants du FRC et leurs mentors.
Il s’agit de M.
Yalé Agbré, anciennement représentant de la défunte Caistab à New York, qui s’est reconverti dans « la consultance ».
Nous écrivions hier que I.
C.
Trading, LLC étaient une société écran créée par les dirigeants du FRC.
Cette information n’est pas complète et comporte une légère méprise.
De fait, si I.
C.
Trading, LLC a bien servi de société écran, elle n’a pas été créée par le FRC, mais elle appartient au nommé Yalé Agbré qui entre temps a noué des relations avec le FRC.
Il bénéficie même d’un contrat de consultant qui le lie au Fonds.
Le compte numéroté 200017211848 domicilié à « Wachovia Bank, N.
A est celui de sa société de consulting, I.
C.
Trading, LLC.
Ayant été mis en intelligence avec les responsables du FRC, à savoir Angeline Kili, PCA du Fonds de régulation et Firmin Kouakou, le Directeur général de ce même fonds, les transactions frauduleuses pouvaient commencer.
Ainsi, les comptes du FRC domiciliés à la « Citibank » d’Abidjan-Plateau et « Ecobank » seront débités au profit de I.
C.
Trading, LLC qui, rappelons-le, a son compte à « Wachoria Bank, N.
A.
Le 15 janvier 2004, un ordre de virement co-signé de M.
Firmin Kouakou et Angeline Kili est émis pour débiter le compte FRC-Reserve de Prudence N°630319005 au profit de I.
C.
Trading, LLC.
Le transfert de ce fonds porte sur la somme de 2 (deux) millions de dollars US environ 1 (un) milliard de francs FCA.
Les transferts partant de ce compte pour la banque américaine seront répétés plusieurs fois.
Le 15 juin 2004, un autre ordre de virement sera donné cette fois-ci à « Ecobank » d’Abidjan-Plateau par le PCA et son DG pour débiter le compte FRC-Reserve de Prudence N°10000052387025 de 3.
430.
119 (trois millions quatre cent trente mille cent dix neuf dollars (environ 1,8 milliard de F CFA).
Là aussi, l’opération sera répétée selon nos investigations à plusieurs reprises.
Plus de 15 fois pour être plus précis, entre 2003 et 2006.
Toutes les sommes qui sont parties de la Citibank et de « Ecobank » ont toutes atterries sur les comptes de I.
C.
Trading, LLC aux Etats-Unis.
C’est à partir de ce compte que les faramineuses sommes qui atterrissent s’évaporent.
M.
Yalé Agbré, propriétaire de I.
C.
Trading, LLC, s’occupe de les ventiler dans divers comptes préalablement désignés par ses commanditaires, sans qu’un seul dollar ne prenne la route de l’usine de Fulton.
Dans les fac-similés que nous produisons à l’appui de ce papier, il est ajouté au bas de I.
C.
Trading, LLC « New York Chocolate and confections compagny », histoire de faire croire que le vrai bénéficiaire des transferts de fonds est « New York chocolate and confections compagny », la fameuse usine au centre de toute cette machination.
Car des mouvements de fonds aussi importants au bénéfice d’une simple société de consulting auraient facilement attiré la curiosité des responsables de « Wachovia Bank », la banque américaine et, surtout, des autorités fédérales américaines qui, depuis les attentats du 11 septembre 2001, ne badinent plus avec les fonds qui vagabondent à travers la planète.
C’est la raison qui explique que dans les ordres de virements, en plus de IC.
Trading, est mentionné « New York chocolate confections compagny », qui peut tromper la vigilance, en tant qu’entreprise industrielle spécialisée dans la fabrication du chocolat.
Mais le pot aux roses a pété et l’affaire est aujourd’hui devant les tribunaux américains.
* “Lion capital” saisit le département d’Etat : Les Américains tiennent coûte que coûte à récupérer leur argent Le temps est maussade pour les dirigeants du FRC et pour plusieurs membres du cabinet présidentiel.
Et pour cause, « Lion capital management group », dans le contentieux qui l’oppose au Fonds de régulation et de contrôle café-cacao, a décidé de saisir le département d’Etat.
C’est donc sur la base de cette saisine que le Fonds de pension de retraite américaine a décidé de ne pas laisser les fossoyeurs dormir aussi tranquillement qu’ils en donnent l’impression.
« Sur instruction du département d’Etat et sur la base du Conseil des commissaires aux comptes de Lion capital management, je viens, à travers cette lettre, vous exprimer une plainte et porter à votre attention, l’évident manque de regard d’une situation qui s’est produite entre Lion capital management et le cabinet du président de la République de Côte d’Ivoire et le Fonds de régulation et de contrôle café-cacao », écrit dans ses propos liminaires Hausmann-Alain Banet, avant d’inviter, à la fin de son courrier, le département à tout mettre en œuvre pour le remboursement des sommes détournées.
« (…) Nous sollicitons respectueusement votre intervention auprès du président Gbagbo, dans l’espoir de sauver l’argent de producteurs américains (…) et d’exiger le remboursement des producteurs américains qui ont investi leurs fonds de retraite dans ce projet », a terminé le PDG de Lion capital management group dans sa correspondance adressée au département d’Etat et dont copie est transmise à la Secrétaire d’Etat, Condolezza Rice, et à l’ancien ambassadeur des USA à Abidjan, Aubrey Hooks.
Autant le dire, les dirigeants du FRC et tous les autres membres de la nébuleuse sont bel et bien pris dans l’étau.

Théodore SINZE/M.D.

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