vendredi 16 juillet 2010

Albert Drogba (père de Didier Droga) révèle :« Comment mon fils a été guéri »

Dix jours après la coupe du monde

Albert Drogba (père de Didier Droga) révèle :« Comment mon fils a été guéri »

« Voici l’homme qui m’a aidé » « Mes inquiétudes pour Didier »
samedi 17 juillet 2010 par TRA BI Charles Lambert
M. Drogba, dites-nous ce que vous aviez ressenti après la fracture au bras de votre fils Didier, à quelques jours de la Coupe du monde qui vient de s’achever en Afrique du Sud ? Albert Drogba : C’était vraiment dur moi. C’était pénible pour moi de voir, en direct de la télévision, le coup que le joueur japonais a porté à Didier. J’ai vu l’image en direct de la télévision, je l’ai vécu en direct. Et j’ai vu que Didier était beaucoup touché. Mais j’avoue que, dans ma tête, je ne concevais pas que mon fils puisse rater cette coupe du Monde qui vient de finir. Et donc je me suis mis à réfléchir et à chercher comment sauver le bras fracturé de Didier avant le début de cette compétition mondiale. Je tenais à ce que mon fils ait la guérison le plus rapidement possible. Et ça va beaucoup mieux chez Didier aujourd’hui... A.D : Ah Oui ! Vous l’avez vu jouer la Coupe du monde. Il a donné le meilleur de lui-même. Certaines personnes ne croyaient pas voir Didier jouer cette coupe du monde tellement la fracture était grave. Mais Dieu a fait le reste et il a pu jouer. Disons merci à Dieu pour la guérison de Didier.
Quelles ont été vos démarches pour en arriver là ? A.D : Mes démarches ont été celles d’un père qui voulait que son fils se rétablisse de son mal. D’abord, je suis allé rencontrer là où il était, pour voir dans quel état d’esprit il était après cette grave blessure et de voir aussi si physiquement il pouvait être guéri et participer à la Coupe du monde. Je suis donc allé à Genève en suisse. Et là-bas, j’ai rencontré le médecin de Didier, Dr Gallot, qui venais de Marseille (France). Nous nous sommes vus à l’aéroport de Génève. Dr Gallot m’a donné les détails du bras fracturé de Didier et m’a expliqué comment il a pu opérer ce bras. Et moi, étant un Ivoirien, un Africain, je reste attaché à certaines pratiques. Chez nous, je sais que les fractures, même les plus graves, peuvent se soigner aussi à l’indigénat, c’est-à-dire dans la médecine traditionnelle. Quand j’ai vu la situation de mon fils après l’opération de son bras, j’ai demandé à quelqu’un de venir nous aider. C’est ce que j’ai fait.
Qu’est-ce que le médecin de Didier vous a dit au sujet du bras fracturé du joueur ? A.D : Le médecin de Didier m’a rassuré que la guérison du bras fracturé était possible, mais que cela ne pouvait pas se faire au bout de 15 (quinze jours), c’est-à-dire pas avant le premier match de la Côte d’Ivoire, le match que les Eléphants devaient livrer contre le Portugal. Dr Gallot m’a montré l’image du bras fracturé de Didier. Il y a eu une cassure au niveau du bras de Didier qui a pris le méchant coup de pied du japonais. L’os était cassé en deux et il y avait un écart visible. Il a fallu, pour souder l’os du bras fracturé, y insérer des vis. Mais sur la photo sortie après les soins, on ne voyait pratiquement plus la cassure et les vis, on ne voyait finalement qu’un trait. Mais le médecin a insisté pour dire que le bras de Didier ne pouvait pas être totalement guéri et que sa participation à la Coupe du monde n’était pas vraiment certaine.
Vous vous êtes donc tourné vers un guérisseur traditionnel... A.D : Comme je vous l’ai dit tantôt, je reste attaché à des pratiques africaines. Le coup que Didier a reçu, il aurait pu perdre une côte la dedans si son bras n’avait pas pris ce coup. Pour sauver le bras de mon fils, j’ai donc fait appel à quelqu’un qui vit dans le village de Lebame, dans la commune de Guibéroua au centre-ouest de la Côte d’Ivoire d’où je suis originaire moi-même. Ce guérisseur se nomme Siaka Doumbia. Il est né dans ce village Bété de Lebame, situé à environ 5 Km de Guibéroua. Je connaissais ce monsieur depuis bien longtemps déjà parce qu’il a guéri de nombreuses fractures bien avant celle de Didier. Zoguouhi, c’est le nom Bété de Siaka Doumbia qui a un don de guérison des fractures, quelle que soit leur gravité. Si vous avez une fracture, il suffit qu’il vous touche et voilà, vous avez la guérison. Je vous donne un exemple