Chère Françafrique !
Jusqu’à ce jour en Afrique, tous les maux de la société sont toujours attribués à un sorcier ou une sorcière. Un homme meurt-il, dans un accident de voiture par exemple, on trouvera un sorcier à qui attribuer le décès. En 2007, après la cérémonie de la « flamme de la paix » à Bouaké, un leader de la FESCI, ce syndicat estudiantin qui soutient aveuglément Laurent Gbagbo trouva la mort dans un accident de la route en faisant un dépassement dangereux. Le jour de son enterrement, ses camarades étudiants incendièrent les cases de quelques vieilles personnes de son village qu’ils accusaient d’être les sorciers responsables de sa mort.
Cette mentalité anime encore bon nombre d’intellectuels africains et panafricanistes installés bien au chaud (façon de parler en ce moment) en France. Pour toute chose, il faut chercher le coupable ailleurs. Et pour eux, tout ce qui arrive de négatif en Afrique est le fait de la France ou de son excroissance, la Françafrique. C’est elle, notre sorcier. Ainsi, la crise post-électorale qui secoue en ce moment la Côte d’Ivoire serait la faute à la France ou à la Françafrique. Chère Françafrique ! Que serions-nous devenus, nous intellectuels africains et panafricanistes, si tu n’avais pas existé pour nous dédouaner de toute responsabilité dans nos malheurs. Laurent Gbagbo et Blé Goudé sont ainsi présentés par nos chers intellectuels africains et panafricanistes de Paris comme de preux chevaliers qui se battent pour délivrer leur pays, voire tout le continent, des griffes de la vilaine Françafrique. Des rives enneigées de la Seine, personne parmi eux n’a remarqué que Laurent Gbagbo a cédé toute l’économie de son pays aux multinationales, surtout françaises, et qu’en dix ans de règne, il n’a formé aucun cadre susceptible de créer ou de diriger la moindre entreprise, puisqu’il a laissé la FESCI tuer tout le système éducatif en y pratiquant le racket, le viol, le meurtre. Personne n’a remarqué la formidable prédation à laquelle s’est livré son régime sur l’économie ivoirienne et la corruption que ce régime a secrété, gangrénant toute la société ivoirienne. Personne là-bas n’a remarqué que Blé Goudé a triché pour obtenir sa licence, qu’il est le chef des « Jeunes patriotes » qui se sont surtout signalés par leur aptitude à racketter, à violer, et à tuer, et que ce Blé Goudé, aujourd’hui nommé ministre par Gbagbo, est sous sanctions de l’ONU pour tous ces motifs. Loin de moi l’idée d’excuser les mêmes crimes commis par la rébellion et que je n’ai jamais cessé de dénoncer, mais un crime n’excuse pas l’autre. Et personne là-bas n’a remarqué la liberté de la presse bâillonnée, les messages de haine délivrés par la radio télévision nationale et la presse proche de Laurent Gbagbo, les ressortissants étrangers quotidiennement menacés. Non ! Laurent Gbagbo est un grand combattant de la liberté !
Trêve de balivernes. Ce qui se passe en Côte d’Ivoire en ce moment est tout simplement une tentative de braquage de la démocratie. Les Ivoiriens ont voté et ont dans leur grande majorité donné leurs voix à Alassane Ouattara. Et Laurent Gbagbo qui proclame urbi et orbi que son pouvoir lui vient de Dieu ne veut pas le lâcher.
Nos intellectuels africains et panafricanistes de Paris nous parlent d’ingérence de la communauté internationale dans les affaires d’un pays africain, du droit qui a été dit par le Conseil constitutionnel, de trucages des scrutins dans le nord de la Côte d’Ivoire, de pressions des rebelles des Forces nouvelles.
Sans doute que dans le confort dans lequel ils vivent à Paris, ils n’ont pas remarqué qu’en 2005, ce sont les leaders politiques ivoiriens, avec à leur tête le président de la république d’alors, Laurent Gbagbo, qui ont demandé à l’ONU de venir certifier tout le processus électoral ivoirien. Et chaque étape du processus a dû être validée par l’Onu avant que l’on ne passe à la suivante. On se souvient tous, pour ceux qui veulent s’en souvenir, qu’en février dernier, Laurent Gbagbo avait dissout la Commission Electorale Indépendante et obtenu des modifications dans sa composition, ainsi qu’un nouveau président. On se souvient que l’enrôlement sur les listes électorales avait été l’objet de plusieurs blocages et reports, pour satisfaire les désirs de Laurent Gbagbo. Je vous épargne toutes les péripéties des audiences foraines où le sang avait même coulé. Nous avons mis cinq ans pour arriver à ce que M. Laurent Gbagbo convoque le collège électoral au scrutin. Entre temps, il avait signé l’accord politique de Ouagadougou et ses différents ajouts, avec M. Guillaume Soro qu’il a présenté avant l’élection comme le meilleur des ses différents Premiers ministres. C’est cette communauté internationale, aujourd’hui vouée aux gémonies, qui avait financé tout ce processus. Et c’est lorsqu’elle a validé la liste électorale qu’on est allée à l’élection. Personne à cette époque n’avait parlé d’ingérence étrangère et de souveraineté nationale bafouée. Nous sommes allés au premier tour du scrutin, avec toujours les rebelles armés au nord. Personne, ni ici, ni ailleurs n’y avait trouvé à redire. Les résultats qui plaçaient M. Gbagbo en tête ont été acceptés par tous, après la certification du représentant de l’ONU. Et dans les attendus du décret signé par M. Gbagbo pour convoquer les Ivoiriens au second tour, il est bien mentionné « vue la certification des résultats du premier tour par le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU… » Je vous rappelle que M. Gbagbo avait instauré un couvre-feu sur toute l’étendue du territoire, sans avoir prévenu qui que ce soit, à la veille de ce second tour. Et il avait dépêché 1500 soldats dans les zones occupées par la rébellion. A l’issue du scrutin, personne, parmi les personnes présentes sur place et habilitées à rendre compte de la manière dont les opérations se sont déroulées, à savoir les préfets et sous-préfets nommés par Laurent Gbagbo, les observateurs de l’ONUCI, de l’Union européenne, de l’Union africaine, de la CEDEAO, du Centre Carter, les journaliste présents, et Dieu seul sait combien ils étaient nombreux, personne n’a signalé d’incidents majeurs ayant entaché la sincérité du scrutin. On ne nous a signalé aucun incident entre les soldats envoyés pas Gbagbo et les Forces nouvelles. On est d’accord ? Et voici qu’à peine le président de la CEI a-t-il donné les résultats provisoires que le président du conseil constitutionnel se précipite sur le plateau de la télévision pour annoncer que ce que le président de la CEI a dit est nul et non avenu, parce que des résultats seront annulés. Et quelques heures plus tard, sans que l’on sache ni comment, ni quand il a enquêté, il annule d’un trait les résultats de tous les départements du nord en y ajoutant Bouaké qui est au centre, qui ont massivement voté pour M. Ouattara. Vous ne trouvez pas cela un peu gros, amis intellectuels africains et panafricanistes de Paris ? Mais ce qui est absolument inacceptable dans l’attitude du Conseil constitutionnel est qu’il a pris sa décision totalement en dehors du droit. La loi ivoirienne dit très précisément ceci : « dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d’ensemble, il prononce l’annulation de l’élection et notifie sa décision à la Commission électorale indépendante qui en informe le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et le Représentant du Facilitateur à toutes fins utiles. La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en conseil des ministres sur proposition de la CEI. Le scrutin a lieu au plus tard 45 jours à compter de la date de la décision du Conseil constitutionnel. » Qu’est ce qui est ambigu dans ce texte ? Qu’est-ce qui est sujet à interprétation ? On pourrait peut-être pinailler sur la question de savoir qui du Conseil constitutionnel ou du Représentant du Secrétaire général de l’ONU a le dernier mot. Mais rien, absolument rien, dans le droit ivoirien n’autorise le Conseil constitutionnel à annuler les résultats du scrutin d’une région, de manière à inverser les résultats provisoires. Je voudrais que nos intellectuels africains et panafricanistes de Paris m’indiquent ce qui en droit pourrait autoriser le Conseil constitutionnel à violer ainsi la loi dont il est le gardien. Le Conseil constitutionnel ivoirien a tout simplement inventé ici le droit. Or il n’est pas le législateur. Son rôle est de dire tout simplement le droit, et rien que le droit.
