Le patriote, 28 Octobre 2008
Général Mathias Doué : “Ma part de vérité”
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Il est révolté. Le général Mathias Doué n’avait jamais autant parlé dans la presse nationale et internationale. Lorsque, le mercredi dernier j’ai approché un des hommes de main de l’ancien chef d’Etat major des FANCI pour qu’il crée le contact entre l’officier supérieur et moi, il faut avouer, à dire vrai, que je n’y croyais pas trop. En dépit de l’assurance que celui-ci m’avait pourtant donnée en soutenant que dans le principe, il n’y avait pas de problème. Mais qu’il allait d’abord en parler à son ‘’boss’’. Dès cet instant, des questions ont commencé à défiler dans ma tête. Puis, dans l’après-midi du jeudi 20 octobre, mon contact m’appelle. ‘’Yves Abiet, tu as de la chance, j’ai parlé de ton intention au général de l’interviewer, il a dit qu’il n’y a pas de problème. Viens maintenant, vous faites l’interview à 14 h, au téléphone, à mon domicile’’. Un coup d’œil sur ma montre indique 13H 45. Or l’homme de main du général réside à Angré et la Rédaction elle, se trouve à Marcory Rue du Canal. S’engage alors une course contre la montre. Avec instruction claire au chauffeur du véhicule de la Rédaction d’être à Angré au plus tard à 14H. Ce qu’il réussit car, il n’ y avait aucun embouteillage sur la route.
Quelques minutes de ‘’salamalecks’’ avec mon contact. ‘’On dit quoi, tu es à l’heure. Le général va te parler’’ me dit-il. Et de composer un numéro européen. Je l’entends dire à quelqu’un de le rappeler. Ce que la personne fait immédiatement. ‘’Mon général, je te passe le journaliste du Patriote dont je t’ai parlé’’ dit-il. Avant de mettre le haut-parleur de son téléphone portable. Au bout du fil, c’est bel et bien le général Mathias Doué. Le verbe posé, il a assené ses quatre vérités à Laurent Gbagbo, son épouse Simone. Dans cet entretien à bâtons rompus, l’ancien patron des armées dévoile des secrets d’Etat. Comme s’il mourait d’envie de témoigner, le général Doué a parlé. Il a dit des choses que la Rédaction a jugé utile de retirer pour des raisons qui sont évidentes. Parce que justement, notre rôle est certes de vendre, mais aussi de contribuer à la consolidation du processus de sortie de crise. J’ai eu près d’une heure d’interview avec l’ancien membre du tout aussi ancien ‘’Conseil national de salut public’’ (CNSP), l’émanation de la junte militaire au pouvoir de 1999 à 2000. Mathias Doué comme vous ne l’avez jamais entendu parler.
A quelques jours du mois de septembre 2002, toutes les unités étaient en état d’alerte maximum. L’Etat-major était informé d’un certain nombre de mouvements. En tant que chef d’Etat-major, je me suis dit qu’il fallait vérifier la véracité des faits. Je suis allé voir le ministre de la Défense. Il ne m’a pas reçu. Il était enfermé dans son bureau avec certains officiers. Ils ont discuté pendant plus de 11 heures. Sa secrétaire m’a dit :’’mon général, le ministre ne veut pas qu’on le dérange’’. Quand je suis sorti de là, je suis retourné à l’Etat-major, j’ai réuni le staff et on a fait nos analyses. Le 2 septembre 2002, j’ai envoyé un message à toutes les unités de Côte d’Ivoire pour les mettre en alerte et donner des instructions conséquentes. Nous avions demandé de retirer les unités d’élites d’Abidjan et ouvrir un couloir entre Abidjan et le nord du pays. Cela a créé des incidences diplomatiques. Vous