parmi tant d’autres fractures que ce monsieur a soignées et guéries. Dans mon village à Niaprahio, qui est bien sûr celui de Didier, un frère du nom de Makanaky a été totalement guéri après avoir été victime de plusieurs fractures aux jambes suite à un accident de la circulation. Aujourd’hui où je vous parle, si vous voyez Makanaky, vous n’allez pas vous rendre compte que ce monsieur a eu les pieds fracturé à un moment donné. C’est pourquoi j’ai sollicité Siaka Doumbia pour aider à la guérison de Didier. Et je suis parti avec ce monsieur là où se trouvait Didier pour qu’il puisse travailler sur le bras cassé de mon fils pendant quelques jours.
Quelle a été la réaction de Didier lorsque vous avez débarqué avec ce guérisseur qui venait tout droit du village ? A.D : Mais il n’avait pas le choix. Lui il voulait être guéri de sa fracture pour pouvoir prendre part à la Coupe du Monde. C’est tout. Ce ne sont pas des gris-gris et des canaris qu’on lui avait apportés. Le monsieur a un don de guérison des fractures. Quand il vous touche et vous masse la partie fracturée pendant quelques jours, vous retrouvez la guérison. C’est un don que Dieu lui a donné pour guérir les fractures.
L’intervention du guérisseur Siaka Doumbia s’était-elle faite avant ou après l’opération du bras fracturé de Didier ? A.D : Le bras fracturé de Didier avait déjà été opéré avant que Siaka Doumbia n’intervienne pour faire son travail. Il a touché le membre fracturé de Didier une première fois, le premier jour de notre arrivée. Le lendemain matin, quand il devait retoucher encore le bras de Didier, il lui a demandé ce qu’il avait senti pendant la nuit. Didier a répondu que la partie de son bras blessé l’a démangé toute la nuit. Et Siaka de dire ‘’Ok, donc ça va’’. Je vous fais savoir que lors de l’opération du bras fracturé de Didier, on a laissé un élément étranger dans ce bras, c’est un plâtre qui va faire des mois dans son corps. C’est pourquoi, quand bien même on lui dit qu’il est guéri, il peut toujours pensé à ce corps étranger qui est dans corps. Mais quand le guérisseur a su que Didier avait eu des démangeaisons au niveau de son bras fracturé, il lui a dit ‘’tu es guéri, tu pourras jouer tous les matches si tu veux’’. Et puis voilà, Didier est parti en Afrique du Sud et Siaka et moi l’avions suivi là-bas. Le guérisseur a encore touché deux à trois fois le bras fracturé et nous sommes rentrés au pays, convaincus que Didier prendrait part à la Coupe du monde.
Est-ce parce que vous doutiez de l’efficacité de la médecine moderne en matière de fracture que vous êtes allé chercher un guérisseur au village ? A.D : Non pas du tout ! Ce n’est pas parce que j’ai douté de l’efficacité de la médecine moderne en matière de fracture que je suis allé chercher le guérisseur de Lebame. Seulement, j’avais l’intime conviction que le bras fracturé de Didier allait prendre du temps pour guérir. D’ailleurs, Dr Gallot, le médecin de Didier, m’avais dit que l’opération du bras fracturé avait réussi, mais que mon fils était improbable pour le premier match des éléphants contre le Portugal, voire même pour le mondial. Il me l’avait confié à l’aéroport de Genève. Chose que je ne voulais vraiment pas entendre pour Didier, qui avait à cœur de jouer cette coupe du monde. En tout cas, son médecin m’a dit qu’il ne me garantissait rien. J’ai dit ok ! Moi je vais rentrer en brousse pour accélérer la guérison de mon fils. Et je suis allé à Lebame où Dieu a donné une force naturelle à des gens pour guérir les fractures en un temps record. Dans mon village à Niaprahio, personne ne peut faire ça. Mais à Bassi et à Lebame (deux villages de la commune de Guibéroua, Ndlr ), il y a des gens à qui Dieu a donné le pouvoir naturel de guérir les fractures. Mais c’est le guérisseur de Lebame que je suis allé chercher pour aider à soigner mon fils.
C’est donc, pour vous, ce guérisseur qui a sauvé le bras de Didier ? A.D : C’est, d’abord et avant tout, Dieu qui a sauvé Didier. Voyez le coup de pied que lui a envoyé le joueur japonais. Le choc aurait brisé une côte de Didier s’il n’avait pas pour protéger sa cage thoraxique avec un de ses bras qui a finalement pris le mauvais coup. Donc, c’est Dieu qui a sauvé mon fils et qui lui a permis de participer à cette Coupe du monde. Aujourd’hui, si des Ivoiriens déclarent que ce sont eux qui l’ont guéri, je leur dit merci.