Aussi, lorsque j’entends ou lis nos intellectuels africains et panafricanistes de Paris s’arcbouter sur le fait que le Conseil constitutionnel a le dernier mot, sans dire que ce Conseil a tout dit sauf le droit, je dis qu’il sont tout simplement malhonnêtes. Se rendent-ils compte de ce qu’ils défendent ? La Côte d’Ivoire est entrée dans cette période de turbulence qui a débouché sur une rébellion armée parce qu’à un moment donné, les ressortissants du nord de ce pays avaient été suspectés de n’être pas totalement ivoiriens. Après une dizaine d’années de tumulte, après plusieurs reports dus à la suspicion et dans le souci d’éviter toutes contestations ultérieures, des élections libres et transparentes se sont déroulées, sous le regard du monde entier. Elles ont été les plus coûteuses au monde. Les Ivoiriens tenaient tellement à sortir de cette crise qu’ils ont accepté sans broncher qu’Adama Dolo, dit Dahico, humoriste de son état, qui avait été naturalisé depuis moins de cinq ans, soit candidat, par la seule volonté de Laurent Gbagbo, en violation de la constitution. Et le monde entier a constaté le très fort taux de participation qui était un record mondial. Et voici que le Conseil constitutionnel, sans aucune base juridique, raye d’un trait les votes de toutes les régions du nord. Il leur dénie ainsi tout simplement leur citoyenneté ivoirienne, ce que l’ivoirité tant décriée n’avait pas osé faire. Se rendent-ils compte, ces intellectuels africains et panafricaniste parisiens qu’en défendant cela, et si par hasard une telle forfaiture devrait prospérer, ils cautionneraient ainsi la future guerre civile qui dévasterait la Côte d’Ivoire ? C’est cela leur panafricanisme ? S’en rendent-ils compte ? La question ici n’est pas de soutenir tel candidat contre tel autre. Il s’agit de défendre la démocratie. Les Ivoiriens ont voté, ils ont clairement exprimé leur vote, et Laurent Gbagbo veut confisquer leur volonté. Il n’y a pas de France ou de Françafrique dans cette affaire. Chercher des poux dans les cheveux de la France, c’est chercher à accuser un sorcier lorsqu’un homme ivre se tue au volant de sa voiture. Nos intellectuels africains et panafricanistes de Paris ont presque tous fui leurs pays respectifs pour cause de déficit démocratique et d’absence de liberté. C’est en tout cas ce que la plupart d’entre eux disent. Nous autres qui avons fait le choix de continuer de vivre sur le continent malgré tout, nous avons toujours rêvé de voir nos pays devenir aussi démocratiques qu’ailleurs. Nous nous sommes toujours battus pour cela, avec la conviction que notre état actuel n’est pas une fatalité. Ce que l’on a toujours reproché à la France et à son excroissance la françafrique, c’est d’avoir maintes fois piétiné les désirs démocratiques des peuples africains et de leur avoir imposé des dirigeants corrompus. Et voici qu’un peuple africain, celui de Côte d’Ivoire, a pu choisir librement, pour la première fois de son histoire, celui qu’il veut comme dirigeant. Et un dictateur aux petits pieds veut tuer cette démocratie naissante en massacrant tous ceux qui dans son pays s’opposent à lui. Toute la communauté internationale dit « non » à ce hold-up. Et ce sont nos intellectuels africains et panafricanistes de Paris qui, aujourd’hui, prennent la défense de cet assassin, aux côtés des Vergès, Dumas, et autres barons de l’extrême droite française ? Pincez-moi, je rêve ! Et ils ne disent pas un seul mot sur les centaines de personnes que Gbagbo et ses mercenaires tuent tous les jours ! C’est vrai que Paris est loin et ils n’entendent pas les crépitements de mitraillettes, les cris des personnes que l’on enlève, que l’on torture, les bruits des casseroles sur lesquelles les femmes tapent dans tous les quartiers où l’on ne dort plus, pour signaler l’arrivée des tueurs, dérisoires défenses contre le silence des intellectuels africains et panafricanistes de Paris. Non, vous n’entendez pas, et vous direz comme Blé Goudé, que ce sont des rumeurs, ou comme Laurent Gbagbo, que c’est encore un complot de la communauté internationale. Mais moi je vis à Abidjan et chaque nuit, je me couche avec la peur au ventre, et, pendant les nuits de couvre-feu, j’ai entendu durant des heures les tirs des miliciens et mercenaires de Gbagbo. J’ai moi aussi, fait le compte de mes connaissances tuées, torturées ou disparues. Je ne sais pas quand mon tour arrivera, parce que je suis dans leur collimateur. De grâce, que ceux qui ne peuvent rien pour nous aient au moins la décence de se taire.
Venance Konan
Email : venancekonan@yahoo.fr
Site web : http://www.venancekonan.com
vendredi 31 décembre 2010
jeudi 30 décembre 2010
Comment la Presidence de Gbagbo a detourne l'argent des planteurs.
Les differents cheques sollicites par la presidence.
J. Anouma a receptionne les cheques, et par consequent la presidence de la republique devrait etre aux cotes des detenus a la MACA.
mardi 28 décembre 2010
La Decision du Conseil COnstitutionnel.
ARTICLE DE FRANCIS WODIE - PROFESSEUR DE DROIT - CONSTITUTIONNALISTE - PRESIDENT DU PIT
Francis wodié
Après plusieurs reports depuis 2005, l'élection présidentielle, donnée comme la porte de sortie de la crise, a pu, enfin, se tenir, le 31 octobre 2010 pour le 1er tour et le 28 novembre 2010 pour le second tour.
Les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante, confirmés par le "certificateur", donnent M. Alassane OUATTARA vainqueur, avec 54,10 % des suffrages exprimés, face à M. Laurent GBAGBO, crédité de 45,90 % des voix.
Quant au Conseil constitutionnel, après avoir, comme par hasard, annulé, sans discernement, le scrutin dans sept (7) départements du Centre et du Nord, sur requête du candidat Laurent GBAGBO, il a proclamé celui-ci élu avec 51,45 % des voix contre 48,55 % au candidat Alassane OUATTARA, inversant de son seul chef les résultats fournis par la CEI.
La Côte d'Ivoire, déjà meurtrie, les Ivoiriens, déjà épuisés et ruinés par une crise sans fin, se retrouvent en présence « de deux chefs d'Etat « investis » et ayant constitué leur Gouvernement, donnant ce monstre de bicéphalisme qui est à l'origine des affrontements sanglants que connait depuis le pays. Le Parti Ivoirien des Travailleurs (PIT) ne peut se taire, face à une telle situation qui menace d'un péril certain la Nation tout entière.
2- La régularité de la certification
La certification est prévue par l'accord de Pretoria de 2005, donc acceptée par les différentes parties engagées dans le processus de sortie de crise. Elle est confirmée et organisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies à travers la résolution 1765 adoptée en juillet 2007.
Dans un contexte de suspicion généralisée et de déficit de confiance, la certification, voulue par les parties ivoiriennes, et donc par Laurent GBAGBO, a pour but d'éviter les contestations inutiles, en permettant d'avoir des élections « ouvertes, libres, justes, et transparentes » avec des résultats reconnus et acceptés en toute confiance et sérénité. La mise en ouvre de la certification a été confiée au Représentant spécial du Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies qui a déjà certifié, entre autres, la liste électorale et les résultats du 1er tour de l'élection présidentielle, à la satisfaction générale. Et c'est la méthode par lui utilisée au 1er tour qui a servi pour la certification des résultats du second tour. C'est pourquoi, le PIT salue l'objectivité et l'honnêteté du Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU, et constate la régularité et la sincérité de la certification opérée.
Il suit de ce qui précède que le camp Laurent GBAGBO n'est pas fondé à parler d'ingérence ou d'immixtion dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire. L'ingérence, à la supposer établie, cesse d'en être, dès lors qu'elle est consentie par les autorités ivoiriennes dont la plus haute était Laurent GBAGBO, tout comme nous sommes allés chercher honteusement à Pretoria en 2005 l'autorisation d'user de l'article 48 de la Constitution ivoirienne. C'est donc à la demande expresse des Autorités ivoirienne que la communauté internationale s'est impliquée financièrement, techniquement et matériellement autant que dans les domaines de l'arbitrage et de la certification. La certification bien que contraignante pour la souveraineté nationale mais voulue et placée à la fin de la procédure, postérieurement à la décision du Conseil Constitutionnel, s'offre comme la décision finale ; ceux qui l'ont voulu doivent s'y plier en toute bonne foi.
Pour toutes ces raisons, le PIT ne peut comprendre ni accepter la position et la décision du Conseil constitutionnel et tout le brouhaha suscité par cette certification.
B- Le caractère irrégulier et surréaliste de la décision du Conseil constitutionnel
Tout d'abord, le PIT se choque de la précipitation avec laquelle le Conseil constitutionnel, qui disposait de sept (7) jours pour dépouiller les 22 000 procès-verbaux et examiner le recours et les moyens invoqués par le candidat Laurent GBAGBO, a rendu sa décision le 3 décembre 2010 à 15 heures 30. On peut douter et on doute que les membres du Conseil constitutionnel aient pu dépouiller tous les procès-verbaux en quelques heures. En effet, tout porte à croire que la décision du Conseil constitutionnel, qui s'étale sur de longues pages, était prête avant même la réception du dossier et qu'il ne s'était agi que d'apporter les adaptations à partir des instructions du candidat Laurent GBAGBO.
En deuxième lieu, les violences et les irrégularités sur la base desquelles le Conseil constitutionnel a invalidé globalement le scrutin dans sept (7) départements du Centre et du Nord ne sont pas corroborées par les faits : les préfets affirment, au contraire, que le scrutin s'est déroulé de façon acceptable. Et puis, comment se fait-il que le Conseil constitutionnel, si soucieux de justice, n'ait pas invalidé le scrutin dans les zones de l'Ouest où des troubles sérieux et des assassinats ont eu lieu avant et pendant le scrutin ? Voudrait-on susciter de graves divisions de caractère régionaliste avec à la clé des conflits interethniques qu'on n'aurait pas procédé autrement.
Enfin, la violation de la loi portant code électoral : son article 64 nouveau, alinéa 1er, tel que résultant de l'ordonnance de 2008 portant ajustements au code électoral, énonce : « Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d'ensemble, il prononce l'annulation de l'élection et notifie sa décision à la Commission électorale indépendante qui en informe le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et le Représentant spécial du Facilitateur à toutes fins utiles. La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition de la CEI. Le scrutin a lieu ou au plus tard 45 jours à compter de la date de la décision du .C.C »
Comment se fait-il alors, que privant le candidat Alassane OUATTARA de plus d'un demi million de voix sur la base d'irrégularités graves (article 64 nouveau du Code électoral en inversant ainsi les résultats, le Conseil constitutionnel n'ait pas cru devoir appliquer la loi en annulant toute l'élection afin qu'on la reprenne conformément à la loi ?