pouvez mener vos investigations au niveau de la présidence de la République. Ils vous confirmeront cela. Quand ces personnalités sont allées voir le Président de la République pour lui demander pourquoi le général Doué met les troupes en alerte, le Président de la République leur a répondu qu’il n’était pas le Chef d’Etat major et leur a demandé d’aller voir le Chef d’Etat major que j’étais. (…) Et c’est ainsi que la rébellion est venue à Abidjan où elle a mordu la poussière. (…) Le ministre de la Défense à l’époque, était passé à la télévision pour raconter ces faits là. Mon domicile a été attaqué. Et quand mon domicile a été attaqué, j’ai réuni des gens pour la riposte et ce sont dans ces affrontements que l’un de mes officiers a eu une balle dans le bras. Ça, vous ne l’avez jamais su. C’est aujourd’hui que vous l’apprenez. Et après, les heures qui ont suivi, j’ai fait venir les éléments d’Akouedo qui, sous mes yeux ont matraqué la rébellion à l’Ecole la Gendarmerie. Mais avant que j’aille à Akouedo, juste à la hauteur de l’INA, j’ai eu un contact avec les rebelles. On a échangé. J’ai réussi à localiser les éléments. Et c’est le commandant de Toulepleu, brave garçon, qui a mené les opérations avec Guiai Bi Poin. Ce sont des hommes que j’ai formés et mis à la disposition de la nation. Mais est-ce pour autant qu’il faut faire un tapage ? Moi, avec l’armée que j’avais, j’ai tenu tête à des hommes qui se sont préparés durant au moins 3 ans. Ils ont fait un premier essai en 2000 et un autre en 2001.
Comment nous avons
dérouté la rébellion
J’ai dû faire appel à des amis pour m’envoyer des munitions. Ils m’ont fait livrer les munitions dans des cargos français. Imaginez qu’on n’ait pas eu ce soutien des Français. Que se serait-il passé ? Et c’est comme cela que j’ai eu mes premières munitions. Ce sont les soldats français qui m’ont donné les premiers véhicules que j’ai déployés sur le terrain. La deuxième série de véhicules est venue après. Nous sommes à Abidjan, nous demandons des véhicules et les concessionnaires se permettent de nous dire qu’il n’y a pas de véhicules à mettre à la disposition de l’armée ivoirienne. Plus tard, j’apprends que des convois humanitaires se dirigent vers le Nord du pays. J’ai demandé qu’on bloque tous ces véhicules et qu’on les fasse revenir sur Abidjan. C’est ainsi que nous avons eu nos tout premiers véhicules avec lesquels nous avons démarré. Il n’y avait rien dans nos compagnies blindées. Malgré cela, j’ai demandé que l’on repousse les assaillants jusqu’à la sortie de l’autoroute et ensuite à la sortie de Tiebissou. Parce que ce que mon intuition me disait, c’est que les rebelles allaient revenir sur Abidjan. Imaginez-vous que la rébellion prenne Yamoussoukro, Toumodi jusqu’à N’Zianouan et aille vers Bouaflé, Issia, Gagnoa, Daloa. Imaginez-vous un pays où les rebelles occupent la terre natale du Président de la République et qu’ils occupent San Pedro et plusieurs aérodromes. Que serait devenue la Côte d’Ivoire ? C’est ce que nous n’avons pas voulu. Avec le minimum, nous avons été obligés de faire le maximum. Il faut plutôt rendre hommage aux soldats qui, malgré leurs maigres moyens, ont préservé une grande partie du territoire. Il faut exploiter le patriotisme dans le bons sens. Et non profiter de ce patriotisme là pour opposer les enfants de la Côte d’Ivoire entre eux. Ce sont les enfants d’une même patrie.