Mais il y a un mystique du nom de Sompohi Doué qui affirme aussi avoir guéri Didier de loin... A.D : Mais je lui dis merci d’avoir guéri mon fils. Il dit l’avoir guéri à distance, mais je dis gloire à Dieu. De toutes les façons, ils sont nombreux les Ivoiriens, j’allais dire les Africains et les fans du football dans le monde qui ont prié pour la guérison du bras fracturé de Didier. Tous les Ivoiriens ont prié pour Didier. Et je les remercie pour tout ce qu’ils font pour mon fils. Vous imaginez faire un enfant qui est adulé par tout un peuple. Je ne peux dire ici que c’est Pierre ou Paul qui a guéri Didier. Pour moi, ce sont les Ivoiriens, avec l’aide de Dieu, qui ont guéri Didier.
Alors quand vous avez vu Didier sur le terrain lors du premier match contre le Portugal, aviez-vous une petite crainte de le voir rechuter ? A.D : Non pas du tout ! Le travail était déjà fait et bien fait. D’ailleurs quand je lui ai posé la question de savoir s’il pouvait jouer le premier match contre le Portugal, il m’a dit ‘’oui.’’ Donc je n’avais aucune crainte puisque je l’avais également confié à Dieu. Qu’est-ce que ça vous fait d’être le père de Didier
Drogba, footballeur adulé en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le monde ? A.D : J’en suis fier et les Ivoiriens le sont avec moi. C’est aussi une joie immense pour moi de le voir jouer et de marquer des buts décisifs.
Saviez-vous que Didier, l’aîné de vos six enfants, serait un jour ce grand footballeur à la renommée mondiale ? A.D : J’avoue que non ! Moi, j’ai privilégié l’école pour Didier. Pas que je m’étais opposé à ce qu’il joue au football. Mais je voulais d’abord qu’il aille loin dans les études. Mais je ne suis pas déçu puisque Didier s’en sort bien ? Le football, c’est bien, mais l’école c’est la première des choses. En tout cas, mon souhait c’était que mon enfant aille à l’école. Qu’il soit médecin ou je ne sais quoi d’autre. Mais je ne suis pas surpris que Didier ait fini par être un footballeur. Moi-même je l’ai pratiqué, même si ce n’est pas à un haut niveau. Mon petit frère Goba Michel, qui a élevé Didier, a été footballeur professionnel. Donc que Didier devienne aujourd’hui footballeur n’a rien d’étonnant. D’ailleurs, j’aime bien le football.
Est-ce que ça se passe toujours bien entre Didier et vous ? A.D : Oui, ça va. Didier est une grande vedette du football. Il a ses occupations en Europe, j’ai les miennes ici en Côte d’Ivoire. On se voit quand on peut et voilà. Didier est beaucoup sollicité. Mais quand j’ai un petit temps avec lui, il m’écoute et on s’entend toujours. En tant que père de Didier, comment entrevoyez-vous sa vie une fois sa carrière de footballeur arrêtée ? A.D : Vous savez, ce qui a de plus difficile pour le père de Didier que je suis. J’avoue que j’ai quelquefois des inquiétudes quand j’entrevoie l’avenir de mon fils. Je me demande des fois si Didier fait bon usage de ce qu’il gagne comme argent. Lui qui a connu le sommet et la gloire, qu’est-ce que demain lui réserve quand il ne sera plus sur un terrain de football ? Vous savez, on a vu des stars du football, je ne citerai pas de noms ici, qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts aujourd’hui. C’est pourquoi je m’inquiète quelquefois pour mon fils. Et j’en ai parlé avec lui. Mais Didier m’a toujours rassuré en disant ’’papa, tiens -toi tranquille, tu ne regretteras pas’’.
Est-ce à dire que Didier vous tient au courant de toutes ses affaires ? A.D : Pas forcément. Didier est un grand garçon, ses affaires sont ses affaires. Moi j’ai ma famille à gérer. Didier a des gens qui gèrent ses affaires et je crois que tout se passe bien. Je pense qu’il est bien entouré par des techniciens du football et du monde des affaires. Je prie pour lui et Dieu fera le reste. Je voudrais profiter de l’occasion que vous me donnez pour dire merci, grand merci à tous ceux qui, de près ou de loin, Ivoiriens, Africains, Européens, Américains et autres, ont aidé à la guérison de Didier pour qu’il prenne part à la dernière Coupe du monde qui vient de s’achever en Afrique du Sud.
Savez-vous dans quel club il évoluera la saison prochaine ? A.D : Je le trouve bien à Chelsea. Il peut bien évoluer ailleurs, mais je le trouve bien à Chelsea. Réalisée par TRA BI Charles Lambert