En imposant une telle obligation au Conseil constitutionnel, celle d'annuler l'élection en pareil cas, la loi a voulu restituer au peuple souverain son droit de désigner souverainement ses représentants, ici le Président de la République. Le rappeler, c'est souligner qu'il n'appartient pas au Conseil constitutionnel de substituer sa volonté à celle du peuple, seul arbitre en pareille situation.
Voilà qui est bien curieux et qui dénote le parti-pris du Conseil constitutionnel qui ne pouvait pas ignorer la loi en la matière ; le Conseil constitutionnel achève ainsi de se discréditer et de se disqualifier. La décision du Conseil constitutionnel est contraire au droit ; elle est tout aussi contraire à la volonté clairement exprimée du peuple de Côte d'Ivoire.
Le problème a cessé d'être juridique ; il est devenu un problème essentiellement politique et moral.
I- SUR LES RESULTATS DU SCRUTIN
Tout est parti de là : quels sont les vrais résultats du scrutin et, par conséquent, qui en est le vainqueur ?
L'observation et l'analyse des faits, à la lumière des textes régissant l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, amènent à constater, d'une part, la validité des résultats proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) et certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU et, d'autre part, le caractère irrégulier et surréaliste de la décision du Conseil constitutionnel.
A. La validité des résultats proclamés par la CEI et certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU.
1- La validité des résultats proclamés par la CEI
Il est constant qu'au regard de la Constitution (art. 38) et de l'ordonnance portant ajustements au code électoral (art. 59), la CEI est compétente pour proclamer les résultats provisoires de l'élection présidentielle. Ce point n'est pas contesté. Ce qui, au contraire, fait débat, se rapporte au moment et au lieu où la proclamation des résultats est intervenue.
D'abord, la date : le délai dans lequel la CEI doit agir n'apparaît pas avec toute la clarté souhaitable. Toutefois, en interprétant les textes et en ne perdant pas de vue le précédent né du 1er tour de l'élection présidentielle, on doit admettre que la CEI avait à (devait) proclamer les résultats dans un délai trois (3) jours. La Commission n'a pu agir dans ce délai, ayant, comme chacun a pu le constater à la télévision, été empêchée de le faire par Messieurs DAMANA PICKAS et TOKPA, membres de la CEI pour le compte du camp présidentiel. Au regard du droit et même du simple bon sens, le camp présidentiel est mal-fondé à invoquer la forclusion qu'il a provoquée intentionnellement. Car, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude (de sa propre faute), pour en tirer un avantage quelconque.
Au surplus, existe le précédent né du 1er tour, lequel donne à constater que les résultats ont été proclamés au petit matin du 4ème jour suivant la clôture du scrutin, acceptés de tous, confirmés par le Conseil constitutionnel ( qui n'avait guère parlé de forclusion) et certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies ; ce précédent autorise à affirmer que les résultats du second tour, donnés également au quatrième jour, doivent être tenus pour réguliers.
Ensuite, le lieu : les résultats proclamés, non pas au siège de la CEI, mais plutôt au Golf Hôtel, seraient-ils frappés de nullité ?
Pas du tout. Car, ayant l'obligation de proclamer les résultats, et physiquement empêché par les mêmes de le faire au siège de la CEI, le Président de ladite Commission n'avait pas le choix : à l'impossible nul n'est tenu.
Enfin, la vraie question, par-delà la diversion tenant à la date et au lieu de la proclamation des résultats, est celle-ci : les résultats proclamés sont-ils, oui ou non, conformes à ceux contenus dans les procès-verbaux collectés et validés par les différents niveaux des Commissions électorales ?
La réponse est sans équivoque : il résulte des procès-verbaux dont copie a été adressée à différentes autorités et au Conseil constitutionnel que le candidat Alassane OUATTARA est le vainqueur de l'élection présidentielle. Et c'est parce qu'il en est ainsi que des problèmes ont été artificiellement suscités et entretenus.
C'est dire que la Commission Electorale Indépendante (CEI), qui n'a pas pouvoir pour modifier les résultats issus des procès-verbaux mais plutôt l'obligation de les proclamer tels quels, après vérification de la régularité formelle des procès-verbaux, a fait son travail régulièrement, proprement, conformément aux exigences de la loi et de la démocratie et que, par suite, les résultats par elle proclamés sont valides.
Francis wodié
Après plusieurs reports depuis 2005, l'élection présidentielle, donnée comme la porte de sortie de la crise, a pu, enfin, se tenir, le 31 octobre 2010 pour le 1er tour et le 28 novembre 2010 pour le second tour.
Les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante, confirmés par le "certificateur", donnent M. Alassane OUATTARA vainqueur, avec 54,10 % des suffrages exprimés, face à M. Laurent GBAGBO, crédité de 45,90 % des voix.
Quant au Conseil constitutionnel, après avoir, comme par hasard, annulé, sans discernement, le scrutin dans sept (7) départements du Centre et du Nord, sur requête du candidat Laurent GBAGBO, il a proclamé celui-ci élu avec 51,45 % des voix contre 48,55 % au candidat Alassane OUATTARA, inversant de son seul chef les résultats fournis par la CEI.
La Côte d'Ivoire, déjà meurtrie, les Ivoiriens, déjà épuisés et ruinés par une crise sans fin, se retrouvent en présence « de deux chefs d'Etat « investis » et ayant constitué leur Gouvernement, donnant ce monstre de bicéphalisme qui est à l'origine des affrontements sanglants que connait depuis le pays. Le Parti Ivoirien des Travailleurs (PIT) ne peut se taire, face à une telle situation qui menace d'un péril certain la Nation tout entière.
2- La régularité de la certification
La certification est prévue par l'accord de Pretoria de 2005, donc acceptée par les différentes parties engagées dans le processus de sortie de crise. Elle est confirmée et organisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies à travers la résolution 1765 adoptée en juillet 2007.
Dans un contexte de suspicion généralisée et de déficit de confiance, la certification, voulue par les parties ivoiriennes, et donc par Laurent GBAGBO, a pour but d'éviter les contestations inutiles, en permettant d'avoir des élections « ouvertes, libres, justes, et transparentes » avec des résultats reconnus et acceptés en toute confiance et sérénité. La mise en ouvre de la certification a été confiée au Représentant spécial du Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies qui a déjà certifié, entre autres, la liste électorale et les résultats du 1er tour de l'élection présidentielle, à la satisfaction générale. Et c'est la méthode par lui utilisée au 1er tour qui a servi pour la certification des résultats du second tour. C'est pourquoi, le PIT salue l'objectivité et l'honnêteté du Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU, et constate la régularité et la sincérité de la certification opérée.
Il suit de ce qui précède que le camp Laurent GBAGBO n'est pas fondé à parler d'ingérence ou d'immixtion dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire. L'ingérence, à la supposer établie, cesse d'en être, dès lors qu'elle est consentie par les autorités ivoiriennes dont la plus haute était Laurent GBAGBO, tout comme nous sommes allés chercher honteusement à Pretoria en 2005 l'autorisation d'user de l'article 48 de la Constitution ivoirienne. C'est donc à la demande expresse des Autorités ivoirienne que la communauté internationale s'est impliquée financièrement, techniquement et matériellement autant que dans les domaines de l'arbitrage et de la certification. La certification bien que contraignante pour la souveraineté nationale mais voulue et placée à la fin de la procédure, postérieurement à la décision du Conseil Constitutionnel, s'offre comme la décision finale ; ceux qui l'ont voulu doivent s'y plier en toute bonne foi.
Pour toutes ces raisons, le PIT ne peut comprendre ni accepter la position et la décision du Conseil constitutionnel et tout le brouhaha suscité par cette certification.
B- Le caractère irrégulier et surréaliste de la décision du Conseil constitutionnel
Tout d'abord, le PIT se choque de la précipitation avec laquelle le Conseil constitutionnel, qui disposait de sept (7) jours pour dépouiller les 22 000 procès-verbaux et examiner le recours et les moyens invoqués par le candidat Laurent GBAGBO, a rendu sa décision le 3 décembre 2010 à 15 heures 30. On peut douter et on doute que les membres du Conseil constitutionnel aient pu dépouiller tous les procès-verbaux en quelques heures. En effet, tout porte à croire que la décision du Conseil constitutionnel, qui s'étale sur de longues pages, était prête avant même la réception du dossier et qu'il ne s'était agi que d'apporter les adaptations à partir des instructions du candidat Laurent GBAGBO.
En deuxième lieu, les violences et les irrégularités sur la base desquelles le Conseil constitutionnel a invalidé globalement le scrutin dans sept (7) départements du Centre et du Nord ne sont pas corroborées par les faits : les préfets affirment, au contraire, que le scrutin s'est déroulé de façon acceptable. Et puis, comment se fait-il que le Conseil constitutionnel, si soucieux de justice, n'ait pas invalidé le scrutin dans les zones de l'Ouest où des troubles sérieux et des assassinats ont eu lieu avant et pendant le scrutin ? Voudrait-on susciter de graves divisions de caractère régionaliste avec à la clé des conflits interethniques qu'on n'aurait pas procédé autrement.