Les événements
de novembre 2004
Il faut laisser d’autres personnes gouverner pour sauvegarder la patrie. Il y a des gens qui disent que le général a peur. Mais, avoir peur de qui ? Ceux qui le disent, je dis qu’ils sont des idiots. D’après eux, la France avait préparé un coup d’Etat et qu’on devait me conduire à la télévision pour prononcer un discours et prendre le pouvoir. Ceux qui le disent ont-ils la preuve de ce qu’ils avancent. Y avait-il vraiment velléité de coup d’Etat en 2004 ? Je dis non ! Nous n’avons appris cela nulle part. Nous ne concevons pas qu’en tant que Chef d’Etat major, il était de notre devoir de poignarder le Chef de l’Etat dans le dos. Cela ne fait pas partie de notre culture. Il faut que les Ivoiriens comprennent cela. Ce n’est pas parce qu’on a peur, qu’on recule devant certaines situations. Ce jour là, j’ai eu mal pour mon armée. Le 19 septembre 2002 on a affronté les rebelles. A la tête de l’Eta- major notre rôle est bien simple. Nous avons la responsabilité des opérations. Nous avons la responsabilité d’aider l’autorité à conduire son mandat. Nous ne sommes pas là pour faire des coups d’Etat. Ce jour-là, j’ai fait au moins dix aller-retour à la résidence du Chef de l’Etat. Et c’est lorsque quelqu’un dans la foule m’a reconnu, il a dit ceci : ‘’Mais c’est pas le général Doué dont on dit qu’il est dans un char pour aller prendre le pouvoir qui est là ?’’. J’ai pitié pour mon pays et pitié pour tous ceux qui, comme Mamadou Koulibaly ont favorisé cette rumeur. Dans mon éducation, on ne m’a pas appris la traîtrise. C’est pour quoi, je dis que ce sont des nains politiques qui sont autour du chef de l’Etat.
Ce que j’ai demandé
pour libérer le pays
J’ai demandé au chef de l’Etat de me donner les moyens conséquents pour reconquérir tout le pays. Si j’ai ces moyens, je vous redonne le pays réunifié en trois mois. Voilà ce que j’ai dit au chef de l’Etat. Parce que ce que je devais faire, c’est un combat d’envergure. Ce n’était pas un petit combat. C’était de libérer 60% du territoire. Mais ces moyens ne sont jamais venus. Alors qu’est ce qu’ils racontent? (…) Ce n’est pas le plus important de rouler dans les grosses cylindrées dans les rues d’Abidjan. Ce qu’on leur demande, c’est de faire de la haute stratégie pour éviter certaines situations au pays.
La libération de Bouaké
Il y a eu deux étapes. Nous sommes entrés dans Bouaké et cela a coïncidé avec l’arrivée des Français dans la ville. Vous vous rappelez qu’un ministre de la République a dit à la télévision que nos troupes avaient repris Bouaké. Cette libération de Bouaké n’était pas une initiative de l’Etat-major. Parce que nous ne pouvions pas envoyé nos éléments à l’abattoir dans une zone contrôlée par les rebelles. Donc je suis allé à Yamoussoukro pour savoir qui était à l’origine de cette opération suicidaire. Ils ont envoyé 300 soldats à l’abattoir. Parce que c’est comme si on demandait à ces 300 hommes de libérer tout le Plateau, Treichville. Et l’ENSOA où ils sont allés, est en contact avec une forêt. J’ai discuté avec le colonel Mangou à cette époque et je lui ai demandé qui a autorisé cette opération-là ? Mais après j’ai compris d’où ça venait. On ne se lève pas comme ça du jour au lendemain pour dire qu’on a appris de la stratégie pour livrer ses hommes. (…) Et il annonce que nos avons pris Bouaké. Il a fait sortir la population à la suite de cette information qui est dangereuse pour elle. Mais les rebelles ont réagi. Heureusement que celui qui dirigeait l’opération a replié. Ils se sont retrouvés nez à nez avec des gens qui étaient plus forts qu’eux, qui étaient surarmés. Ils ont laissé un engin blindé sur le terrain. Les gens se sont dispersés pour se retrouver quelques heures plus tard à M’Bahiakro. (…) Des soldats ont demandé de l’aide et du renfort. On leur a fait parvenir des sachets d’eau et des préservatifs. Vous vous en rendez compte ? Pour faire cela, il faut être cynique et ne rien connaître de l’armée. Parce que nous, nous connaissons la différence entre des sachets d’eau, des préservatifs et des munitions. Mais les auteurs de telles choses auront des comptes à rendre un jour à la nation ivoirienne. Pareil pour Man où nous avons laissé un capitaine sur le terrain, le capitaine Doh. Et les Français ont eu dix blessés dans leur rang dans les affrontements avec la rébellion. Et il se trouve des gens pour dire que les Français ne nous ont pas aidés ?