Le tribalisme de Gbagbo.... Lisez et appreciez vous memes.

11/07/2010
- Messieurs les Ministres ;
- Monsieur le Directeur de Cabinet Adjoint de la Présidence de la République ;
- Monsieur le Préfet du Département de Gagnoa, Préfet de la Région du Fromager ;
- Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Préfectoral ;
- Honorables Chefs traditionnels ;
- Distingués Chefs religieux ;
- Chers parents de l’Ouest montagneux ;
- Mesdames et Messieurs.
-
Tout à l’heure, quand je suis arrivé, ici, sur la place publique, j’ai été impressionné par le nombre de porteurs de boubous’’ Yacouba’’ ; j’ai été même beaucoup plus impressionné que lorsque je m’étais rendu à Man. Et, lorsque je suis arrivé à la loge officielle, j’ai dit au Doyen Jacquet Florent : « les masques sont vraiment sortis. Les masques sont venus. Cela veut dire que c’est important ».

Chers frères, chères sœurs, je vous salue pour la route que vous avez faite. Je vous salue pour la longue route que vous avez faite.

Vers 13H- 14H, quand je ne vous voyais pas, j’ai pris mon véhicule pour aller tourner un peu dans les villages. Tout à l’heure, Siki Blon Blaise (Ndlr : Président du Conseil Général de Man), en parlant, à décrit les péripéties, les crocs- jambes. En Afrique, c’est ce qu’on appelle la politique. En Afrique, quand tu dis la vérité, on pense que ce n’est pas de la politique. Mais, quand tu fais des crocs- en jambes, tu roules les gens, quand tu prends l’argent des gens et que tu ne donnes pas les cars, c’est ce qu’on appelle la politique. C’est pourquoi, nous sommes en retard.

Donc, ‘’Yako’’ (Ndlr : compassion) pour toutes les souffrances que vous avez endurées, depuis hier soir. Bon courage.

Mais, en même temps, je voudrais dire à mon ami et frère, Pierre Kipré, qui a porté, comme l’a affirmé Blon Blaise, la parole, qui, lui- même l’a reçue de Jacquet Florent, qui, lui aussi, l’a reçue des masques et des Chefs qui sont là, que, quand tu mènes une action, et qu’il n’y a pas d’embûches, c’est que tu ne la fais pas ! Toute action, positive, soulève toujours la colère du démon, du diable. Donc, quand tu veux faire du bien, et qu’on te donne des coups, tu ne peux pas t’étonner. C’est parce que tu fais du bien, que ceux qui pensent mal, te donnent des coups. Il faut, au contraire, continuer, persister.

Tous les frères Dan, Wê, Mahou, qui êtes venus de la Région Ouest, je vous salue. Je suis très fier que vous ayez honoré notre tout petit village. Notre village est petit, mais, nous sommes comme cela ; et, nous sommes ici.

Tout à l’heure, les gens de Kpakpékou (Ndlr : village voisin de Mama) ont entonné un chant, avant que je ne prenne la Parole. Dans ce chant, ils ont dit : « Gbagbo dit qu’il ne faut plus qu’on ait peur. On n’a plus peur ».

Ce que je dis, de façon inlassable, à tout le monde, à tous les Ivoiriens, c’est qu’en Côte d’Ivoire, ici, nous sommes chez nous. Chez nous, ici, nous ne devons pas avoir peur de quelqu’un. Parce que, ce qu’on m’a appris, ici, dans le canton Gbadi, c’est qu’un homme, on peut l’humilier. Mais, on ne peut pas l’humilier chez lui.