Enfin, la violation de la loi portant code électoral : son article 64 nouveau, alinéa 1er, tel que résultant de l'ordonnance de 2008 portant ajustements au code électoral, énonce : « Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d'ensemble, il prononce l'annulation de l'élection et notifie sa décision à la Commission électorale indépendante qui en informe le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et le Représentant spécial du Facilitateur à toutes fins utiles. La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition de la CEI. Le scrutin a lieu ou au plus tard 45 jours à compter de la date de la décision du .C.C »
Comment se fait-il alors, que privant le candidat Alassane OUATTARA de plus d'un demi million de voix sur la base d'irrégularités graves (article 64 nouveau du Code électoral en inversant ainsi les résultats, le Conseil constitutionnel n'ait pas cru devoir appliquer la loi en annulant toute l'élection afin qu'on la reprenne conformément à la loi ?
En imposant une telle obligation au Conseil constitutionnel, celle d'annuler l'élection en pareil cas, la loi a voulu restituer au peuple souverain son droit de désigner souverainement ses représentants, ici le Président de la République. Le rappeler, c'est souligner qu'il n'appartient pas au Conseil constitutionnel de substituer sa volonté à celle du peuple, seul arbitre en pareille situation.
Voilà qui est bien curieux et qui dénote le parti-pris du Conseil constitutionnel qui ne pouvait pas ignorer la loi en la matière ; le Conseil constitutionnel achève ainsi de se discréditer et de se disqualifier. La décision du Conseil constitutionnel est contraire au droit ; elle est tout aussi contraire à la volonté clairement exprimée du peuple de Côte d'Ivoire.
Le problème a cessé d'être juridique ; il est devenu un problème essentiellement politique et moral.
I- SUR LES RESULTATS DU SCRUTIN
Tout est parti de là : quels sont les vrais résultats du scrutin et, par conséquent, qui en est le vainqueur ?
L'observation et l'analyse des faits, à la lumière des textes régissant l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, amènent à constater, d'une part, la validité des résultats proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI) et certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU et, d'autre part, le caractère irrégulier et surréaliste de la décision du Conseil constitutionnel.
A. La validité des résultats proclamés par la CEI et certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU.
1- La validité des résultats proclamés par la CEI
Il est constant qu'au regard de la Constitution (art. 38) et de l'ordonnance portant ajustements au code électoral (art. 59), la CEI est compétente pour proclamer les résultats provisoires de l'élection présidentielle. Ce point n'est pas contesté. Ce qui, au contraire, fait débat, se rapporte au moment et au lieu où la proclamation des résultats est intervenue.
D'abord, la date : le délai dans lequel la CEI doit agir n'apparaît pas avec toute la clarté souhaitable. Toutefois, en interprétant les textes et en ne perdant pas de vue le précédent né du 1er tour de l'élection présidentielle, on doit admettre que la CEI avait à (devait) proclamer les résultats dans un délai trois (3) jours. La Commission n'a pu agir dans ce délai, ayant, comme chacun a pu le constater à la télévision, été empêchée de le faire par Messieurs DAMANA PICKAS et TOKPA, membres de la CEI pour le compte du camp présidentiel. Au regard du droit et même du simple bon sens, le camp présidentiel est mal-fondé à invoquer la forclusion qu'il a provoquée intentionnellement. Car, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude (de sa propre faute), pour en tirer un avantage quelconque.
Au surplus, existe le précédent né du 1er tour, lequel donne à constater que les résultats ont été proclamés au petit matin du 4ème jour suivant la clôture du scrutin, acceptés de tous, confirmés par le Conseil constitutionnel ( qui n'avait guère parlé de forclusion) et certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies ; ce précédent autorise à affirmer que les résultats du second tour, donnés également au quatrième jour, doivent être tenus pour réguliers.
Ensuite, le lieu : les résultats proclamés, non pas au siège de la CEI, mais plutôt au Golf Hôtel, seraient-ils frappés de nullité ?
Pas du tout. Car, ayant l'obligation de proclamer les résultats, et physiquement empêché par les mêmes de le faire au siège de la CEI, le Président de ladite Commission n'avait pas le choix : à l'impossible nul n'est tenu.
Enfin, la vraie question, par-delà la diversion tenant à la date et au lieu de la proclamation des résultats, est celle-ci : les résultats proclamés sont-ils, oui ou non, conformes à ceux contenus dans les procès-verbaux collectés et validés par les différents niveaux des Commissions électorales ?
La réponse est sans équivoque : il résulte des procès-verbaux dont copie a été adressée à différentes autorités et au Conseil constitutionnel que le candidat Alassane OUATTARA est le vainqueur de l'élection présidentielle. Et c'est parce qu'il en est ainsi que des problèmes ont été artificiellement suscités et entretenus.
C'est dire que la Commission Electorale Indépendante (CEI), qui n'a pas pouvoir pour modifier les résultats issus des procès-verbaux mais plutôt l'obligation de les proclamer tels quels, après vérification de la régularité formelle des procès-verbaux, a fait son travail régulièrement, proprement, conformément aux exigences de la loi et de la démocratie et que, par suite, les résultats par elle proclamés sont valides.
lundi 27 décembre 2010
Executions en Live des manifestants de la marche contre Gbagbo.
(Heurts entre manifestants et forces de l'ordre dans un quartier d'Abidjan (AFP)): Le mercenaire de Gbagbo face au jeune marcheur en t-shirt jaune, et jeans. Il vise, il tire. Le jeune homme tombe( photo 2), il est hier fier de sa besogne, fait pendre son arme en bandouillere. Il retourne comme Rambo apres le travail bien accompli. deux corps de jeunes ivoiriens gisent au milieu de la route.
Côte d'Ivoire : combats meurtriers entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo
A Abidjan, la marche sur la télévision d'Etat du camp Ouattara a tourné à l'affrontement armé entre Forces nouvelles et forces de l'ordre fidèles à Gbagbo. Des combats ont également eu lieu au centre du pays. Une trentaine de morts auraient été dénombrés dans les rangs des FN et parmi les civils. Le camp Ouattara appelle néanmoins à reprendre la marche vendredi.
On craignait des affrontements lors de cette journée à haut risque du jeudi 16 décembre en Côte d'Ivoire ; ils ont bel et bien eu lieu. A Abidjan, près de l'Hôtel du Golf servant de QG à Alassane Ouattara, des membres de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) ont échangé en milieu de journée des tirs nourris avec des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales à Laurent Gbagbo. Des combats ont également eu lieu à la mi-journée à Tiébissou, dans le centre de la Côte d'Ivoire, a-t-on appris auprès des deux camps.
A Abidjan, quelque 300 jeunes manifestants pro-Ouattara avaient commencé à marcher, vers midi - précédés par les Forces nouvelles (FN) parties en reconnaissance -, sur la télévision d'Etat (RTI) à l'appel du Premier ministre d'Alassane Ouattara, le chef de l'ex-rébellion des FN Guillaume Soro. Mais ils ont vite dû rebrousser chemin, en raison d'un accrochage entre FN et FDS avec armes lourdes, tirs d'obus et de canons qui a fait deux morts et un blessé dans le camp Ouattara, selon l'envoyé spécial à Abidjan du Nouvel Observateur, Christophe Boltanski. (voir ici le compte-rendu complet de la journée, heure par heure)
Outre ces deux morts, d'après Meité Sindou, le porte-parole de Guillaume Soro, cité par notre envoyé spécial, son camp a dénombré 30 morts et 100 à 110 blessés parmi les civils dans différents quartiers populaires d'Abidjan qui ont plutôt voté Ouattara : Adjamé, Koumassi, Abobo, Treichville, Yopougon. L'AFP confirme pour sa part quatre décès parmi les manifestants dans deux de ces quartiers.
A l'Hôtel du Golf, où se sont repliés les manifestants, les tirs se sont progressivement tus dans le courant de l'après-midi, selon notre envoyé spécial, lui-même bloqué à l'intérieur du bâtiment, où il s'apprêtait à passer la nuit. "L'hôtel est totalement encerclé", a-t-il rapporté.
Le porte-parole de Guillaume Soro a affirmé que la garde républicaine avait fait plusieurs tentatives pour attaquer le périmètre de sécurité de l'Hôtel du Golf.
D'après Meité Sindou, les tirs provenaient de la garde républicaine mais aussi de miliciens libériens, que Laurent Gbagbo aurait recrutés en nombre – il les évalue au nombre de 3.000. Il a affirmé qu'il y avait trois blindés des forces pro-Gbagbo autour de l'hôtel. "Pourraient-ils être tentés de prendre d'assaut l'hôtel ? Je ne crois pas", nous a confié Christophe Boltanski. "Les casques bleus de l'Onu sont toujours postés autour du bâtiment. Les forces françaises de la Licorne ont en outre assuré qu'elles interviendraient si l'Onu le demandait, ce qui peut être assez dissuasif pour les forces de Gbagbo".
Maintient des marches vendredi
En dépit des affrontements, Guillaume Soro, qui a donné une conférence de presse en fin de journée, a assuré qu'il "maintenait les objectifs initiaux" pour demain : il a annoncé qu'un cortège allait se réunir dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui pour se rendre à la RTI et à la "Primature". Celle-ci est occupée par le Premier ministre du camp adverse, Aké N'Gbo. Ces bureaux sont voisins du palais présidentiel où siège Laurent Gbagbo.
Ni Guillaume Soro, ni Alassane Ouattara n'ont quitté l'hôtel ce jeudi, a rapporté notre envoyé spécial, racontant qu'une fois les manifestants repliés dans le bâtiment, Alassane Ouattara avait fait une brève apparition pour rassurer ses troupes.