La déclaration de fin de guerre du 4 juillet 2003
Un ministre FPI s’est demandé si les militaires s’en étaient référés aux politiques avant de signer la déclaration de fin de guerre. Vous voyez, c’est cet esprit qui habite nos frères qui sont autour du président de la République qui va perdre le président Gbagbo. Et ce n’est pas loin. Que s’est-il passé pour qu’on signe cette déclaration ? La communauté internationale a obtenu de Laurent Gbagbo qu’il n’utilise plus ses avions de guerre. Mais quand les rebelles de la région de Man, ont eu cette information, ils ont fait venir quarante huit heures après des milliers de rebelles libériens dans leurs zones près à les engager dans une offensive sur San Pedro. Ce qui leur permettrait d’avoir un port et un aérodrome. J’avais des informateurs au Liberia et à San Pedro qui m’ont fait parvenir cette information. Et c’est ainsi que j’ai eu un coup de fil de Mangou. Il m’appelle papa. Il m’a demandé de dire au président de la République de lui permettre d’utiliser les avions de guerre. Je lui ai dis fiston : ‘’le président a donné sa parole à la communauté internationale’’ mais je vais essayer. J’ai appelé le président Gbagbo. Il m’a répondu : ‘’Mathias, pardon, j’ai donné la parole à la communauté internationale, donc gère ton affaire-là autrement’’. Il m’a dit qu’il n’a rien d’autre. Je lui ai rappelé que je lui avais envoyé des artilleries sol sol. Il sont plus efficaces que les avions de guerre qu’on appelait les ‘’cacamou’’. Je lui ai indiqué les endroits où il devait les déployer parce que j’ai la carte de la Côte d’Ivoire dans la tête. Et c’est à l’issue de cette action que nous avons pu sauver le port de San Pedro. Après cela, il y a une conférence à Kara (Ndlr le village natal de feu le président Togolais Eyadema) entre le président Gbagbo, Charles Taylor, les représentants du MPCI et le président Eyadema lui-même. C’était le 26 avril 2003.
Toutes ces autorités ont demandé qu’une conférence se tienne à Abidjan qui puisse réunir, sous l’égide de la CEDEAO, les Forces loyalistes de l’époque, le MPCI, la Licorne et la MICECI (Ndlr Mission de la Cedeao en Côte d’Ivoire), avec comme objectif de débarrasser la Côte d’Ivoire des rebelles libériens. Et Charles Taylor a donné son accord. Donc lorsque nous nous sommes retrouvés le 29 avril, et à la fin de la réunion, nous avons abouti à la conclusion que nous sommes obligés de faire une déclaration conjointe de fin de cessation des hostilités. Pour sortir de cette situation de belligérance pour nous consacrer à l’ennemi commun. Ce que nous avons fait et quelques semaines plus tard nous avons mené l’opération au cours de laquelle nous avons nettoyé l’ouest des rebelles libériens. Après cela, Tuo Fozié des Forces nouvelles est venu me voir et il m’a dit, ‘’Vieux père, après ce qui s’est passé à l’ouest-là, il faut qu’on arrête toutes ces choses-là, ce sont des histoires’’.
Toutes les dispositions avaient été prises pour que les chefs traditionnels qui étaient dans cette salle ce jour-là, enclenchent le processus traditionnel de la réconciliation. Vous savez ce que le chef de l’Etat a dit ce jour-là? Il a dit qu’il déclarera la fin de la guerre quand il le voudra. Cela nous a désorientés. On a encaissé. C’est parce qu’il a autour de lui, des gens qui ne comprennent rien. Pourtant de notre côté, nous avons constaté que les Forces nouvelles étaient prêtes à amorcer ce processus de réconciliation, et étaient même prêtes à libérer les maisons occupées pour favoriser le retour des populations.