Quand tu arrives dans un coin de la brousse et que tu trouves que les herbes et les arbres sont déracinés ; les herbes ont jauni, les palmiers sont à terre, tu demandes ce qui s’est passé ici. On te dira que c’est un Garçon qui s’est battu, ici. Et, ce Garçon, on l’a certainement tué ! Mais, avant de mourir, il s’est battu. Parce qu’il est chez lui.

C’est pourquoi, moi, je n’ai peur de rien. Et, je n’ai peur de personne. Parce que, tout ce qu’on peut faire, c’est de me tuer. Mais, avant de partir, je vais me débattre.

Donc, j’enseigne ce qu’on m’a enseigné. Je n’ai peur de personne, et, je n’ai peur de rien. Parce que je suis chez moi. Je suis chez moi en Côte d’Ivoire. Et, tous les Ivoiriens sont chez eux. Nous sommes frères. C’est parce que les Ivoiriens l’ont voulu, et ils le veulent, que je suis Président de la République.

Donc, l’acte que j’ai posé, en envoyant de façon expresse, une délégation vers vous dans la Région de l’ouest montagneux, n’a pas été fait au hasard. J’y ai envoyé mes parents. Je les ai envoyés vers les Dan en leur disant que ceux-là sont mes frères, et que je voudrais les découvrir. Je leur ai dit : « allez dire à mes frères Dan, que j’ai l’intention d’être candidat à l’élection présidentielle ».

Vous savez, il y avait parmi les gens que je vous ai envoyés, Laurent Ottro, qui conduisait la délégation. Laurent Ottro est de Babré (Ndlr : quartier de Gagnoa). Je ne l’ai pas choisi au hasard. C’est la famille que je vous ai envoyée.

En 1912, quand les blancs sont arrivés, ici, ils sont entrés par là. C’est par ici qu’ils sont passés. Ils ont fait un campement juste derrière, là où il y a ma résidence. On l’appelait ‘’Camaba’’. Quand mon père est revenu de guerre en 1942, c’est dans ce ‘’Camaba’’ qu’il a habité. C’est là que son cousin, Kouassi, père du Chef du village actuel, Kouassi Ouraga Bertin, l’a emmené et il a habité.

Mais, quand ils (les blancs) sont arrivés en 1912, ma grand-mère était enceinte, de mon Grand- père, Gbagbo. Et, Gbagbo lui a dit (à ma grand-mère) : ‘’les temps sont mauvais. Vas chez tes parents à Kpakpékou, et quand les temps seront meilleurs, tu vas revenir’’.

Elle partait et, arrivée à Karahi, le village- carrefour, elle a accouché là. C’est là que mon père Koudou Paul est né. C’est pourquoi, le Chef du village de Karahi était aussi de la délégation. Le nom Koudou est un nom de Karahi. C’est là que le nouveau né (mon père) a été baptisé.

Après, ma grand-mère a continué à Kpakpékou, et ensuite, dans ce qui est devenu Gagnoa, précisément à Garahio (quartier de Gagnoa). Elle était là-bas, avec son petit Koudou- elle avait déjà un fils aîné- quand elle a appris que son mari Gbagbo est mort. Donc, elle n’est plus revenue, ici.

Par la suite, elle s’est remariée à Babré à un Monsieur qui s’appelait Zêpê. C’est ce Zêpê qui a mis mon père à l’école. C’est pourquoi, sur certains de ses papiers, il y a Koudou Zêpê Paul. C’est la famille de Laurent Ottro. C’est pourquoi, je l’appelle mon grand-frère.
Je lui ai dit : « grand-frère, tu vas conduire la délégation, pour aller voir nos frères Dan ». C’est pourquoi, je l’ai choisi.

Le Chef du village de Mama était aussi dans la délégation. Je vous ai déjà dit pourquoi il était dans la délégation. Ce n’est pas seulement parce qu’il est le Chef du village de Mama ! C’est parce que son père est le cousin de mon père. Son père était le plus grand planteur, et du village, et de la Région. Quand nous étions plus jeunes, au lycée- lui, était un peu plus âgé que moi, on était à Gagnoa, c’est là- bas que j’ai connu son père- c’est lui qui me prêtait ses vestes lors des fêtes ou des cérémonies. Il est devenu notre Chef du village.