L'objectif visé par Guillaume Soro était de s'emparer d'un pilier du pouvoir du chef de l'Etat sortant Laurent Gbagbo, en y mettant en place un nouveau directeur général : la RTI est, depuis l'éclatement de la crise née de la présidentielle, tout entière dédiée à la défense du régime. Cette manifestation devait être une étape majeure dans l'affrontement entre les deux hommes, tous deux présidents proclamés après l'élection du 28 novembre.
Une opération, annoncée en début de semaine par Guillaume Soro, qui risquait de tourner à l'affrontement, s'était-on inquiété à l'étranger.
"Si le camp Ouattara a décidé de cette marche, c'est qu'il avait peur que ses partisans se démobilisent, que la population s'accommode de la situation présente. Mais la population a peur ; il n'est pas dit qu'elle se remobilisera demain après les affrontements d'aujourd'hui", estime notre envoyé spécial à Abidjan. Le Premier ministre de Ouattara a insisté, selon lui, sur le fait que le chef de la gendarmerie et le chef d'état-major des armées avaient "refusé de s'associer aux massacres".
"Maintenant, le camp Ouattara espère deux choses : que l'armée se rallie à son camp et que les Forces Nouvelles déboulent du Nord et qu'elles parviennent à prendre Yamoussoukro", juge-t-il.
Ban Ki-moon redoute un "retour à la guerre civile"
A l'étranger, l'inquiétude se fait sentir.
Paris appelle "à la retenue de part et d'autre" en Côte d'Ivoire, avait affirmé jeudi matin Michèle Alliot-Marie. "Je crois à l'acceptation par Gbagbo des résultats de l'élection où les Ivoiriens ont très clairement désigné Ouattara comme leur président, nous appelons également à la retenue de part et d'autre", avait déclaré la ministre des Affaires étrangères à LCI. "Je crois effectivement qu'il faut éviter toute violence. La Côte d'Ivoire n'a pas besoin de ça", avait répondu la ministre à une question sur l'opportunité ou non de demander l'annulation de la marche annoncée par les partisans d'Alassane Ouattara.
Le chef de l'ONU Ban Ki-moon redoutait un "retour à la guerre civile" dans ce pays coupé en un sud aux mains du camp Gbagbo et un nord FN depuis le putsch manqué de 2002. L'armée avait averti qu'elle tiendrait les Nations unies, qui selon elle soutiennent la marche, pour responsables d'éventuelles violences.
Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, a lui, prévenu, qu'il engagerait des poursuites contre quiconque serait responsable de violences meurtrières en Côte d'Ivoire.
Alassane Ouattara a été désigné vainqueur de la présidentielle par la commission électorale et reconnu président par une communauté internationale quasi-unanime. Mais le Conseil constitutionnel ivoirien, acquis au sortant, a invalidé ces résultats et proclamé la victoire de Laurent Gbagbo. Face à ce blocage lourd de menaces, le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, pourrait se rendre à Abidjan pour relancer les efforts de médiation.
(Sarah Halifa-Legrand - Nouvelobs.com, avec agences et notre envoyé spécial en Côte d'Ivoire, Christophe Boltanski)
mercredi 22 décembre 2010
La lutte inutile de Gbagbo
Pour gagner la lutte d'opinion, il faut avoir une superiorite morale Le probleme avec la lutte que Gbagbo veut mener c'est qu'il n'a rien sur ...
Le probleme avec la lutte que Gbagbo veut mener c'est qu'il n'a rien sur lequel s'arreter pour lutter. Il veut se baser sur la souverainete, mais c'est une notion arbitraire et cela pouvait marcher avant qu'il y ait des elections ou il a perdu. Tu ne peux pas brandir ta souverainete comme justification d'une injustice, d'un mal. Tu ne peux pas dire aux gens, selon la souverainete que j'ai je peux tuer mes citoyens, je peux annuler le vote de 600 000 de mes citoyens, car c'est fait selon ma constitution. Tu ne peux pas faire accepter cela. Cela va contre le minimum de bon sens et de la justice. Lorsque tu veux que les gens te respectent alors que toi tu ne respectes pas ta population, tu ne peux resister a la communaute internationale. L'espece humaine est lie par le fin lien de l'humanite. L'ivoirien est lie au malien, par le lien de l'humanite, de meme que le malien est lien au l'egyptien, le japonais, l'irlandais, etc.... Nous sommes tous devenus une communute humaine. On ne peut pas vouloir redefinir l'humanite en justifiant le mal qu'on fait a l'interieur de ses frontieres. On ne peut pas tuer les jeunes a la vue de tout le monde et dire "c'est chez moi, je fais ce que je veux". La conscience humaine est au dessus de la constitution de nimporte quel pays. Et si tout le monde s'offusque de ce qui se passe en CI c'est justement parce que le monde est devenu interconnecte.
Gbagbo croit gagner cette lutte en faisant accepter au reste du monde que si tu perds des elections, tu peux proclamer ta souverainete et ne pas ceder, et le monde dira "okay, c'es tpas notre affaire, c'est entre eux labas". NON, ca ne se passe plus comme ca sur la terre des humains, surtout lorsque ton peuple se revolte contre toi et que tu dois tuer et violer ta population. Si tu crois avoir obtenu le droit de violer les droits de ta population, les autres violeront ton droit et ta souverainete.
Cette lutte Gbagbo ne peut la gagner, et ceux qui sont prets a mourir pour leur pays, je demanderais de dire au revoir a leurs parents, car ils mourront vraiment. SI vous croyez aller au paradis apres votre mort, je dis vous vous mettez le doigt dans l'oeil jusqu'a l'omoplate. Dieu ou Jesus que vous appelez au secours, il voit aussi l'ame de tous ceux qui meurent a cause de votre entetement a rester au pouvoir, et aussi a cause de votre haine pour les autres. Tu ne peux pas hair ferocement quelqu'un et prier que Dieu t'aide. La base d'une priere qui est accueilli par Dieu, c'est l'amour dans son coeur pour son prochain. Aime ton prochain comme toi meme, c'est ca la base de toute vrai religion.
Le probleme avec la lutte que Gbagbo veut mener c'est qu'il n'a rien sur lequel s'arreter pour lutter. Il veut se baser sur la souverainete, mais c'est une notion arbitraire et cela pouvait marcher avant qu'il y ait des elections ou il a perdu. Tu ne peux pas brandir ta souverainete comme justification d'une injustice, d'un mal. Tu ne peux pas dire aux gens, selon la souverainete que j'ai je peux tuer mes citoyens, je peux annuler le vote de 600 000 de mes citoyens, car c'est fait selon ma constitution. Tu ne peux pas faire accepter cela. Cela va contre le minimum de bon sens et de la justice. Lorsque tu veux que les gens te respectent alors que toi tu ne respectes pas ta population, tu ne peux resister a la communaute internationale. L'espece humaine est lie par le fin lien de l'humanite. L'ivoirien est lie au malien, par le lien de l'humanite, de meme que le malien est lien au l'egyptien, le japonais, l'irlandais, etc.... Nous sommes tous devenus une communute humaine. On ne peut pas vouloir redefinir l'humanite en justifiant le mal qu'on fait a l'interieur de ses frontieres. On ne peut pas tuer les jeunes a la vue de tout le monde et dire "c'est chez moi, je fais ce que je veux". La conscience humaine est au dessus de la constitution de nimporte quel pays. Et si tout le monde s'offusque de ce qui se passe en CI c'est justement parce que le monde est devenu interconnecte.
Gbagbo croit gagner cette lutte en faisant accepter au reste du monde que si tu perds des elections, tu peux proclamer ta souverainete et ne pas ceder, et le monde dira "okay, c'es tpas notre affaire, c'est entre eux labas". NON, ca ne se passe plus comme ca sur la terre des humains, surtout lorsque ton peuple se revolte contre toi et que tu dois tuer et violer ta population. Si tu crois avoir obtenu le droit de violer les droits de ta population, les autres violeront ton droit et ta souverainete.
Cette lutte Gbagbo ne peut la gagner, et ceux qui sont prets a mourir pour leur pays, je demanderais de dire au revoir a leurs parents, car ils mourront vraiment. SI vous croyez aller au paradis apres votre mort, je dis vous vous mettez le doigt dans l'oeil jusqu'a l'omoplate. Dieu ou Jesus que vous appelez au secours, il voit aussi l'ame de tous ceux qui meurent a cause de votre entetement a rester au pouvoir, et aussi a cause de votre haine pour les autres. Tu ne peux pas hair ferocement quelqu'un et prier que Dieu t'aide. La base d'une priere qui est accueilli par Dieu, c'est l'amour dans son coeur pour son prochain. Aime ton prochain comme toi meme, c'est ca la base de toute vrai religion.
samedi 11 décembre 2010
Côte d'Ivoire: "Si la bataille doit avoir lieu, qu'elle fasse rage!"
Lu pour vous...
Samedi 11 décembre 2010 6 11 /12 /2010 19:37 Côte d'Ivoire: "Si la bataille doit avoir lieu, qu'elle fasse rage!"
«L’Hôtel du Golf est maintenant devenu un refuge de bandits. Et je crois qu’à la longue, il faut que nous nous préparions à libérer ce lieu de façon brutale.» Ces paroles claires et fermes, qui ont tout d’une promesse, ont été prononcées par le Général Dogbo Blé Brunot, Commandant de la Garde Républicaine de Côte d’Ivoire et par ailleurs Commandant du Palais présidentiel, lors d’une rencontre avec ses hommes vendredi 10 décembre 2010. A trop vouloir imposer un président illégitime et illégal en la personne d'Alassane Dramane Ouattara, la coalition françafricaine autour de Nicolas Sarkozy ne réussit qu'à radicaliser les positions de l'armée et du peuple ivoirien. Extraits.