L’acte de Mme Gbagbo qui a humilié les soldats
C’est ainsi que nous sommes allés le 13 novembre 2003 à l’Ecole de gendarmerie, à la levée de corps officielle des soldats qui avaient étés tués. Mais ce qui a choqué tous ceux qui étaient là en général et les épouses des gendarmes tombés au front en particulier, c’était l’absence de Simone Ehivet Gbagbo aux côtés des veuves et des orphelins. J’ai même fait la remarque au président Laurent Gbagbo. Je lui ai dit que la seule personne qui pouvait être là, aux côtés des veuves et des orphelins, c’est votre épouse. Parce que c’est pour elle et pour vous que ces gendarmes et militaires sont morts. Et c’est pour vous que leurs enfants sont devenus aujourd’hui des orphelins. Il n’y a pas plus grande offense que de se comporter ainsi envers des soldats qui ont payé le prix du sang pour eux. Et cette offense-là, les soldats ne l’ont jamais oubliée. Et s’ils en ont l’occasion, ils vont la lui faire payer de sorte qu’elle ne s’en sortira jamais. Parce que, c’est un acte de mépris qu’aucun soldat ne peut oublier ni pardonner. Ils auront des comptes à rendre plus tard, qu’ils s’en souviennent. (…) Donc quand on a fait cela et qu’il se présente à vous, une occasion de réconciliation, cous sautez là-dessus. Il faut corriger les différents ratés. (…) Mais en réalité Gbagbo a refusé toutes les propositions de sortie de crise proposées depuis de longues dates. Il reste toujours dans sa logique de guerre. Il ne veut pas aller aux élections.
Gbagbo ne veut pas aller aux élections que faisons-nous?
Voilà où nous en sommes de 2004 à 2008. Il y a eu les déchets toxiques, la cherté de la vie, les scandales à n’en point finir. Gbagbo ne veut pas aller aux élections, que faisons-nous? Que font les Ivoiriens? Que fait cette population que les déchets toxiques tuent ? Que fait cette population qui s’aligne devant les maquis pour manger les restes ? Ce n’est pas la CEDEAO qui va régler cela. Ce n’est pas la communauté internationale qui va régler nos problèmes. Ce que je voudrais ajouter pour terminer, c’est qu’il faut que le président de la République comprenne ceci. Dans l’évolution de la vie d’un homme que Dieu a suscité pour accomplir une mission, il y des étapes. Et à chaque étape, correspond un changement de statut dans l’action, et le comportement. Cela veut dire quoi ? Gbagbo Laurent a connu trois étapes que sont : la phase d’opposant, celle de marche vers le pouvoir et enfin la phase de la conquête du pouvoir. Maintenant qu’il est à la tête du pays, il a changé de statut. Ce n’est plus l’opposant Gbagbo Laurent, mais c’est désormais Son Excellence M. Le président de la République Laurent Gbagbo. Et par rapport à ce changement, il y a un changement d’action et de comportement qui doit avoir lieu chez lui. Il ne peut plus se comporter en opposant. Il faut qu’il se débarrasse de ses habitudes d’opposant. C’est le parti au pouvoir qui envoie sa jeunesse casser les bus par ses patriotes. Ce n’est pas bien. C’est le parti au pouvoir qui envoie sa jeunesse perturber le fonctionnement de l’Etat. Et puis il y a le langage. Il n’a pas un langage de chef d’Etat. Et je dis aux Ivoiriens ceci : Gbagbo Laurent n’ira pas aux élections. Les Ivoiriens doivent le savoir pour ne pas se tromper. Tant qu’il sera au pouvoir, il n’ira pas aux élections. On parle des déchets toxiques. Croyez-vous qu’un chef d’Etat ne peut pas être informé du déversement de ces déchets? Il est au courant. Et pendant qu’un procès bidon se déroule, les gens continuent d’en déverser dans le pays, comme à M’Bahiakro. Et il ne dit rien. Ce n’est pas normal. Il faut que les Ivoiriens se réveillent. Parce que Gbagbo Laurent, si vous ne le secouez pas, il va vous enterrer vivants.
Interview réalisée au téléphone par Yves-M. ABIET