"Nous faisons visiter les lieux à la presse pour que tout le monde sache ce qui s'est passé. Cette sauvagerie. Est-ce que c'est normal dans une société civilisée ?", a interrogé un membre de sa famille, ne souhaitant pas être identifié. "J'étais venu l'avertir qu'après la mort de Tagmé (le chef d'état-major des forces armées tué dans un attentat dimanche soir), on viendrait ici pour le tuer, mais il a décidé de rester", a-t-il ajouté. "S'il avait tué Tagmé, est-ce que vous croyez qu'il serait resté tranquillement à Bissau ?", a insisté cet homme, après avoir ouvert les portes cadenassées à quelques équipes de journalistes. Une odeur de sang flottait encore dans la maison, dont chacune des portes portait de nombreuses traces de balles, de même que les meubles et même l'armoire où étaient rangés une vingtaine de costumes du chef de l'Etat, a constaté l'AFP. Un tir de roquette RPG a traversé deux des portes. Les lieux ont été visiblement pillés, un petit coffre fort était fracturé. "L'attaché de presse du président a été grièvement blessé à l'épaule et s'est réfugié dans la douche", maculée de sang, a expliqué un proche, selon lequel "un garde de sécurité a été tué" dans l'attaque. Un médecin légiste qui a participé à l'autopsie du corps du président Vieira, avait affirmé mardi qu'il avait été "sauvagement battu avant d'être achevé par plusieurs balles". "Le président a été atteint par plusieurs balles au thorax et au visage et son corps porte des traces de coups violents. Il a été sauvagement battu avant d'être achevé par plusieurs balles", avait déclaré à l'AFP ce médecin, en requérant l'anonymat et en ne souhaitant pas faire d'autres commentaires. Le président Vieira a été tué par balles lundi vers 04H00 (locales et GMT) à la suite d'un attentat à la bombe qui a coûté la vie peu auparavant au général Batista Tagmé Na Waié à son quartier général. Le principal porte-parole de l'armée avait offert lundi diverses versions. "Le président Vieira a été tué par l'armée au moment où il tentait de fuir sa maison", avait d'abord déclaré le capitaine de frégate José Zamora Induta, en accusant Vieira d'avoir été "un des principaux responsables de la mort de Tagmé". Quelques heures plus tard, le même porte-parole affirmait que "le président a été tué par un groupe de gens que nous ne connaissons pas". Quartier général du général Batista Tagmé Na Waié apres un attentat à la bombe
L'endroit où a été tué le président bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira, photographié le 5 mars 2009
vendredi 6 mars 2009
Bissau: impacts de balles quasiment partout dans la maison du président tué
BISSAU (AFP) — Des impacts de balles visibles quasiment partout dans la maison du président bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira, tué lundi, témoignent de "la sauvagerie" de l'attaque, ont indiqué jeudi des membres de sa famille en ouvrant pour la première fois le lieu à la presse.
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