[...] «Depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, l’une des Institutions, en l’occurrence le Conseil constitutionnel, est attaquée. On dit souvent que les militaires ne doivent pas s’ingérer dans les débats politiques. Mais quand la Nation est attaquée, quand le pays est attaqué par des étrangers, par des gens venus d’ailleurs, tout militaire doit s’engager. Et plus particulièrement les militaires de la Garde républicaine, c’est-à-dire les gardiens de la République, doivent être encore plus engagés. […]
Je suis venu ce matin pour vous dire qu’il semblerait qu’il y a des gens qui rodent autour des camps, pour recruter des militaires pour les faire basculer dans la « République du Golf », cette république diabolique qui s’est formée sous nos yeux.
Ordre vous est donné ce matin de mettre hors d’état de nuire par tous les moyens celui qui viendrait ici vous contacter. Et gare à celui qui va se rendre complice de ce genre d’individus. Je vous le répète, je vous donne l’ordre de mettre hors d’état de nuire par tous les moyens conventionnels ou non tout individu qui roderait autour de ce camp, pour vous contacter.
En remettant en cause la décision du Conseil constitutionnel, les pays étrangers et Choi démontrent là un mépris à l’égard de la souveraineté de notre Etat. Comme si la Côte d’Ivoire n’avait pas d’enfants. Ils oublient qu’il y a des enfants de la Côte d’Ivoire qui sont là. En Côte d’Ivoire, il y a le peuple et l’armée ivoirienne qui sont là. Je leur dit du haut de cette tribune que la Garde républicaine n’acceptera jamais et se battra de toutes ses forces avec tous ses moyens contre l’application d’une décision autre que celle du Conseil constitutionnel. Ils trouveront sur leur chemin des garçons, des militaires décidés à défendre la souveraineté de leur pays.
[…] Actuellement, ils sont dans un état d’inconscience totale qui leur permet de rêver. On ne peut pas accepter qu’un pays soit piétiné, que les Institutions d’un pays soient piétinées. La Côte d’Ivoire est la terre de nos pères, de nos ancêtres et ce n’est pas la terre des parents de Choi, ni de présidents des pays membres de la Cedeao. C’est à nous de défendre la terre de nos pères. Et personne d’autre ne le fera à notre place.
Ne vous laissez pas intimider ni impressionner par qui que ce soit, par une communauté dite internationale qui n’est qu’un ramassis de comploteurs qui veulent s’accaparer de la Côte d’Ivoire et de ses biens. En tant que dignes fils de ce pays, vous ne devrez pas accepter cela. C’est pourquoi je vous invite au rassemblement, à la mobilisation pour faire barrage à ces imposteurs et qu’ils trouvent sur leur chemin des enfants de la Côte d’Ivoire prêts à défendre leur pays.
[…] Que tous ceux qui sont entrain de faire ce complot contre la Côte d’Ivoire, en passant par Hotêl Sebroko (siège de l’Onuci), Hôtel du Golf, Abuja et l’Onu sachent que nous les attendons. Qu’ils se rendent compte qu’ils ne rendent même pas service à ceux qu’ils veulent mettre au pouvoir de force, au mépris des lois de notre pays. Si la bataille doit avoir lieu, il faut qu’elle fasse rage ! Et il faut que vous vous montriez à la hauteur de cet ultime combat de libération. Nous attendons les comploteurs au coin de la rue. Nous les attendons sur le terrain.
[…] L’Hôtel du Golf est maintenant devenu un refuge de bandits. Et je crois qu’à la longue, il faut que nous nous préparions à libérer ce lieu de façon brutale. Parce que c’est un peu trop facile. Il faut qu’on leur montre le contraire.
Officiers, sous-officiers, militaires de rang de la Garde républicaine, cette réunion d’aujourd’hui n’est pas une réunion comme on en a l’habitude, mais c’est un message que je voulais porter à votre connaissance. Face à la situation de mépris révoltante à laquelle nous faisons face, je vous demande de vous conditionner pour le combat ultime de la Côte d’Ivoire.»
Général Dogbo, Commandant de la Garde républicaine de Côte d'Ivoire, le 10 décembre 2010
Samedi 11 décembre 2010 6 11 /12 /2010 19:37 Côte d'Ivoire: "Si la bataille doit avoir lieu, qu'elle fasse rage!"
«L’Hôtel du Golf est maintenant devenu un refuge de bandits. Et je crois qu’à la longue, il faut que nous nous préparions à libérer ce lieu de façon brutale.» Ces paroles claires et fermes, qui ont tout d’une promesse, ont été prononcées par le Général Dogbo Blé Brunot, Commandant de la Garde Républicaine de Côte d’Ivoire et par ailleurs Commandant du Palais présidentiel, lors d’une rencontre avec ses hommes vendredi 10 décembre 2010. A trop vouloir imposer un président illégitime et illégal en la personne d'Alassane Dramane Ouattara, la coalition françafricaine autour de Nicolas Sarkozy ne réussit qu'à radicaliser les positions de l'armée et du peuple ivoirien. Extraits.
[...] «Depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, l’une des Institutions, en l’occurrence le Conseil constitutionnel, est attaquée. On dit souvent que les militaires ne doivent pas s’ingérer dans les débats politiques. Mais quand la Nation est attaquée, quand le pays est attaqué par des étrangers, par des gens venus d’ailleurs, tout militaire doit s’engager. Et plus particulièrement les militaires de la Garde républicaine, c’est-à-dire les gardiens de la République, doivent être encore plus engagés. […]
Je suis venu ce matin pour vous dire qu’il semblerait qu’il y a des gens qui rodent autour des camps, pour recruter des militaires pour les faire basculer dans la « République du Golf », cette république diabolique qui s’est formée sous nos yeux.
Ordre vous est donné ce matin de mettre hors d’état de nuire par tous les moyens celui qui viendrait ici vous contacter. Et gare à celui qui va se rendre complice de ce genre d’individus. Je vous le répète, je vous donne l’ordre de mettre hors d’état de nuire par tous les moyens conventionnels ou non tout individu qui roderait autour de ce camp, pour vous contacter.
En remettant en cause la décision du Conseil constitutionnel, les pays étrangers et Choi démontrent là un mépris à l’égard de la souveraineté de notre Etat. Comme si la Côte d’Ivoire n’avait pas d’enfants. Ils oublient qu’il y a des enfants de la Côte d’Ivoire qui sont là. En Côte d’Ivoire, il y a le peuple et l’armée ivoirienne qui sont là. Je leur dit du haut de cette tribune que la Garde républicaine n’acceptera jamais et se battra de toutes ses forces avec tous ses moyens contre l’application d’une décision autre que celle du Conseil constitutionnel. Ils trouveront sur leur chemin des garçons, des militaires décidés à défendre la souveraineté de leur pays.
[…] Actuellement, ils sont dans un état d’inconscience totale qui leur permet de rêver. On ne peut pas accepter qu’un pays soit piétiné, que les Institutions d’un pays soient piétinées. La Côte d’Ivoire est la terre de nos pères, de nos ancêtres et ce n’est pas la terre des parents de Choi, ni de présidents des pays membres de la Cedeao. C’est à nous de défendre la terre de nos pères. Et personne d’autre ne le fera à notre place.
Ne vous laissez pas intimider ni impressionner par qui que ce soit, par une communauté dite internationale qui n’est qu’un ramassis de comploteurs qui veulent s’accaparer de la Côte d’Ivoire et de ses biens. En tant que dignes fils de ce pays, vous ne devrez pas accepter cela. C’est pourquoi je vous invite au rassemblement, à la mobilisation pour faire barrage à ces imposteurs et qu’ils trouvent sur leur chemin des enfants de la Côte d’Ivoire prêts à défendre leur pays.
[…] Que tous ceux qui sont entrain de faire ce complot contre la Côte d’Ivoire, en passant par Hotêl Sebroko (siège de l’Onuci), Hôtel du Golf, Abuja et l’Onu sachent que nous les attendons. Qu’ils se rendent compte qu’ils ne rendent même pas service à ceux qu’ils veulent mettre au pouvoir de force, au mépris des lois de notre pays. Si la bataille doit avoir lieu, il faut qu’elle fasse rage ! Et il faut que vous vous montriez à la hauteur de cet ultime combat de libération. Nous attendons les comploteurs au coin de la rue. Nous les attendons sur le terrain.
[…] L’Hôtel du Golf est maintenant devenu un refuge de bandits. Et je crois qu’à la longue, il faut que nous nous préparions à libérer ce lieu de façon brutale. Parce que c’est un peu trop facile. Il faut qu’on leur montre le contraire.
Officiers, sous-officiers, militaires de rang de la Garde républicaine, cette réunion d’aujourd’hui n’est pas une réunion comme on en a l’habitude, mais c’est un message que je voulais porter à votre connaissance. Face à la situation de mépris révoltante à laquelle nous faisons face, je vous demande de vous conditionner pour le combat ultime de la Côte d’Ivoire.»