Le Chef du village de Gnaliépa était dans la délégation. Ce n’est pas un hasard, non plus. Il s’appelle Dallys Moloko dit ‘’Gbein Gbein’’. Il était Arbitre international de football.

Ma mère et mon père ont divorcé quand j’avais 5 ans. Ma mère s’est remariée à Gbadi- didikou, qu’on appelle aujourd’hui Gnaliépa. Mais, Gnaliépa, c’est le nom d’un quartier. Sinon, le nom du village, c’est Gbagbi- didikou, qui comprend 5 villages, dont Kébissa, d’où est issu Dallys Moloko, et où ma mère s’est remariée. Elle s’est mariée là-bas en 1955. C’est à Gbadi- didikou que j’ai eu tous mes diplômes. Ma mère était là-bas et j’y allais en vacances. C’est là-bas (Gbadi- didikou) que j’ai eu le CEPE, le BEPC, la 1ère partie du BAC, la 2è partie du BAC, la Licence, la Maîtrise et le Doctorat. C’est là-bas que j’ai grandi.

Je ne suis revenu ici (à Mama) qu’en 1990, quand j’ai été élu Député. Donc, vous comprenez pourquoi Dallys Moloko faisait partie de la délégation.

Sokouri Bohui, lui, est un de mes jeunes frères. Il est du canton Nékédi. Ma mère est de Nékédi.

Donc, Doyen Jacquet Florent, tous les gens que j’ai choisis pour aller vous porter le message, étaient des personnes qui étaient liées à moi, par des liens familiaux. Je ne pouvais pas envoyer une délégation chez vous sans que les membres ne soient des gens qui soient liés à moi par des liens familiaux.
Si vous avez suivi la Télévision, en son temps, ailleurs, j’ai envoyé d’autres personnes. Mais, chez vous, à cause de l’histoire qui me lie désormais à vous, et dont nous avons débattu des années, j’ai me suis dit qu’il fallait que j’y envoie mes parents. Donc, chaque branche de ma famille a été cooptée et a été représentée dans cette délégation.

Kadet Bertin (Ndlr : Conseiller Spécial du Président de la République) est le fils de Kadet Albert. Le père de Goli Obou qui a fait la libation tout à l’heure, était Chef du village. Et, c’est Kadet Albert qui était son Adjoint et son Porte- parole. Aujourd’hui, c’est le neveu du père de Goli Obou, Ouraga Bertin, qui est Chef du village. Et, c’est Kadet Gnagno Désiré, le grand-frère de Kadet Bertin, qui est son Adjoint et le Porte- parole du village. J’ai dit à Kadet Bertin : « Comme toi, tu es mon petit, accompagne les et porte ma parole ». C’est pour cela qu’il est parti.

Donc, quand on envoie quelqu’un chez des gens, qui connaissent la tradition, on ne le fait pas une délégation au hasard. J’ai voulu, aujourd’hui, prendre le temps de vous expliquer cela.

Cette délégation qui comprenait des membres de toutes mes familles, a été bien reçue par vous. Et, la réponse que vous êtes venus me donner, me procure entière satisfaction. Et, j’en suis heureux.

On va se battre. Dans les semaines qui viennent, on connaîtra la date de l’élection présidentielle ; la dernière date. Et, on va aller faire campagne.

Pierre Kipré, neveu des Dan, il faut dire à Blon Blaise, pour qu’il dise au Doyen Jacquet Florent, qui, à son tour, rapportera aux masques, et à tous les Chefs de cantons, de villages et de tribus, que cette campagne électorale, je la leur confie. Je vous confie cette campagne.

De toutes les façons, je serai, moi-même, là-bas, avec vous, à vos côtés. Je serai avec vous, mais, je vous confie la bataille. Parce que, ce qui va se passer à ces élections-là, ce sera la bataille pour la Côte d’Ivoire ; la bataille pour la renaissance de la Côte d’Ivoire. Ce sera la bataille pour les Ivoiriens.

Nous aurons en face de nous, des porte- étendards, d’autres. Nous, nous sommes les porte- étendards de nous- mêmes. Nous, nous sommes les porte- étendards de la Côte d’Ivoire. Nous sommes de ceux qui veulent que la Côte d’Ivoire reste permanemment debout. C’est cette bataille que nous devons livrer, et gagner. La Côte d’Ivoire est notre pays. Nous ne devons pas avoir peur de la défendre et de la protéger.

Chers parents Dan, Wê, je vous confie cette bataille. C’est votre bataille ; c’est notre bataille.


Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.