Général Dogbo, Commandant de la Garde républicaine de Côte d'Ivoire, le 10 décembre 2010
mardi 30 novembre 2010
La RTI empeche de diffuser les resultats des elections ce matin mardi 30 Novembre 2010
Par DL
30/11/2010
11:54:59 CÔTE D'IVOIRE :: POLITIQUE
:: Article de la rédaction de Koaci.com en Côte d’Ivoire ::
Débuté ce lundi soir avec le vote diaspora l’annonce des résultats provisoires par la CEI devait reprendre ce mardi matin à 10h GMT en direct sur la RTI comme l’indiquait le porte parole de l’organe chargée d’organiser l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
À la surprise générale, sous prétexte d’un émetteur satellite défaillant, la RTI a quitté le siège de la CEI, situé aux 2 plateaux, ce mardi aux environs de 9h depuis lequel elle diffusait l’annonce des résultats provisoires.
Les journalistes ont été priés de quitter les lieux, l’onuci est venu récupérer les procès-verbaux. La destination des documents est restée inconnue.
D’autre part, après le depart du convoi de l’ONUCI, c’est un autre mais des forces de l’ordre ivoirienne qui a quitté le siège avec également, à bord des véhicules, des procès verbaux.
Notons que selon nos informations, q'une grande partie du personnel de la CEI, dont le président Youssouf Bakayoko, a rejoint l'hotel du golf à la riviera de Cocody, lieu protégé par l'ONUCI, par crainte de trouble.
Aucune information n’a été donnée quant à la poursuite de la divulgation des résultats provisoires. La suspicion d’une manipulation est forte compte tenu de l'opacité générale qui règne autour de ce nouvel épisode.
Laurent Despas, Koaci.com Abidjan
30/11/2010
11:54:59 CÔTE D'IVOIRE :: POLITIQUE
:: Article de la rédaction de Koaci.com en Côte d’Ivoire ::
Débuté ce lundi soir avec le vote diaspora l’annonce des résultats provisoires par la CEI devait reprendre ce mardi matin à 10h GMT en direct sur la RTI comme l’indiquait le porte parole de l’organe chargée d’organiser l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
À la surprise générale, sous prétexte d’un émetteur satellite défaillant, la RTI a quitté le siège de la CEI, situé aux 2 plateaux, ce mardi aux environs de 9h depuis lequel elle diffusait l’annonce des résultats provisoires.
Les journalistes ont été priés de quitter les lieux, l’onuci est venu récupérer les procès-verbaux. La destination des documents est restée inconnue.
D’autre part, après le depart du convoi de l’ONUCI, c’est un autre mais des forces de l’ordre ivoirienne qui a quitté le siège avec également, à bord des véhicules, des procès verbaux.
Notons que selon nos informations, q'une grande partie du personnel de la CEI, dont le président Youssouf Bakayoko, a rejoint l'hotel du golf à la riviera de Cocody, lieu protégé par l'ONUCI, par crainte de trouble.
Aucune information n’a été donnée quant à la poursuite de la divulgation des résultats provisoires. La suspicion d’une manipulation est forte compte tenu de l'opacité générale qui règne autour de ce nouvel épisode.
Laurent Despas, Koaci.com Abidjan
mardi 23 novembre 2010
Seize cadres d'un parti d'opposition condamnés à la prison
15 novembre 1999
Seize cadres d'un parti d'opposition condamnés à la prison en Côte d'Ivoire;
Pour M. Ouattara, ce sont des prisonniers politiques
AUTEUR: POMPEY FABIENNE
RUBRIQUE: International
LONGUEUR: 693 mots
En tête de la colonne des vingt prévenus, comme lors des deux premiers jours du procès, Henriette Diabaté, soixante-quatre ans, est entrée, vendredi 12 novembre au matin, dans la petite salle du tribunal d'Abidjan. Toujours souriante et élégante, elle a levé le poing à l'adresse des proches autorisés à assister aux audiences. Alors que les débats ont été ponctués d'interventions de la salle lors du réquisitoire, le verdict est tombé dans un silence de cathédrale: deux ans de prison pour onze des dirigeants du Rassemblement des républicains (RDR) - dont Henriette Diabaté, secrétaire générale du parti et ancienne ministre, et quatre députés.
Cinq prévenus ont été condamnés à un an de prison. Quatre autres ont été relaxés.
SANS MOTIFS ET SANS PREUVES
Arrêtés le 27 octobre, lors d'une manifestation organisée pour réclamer la libération des médias d'Etat qui a tourné à l'affrontement avec les forces de l'ordre, les dirigeants du RDR, le parti d'Alassane Ouattara, candidat à l'élection présidentielle d'octobre 2000, ont été condamnés dans le cadre de la loi anticasseurs, qui tient les organisateurs d'une manifestation pour responsables des débordements.
L'ancien premier ministre et ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), qui a renoncé à renouveler son contrat pour entrer en politique, est, depuis son retour de Washington fin juillet, au centre d'une bataille politico-juridique entre son parti et le pouvoir. La mouvance présidentielle lui conteste sa nationalité ivoirienne et remet donc en cause la possibilité pour lui de briguer la magistrature suprême.
M. Ouattara, qui considère les condamnés comme des prisonniers politiques , voit derrière la décision de la justice une volonté du gouvernement de décapiter son parti, dont les dirigeants ont été condamnés, dit-il, sans motifs et sans preuves. On n'a même pas pu établir qui était responsable des casses qui se sont déroulées dans des quartiers populaires alors que les militants et les dirigeants ont été obligés de se replier au siège du parti, sous la pression des forces de l'ordre. Le pouvoir, lui, n'a cessé de rappeler, cette semaine, à grand renfort d'images d'archives rediffusées à la télévision nationale, que la loi anticasseurs a été élaborée, en 1992, par le gouvernement de M. Ouattara.
C'est une loi d'une autre époque. Les partis politiques ont acquis une maturité, plaide aujourd'hui l'ancien premier ministre, favorable à son abrogation.
Le RDR paraît aujourd'hui bien affaibli. Les plus combatifs et les plus populaires des dirigeants mis derrière les barreaux, M. Ouattara n'a plus d'état-major en Côte d'Ivoire. La direction intérimaire, inexpérimentée, a du mal à reprendre le flambeau.
De plus, les condamnés et le parti, pour une grande part financé par M. Ouattara lui-même, devront payer quelque 9,5 millions de francs français de dommages et intérêts pour les casses. En voyage depuis plus de deux mois, M.
Ouattara, qui séjourne actuellement en France, à Mougins (Alpes-Maritimes), a annoncé, vendredi 12 novembre, son retour en Côte d'Ivoire pour la semaine prochaine, vu l'urgence de la situation.
Je reste candidat à la présidentielle et je remplis toutes les conditions d'éligibilité, a-t-il déclaré.
Profitant à son arrivée d'un contexte socio-économique difficile et de la baisse de popularité du chef de l'Etat, Henri Konan Bédié, M.
Ouattara est apparu à nombre d'Ivoiriens comme une alternance crédible. Avant son retour, il était déjà crédité de 23 % d'intentions de vote, selon un sondage confidentiel établi par la Sofres, contre 24 % pour l'opposant de toujours, le socialiste Laurent Gbagbo, et 40 % pour M. Bédié.
Les coups portés au RDR n'ont pas pour le moment déclenché de véritable fronde dans le pays. Certes, le 27 octobre, des bus ont brûlé à Abidjan, la préfecture de Korogho, au nord du pays, a été en partie incendiée et des marches ont été organisées dans toutes les villes de province. Un militant du RDR est mort, voici une semaine, après une altercation à Daloa (Ouest) avec les forces de l'ordre.
Mais le pays, sous haute surveillance policière et militaire, est resté relativement calme à l'annonce du verdict.
' Le leader ivoirien prône pour sa part un mélange d'action politique et d'action violente comme les ' boycotts actifs
21 novembre 1997
Colloque sur l'Afrique à Paris;
Le ' modèle ' Kabila
AUTEUR: Pierre PRIER
RUBRIQUE: LA VIE INTERNATIONALE
LONGUEUR: 503 words
' Je constate que Laurent-Désiré Kabila est l'homme le plus célèbre de l'Afrique... ' Laurent Gbagbo, l'opposant le plus prestigieux de Côte-d'Ivoire, a du vague à l'âme : ' Même dans mon pays, qui n'a aucune frontière avec l'ex-Zaïre, au fond de la brousse les villageois me disent : ' Il faut faire comme Kabila / ' Et nous, nous prêchons la bonne parole, demandant aux gens d'être démocrates... ' L'ombre du tombeur de Mobutu s'est invitée sans permission à la réunion africaine organisée mercredi soir à Paris par le parti socialiste. Le thème du jour était : ' Stratégie électorale ou tentation armée ' ?
La réponse arrive immédiatement. Les invités d'honneur, chefs de file des oppositions de cinq pays francophones, Côte-d'Ivoire, Guinée, Niger, Mauritanie, République centrafricaine, lancent un avertissement unanime : le bulletin de vote perd du terrain. Leurs militants, fascinés par la victoire éclair du nouveau maître de l'ex-Zaïre, les poussent à prendre les armes. ' Nous sommes en train d'être dépassés par notre base ', dit le Guinéen Alpha Condé. ' A moi aussi, on me dit que si je veux vraiment le changement, il faut faire comme Kabila. Il y a aujourd'hui un mythe Kabila. '
Deux sortes de démocratie
Comme ses pairs, Alpha Condé se sent obligé d'écouter ce message sans nuance. A l'exception de Gbagbo, plus nuancé, ces acteurs de la politique classique se montrent, sans précaution oratoire, tentés par la violence pour conquérir le pouvoir. ' Après tout, chez vous, la démocratie n'est pas venue pacifiquement, lance Alpha Condé. La Révolution française a coupé beaucoup de têtes. '
Pour eux, l'histoire récente des démocraties en Afrique de l'Ouest, commencée en 1990, est déjà terminée. Par des moyens divers : des élections truquées aux manoeuvres destinées à empêcher les opposants les plus populaires de se présenter en passant par les milices armées les présidents en place refusent l'alternance, affirment-ils.
Le désarroi n'est pas absent des réflexions de ces hommes qui regrettent de voir les pays occidentaux fermer les yeux, ' comme s'il y avait deux sortes de démocratie, une pour le Nord et une pour les pays tropicaux '.
Laurent Gbagbo résume sa vision de l'impasse démocratique sur le continent : ' En Afrique noire, c'est celui qui organise les élections qui les gagne. ' Le leader ivoirien prône pour sa part un mélange d'action politique et d'action violente comme les ' boycotts actifs '. Mais ses collègues ne s'interdisent plus de rêver à des renversements par des militaires légalistes, qui pourraient ouvrir la voie à des élections transparentes.
Leurs militants de base, eux, ne s'embarrassent pas de ces nuances. Et dans la salle un représentant de l'opposition de l'ex-Zaïre ose rompre le consensus : ' Le leader de mon parti, Etienne Tshisekedi, devrait être ici. C'est Kabila qui lui a interdit de quitter Kinshasa. Ceux qui croient que Kabila a fait une guerre de libération rêvent. La libération ne passe pas par les armes. Sinon, le continent africain deviendra invivable. '
Ouattara, le retour II ?
03 juillet 1997
Ouattara, le retour II ?
RUBRIQUE: LES AFRIQUES PAYS PAR PAYS; COTE D'IVOIRE N. 285
LONGUEUR: 238 words
C'est à nouveau l'agitation dans l'opposition ivoirienne après le voyage aux Etats-Unis de Laurent Gbagbo, leader du FPI, et - dans le cadre d'une mission de "femmes politiques africaines" financée par les Etats-Unis - d'Aminata Kanaté, maire RDR de Makono. Reçu notamment à l'International Republican Institute, Laurent Gbagbo a rencontré pendant deux semaines de nombreux hommes politiques et hauts fonctionnaires américains... et français, comme Michel Camdessus, directeur général du FMI.
L'adjoint de ce dernier, Alassane Dramane Ouattara, a dîné en compagnie de son épouse Dominique, le vendredi 20 juin, avec son compatriote. Un dîner aux chandelles qui a relancé les supputations sur un retour en fanfare du "candidat non déclaré" de 1995. On est déjà à mi -parcours de l'an 2000...
Sur le chemin du retour, Laurent Gbagbo devait s'arrêter en Grande-Bretagne pour s'entretenir avec Martial Ahipeaud, ancien président de la FESCI, le syndicat des étudiants. Ce dernier est chouchouté à Londres par l'équipe de Tony Blair. Ahipeaud et Guillaume Soro, un autre ancien responsable du syndicat étudiant, aujourd'hui réfugié au Ghana, ont en effet toujours leur mot à dire sur l'évolution du mouvement. Enfin, le leader du FPI devait également faire escale à Paris, où son ami Guy Labertit est le "Monsieur Afrique" du Parti socialiste au pouvoir. Mais le président Henri Konan Bédié a toujours son ami Michel Dupuch à l'Elysée...
Laurent Gbagbo chez Omar Bongo à Libreville
COTE D'IVOIRE: Laurent Gbagbo chez Omar Bongo à Libreville
RUBRIQUE: LES AFRIQUES PAYS PAR PAYS N. 251
LONGUEUR: 54 words
Le leader du Front populaire ivoirien (FPI) qui n'a pu encore se représenter dans son fief de la région de Gagnoa - le pouvoir ayant décidé un report des législatives pour troubles à l'ordre public - est allé discrètement, le 19 janvier, rendre visite à Libreville au président Omar Bongo. Pour se plaindre d'Henri Konan Bédié ?
Côte d'Ivoire. Abidjan verrouille les élections législatives
La Croix
24 novembre 1995
Côte d'Ivoire. Abidjan verrouille les élections législatives. OUAGADOUGOU DE NOTRE CORRESPONDANTE.
AUTEUR: POMPEY Fabienne
RUBRIQUE: MONDE; Pg. 11
LONGUEUR: 412 mots
Les deux principaux leaders de l'opposition ivoirienne ne participeront pas aux élections législatives du dimanche 26 novembre. Laurent Gbagbo, du Front populaire ivoirien (FPI), et Djeny Kobina, du Rassemblement des Républicains (RDR), ont été exclus du scrutin par le ministère de l'intérieur. En effet, les autorités ivoiriennes ont jugé que les conditions de "paix sociale" n'étaient pas remplies dans la circonscription où Laurent Gbagbo devait remettre son mandat de député en jeu.
Quant à Djeny Kobina, il n'aurait pas remis son certificat de nationalité lors du dépôt de candidature à la députation, alors qu'il est suspecté d'avoir des parents ghanéens. Une enquête a été ouverte pour déterminer son "ivoirité". L'un et l'autre ont dénoncé immédiatement cette "manoeuvre".
Un débat récurrent
sur l'"ivoirité"
Laurent Gbagbo conteste le fait que sa circonscription, comme trois autres situées dans l'ouest du pays, fasse l'objet d'un scrutin particulier lorsque le pouvoir jugera que le calme et la sécurité y seront assurés.
Lors de l'élection présidentielle du 22 octobre dernier, cette région, le pays bété, ethnie dont est issu Laurent Gbagbo, a été le théâtre d'affrontements entre des autochtones et des migrants baoulés, ethnie du président élu Henri Konan-Bédié, faisant 25 morts. Près de 2 000 Baoulés ont dû fuir les plantations du pays bété.
Gouverné sans partage pendant trente-quatre ans par Félix Houphouët-Boigny décédé en décembre 1993, le pays semble tâtonner dans la gestion de l'après-Houphouët. Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire, le PDCI, instrument du pouvoir depuis l'indépendance, s'est scindé pour donner naissance au Rassemblement des Républicains (RDR) uni derrière Alassane Ouattara, premier ministre d'Houphouët, aujourd'hui haut dirigeant de la Banque mondiale.
Lui aussi fut victime, comme l'est aujourd'hui Djeny Kobina, du débat sur l'"ivoirité", le pouvoir affirmant qu'il était issu de parents burkinabés et non pas ivoiriens, condition sine qua non à l'éligibilité.
Cet acharnement à tout mettre en oeuvre pour assurer la victoire du PDCI et de son candidat Henri Konan-Bédié, qui n'a pas hésité à faire sortir l'armée des casernes pour assurer le bon déroulement du scrutin, a surpris les observateurs de la vie ivoirienne. Car l'opposition, qui ira aux législatives en ordre dispersé, ne constitue pas une menace sérieuse pour le président. Le parti au pouvoir détient 148 sièges à l'assemblée contre 16 à l'opposition.
Fabienne POMPEY
Deux opposants ivoiriens interdits de candidature aux élections législatives
23 novembre 1995
Deux opposants ivoiriens interdits de candidature aux élections législatives;
La majorité devrait profiter des divisions adverses
AUTEUR: PICARD FRANCOIS
RUBRIQUE: International
LONGUEUR: 684 mots
Alors que les deux principaux partis de l'opposition ont levé leur mot d'ordre de boycottage actif des électionsleurs dirigeants se trouvent exclus des élections législatives du 26 novembre. Laurent Gbagbochef du Front populaire ivoirien (FPI)social-démocratevoit sa circonscription en pays bété privée de scrutinet Djény Kobinasecrétaire général du Rassemblement des républicains (RDR)centristeest accusé de ne pas satisfaire aux conditions de nationalité imposées par le code électoralqui a déjà interdit au candidat potentiel du RDRl'ancien premier ministre Alassane Ouattarade se présenter à l'élection présidentielle.
Cette controverse aura dominé une campagne à l'issue de laquelledimanche 26 novembrele Parti démocratique de Côte-d'Ivoire (PDCI)au pouvoir depuis l'indépendancetentera de conserver une majorité écrasante au Parlement. Le ministre de l'intérieurEmile Constant Bombeta justifié la décision de suspendre le vote dans trois circonscriptions du centre-ouest dont celle de M. Gbagbopar le fait que plus de trois mille Baoulésde la même ethnie que le président Henri Konan Bédién'ont pas pu regagner leurs terres depuis l'élection présidentielle du mois dernier.
A l'époquedes affrontements avec les autochtones bétésainsi que des rumeurs de massacresavaient provoqué l'exode vers les villes de plusieurs milliers de paysans baoulés. Le parti de M. Gbagbo dénonce ce reportaccusant le gouvernement d'avoir attendu trop longtemps avant de calmer les esprits dans le but de diaboliser le FPI dans son fief.
Si M. Gbagbo doit attendre avant de se présenterson homologue du RDRDjény Kobina doit prouver son ivoirité devant la Cour constitutionnellefaute de quoi il sera exclu de la compétition électorale dans le quartier d'Adjamé à Abidjan. M. Bombet affirme que M. Kobina n'a pas déposé de certificat de nationalité et quand ledit certificat a été publié par plusieurs journaux d'oppositioncette semainela presse progouvernementale a laissé entendre qu'il pourrait s'agir d'un faux ou d'un document qui n'est pas en règle.
UNE MAJORITE ECRASANTE
Ce n'est pas de notre faute si M. Djény Kobina est ghanéena dit le ministre de l'intérieuralors que M. Kobina fut candidat du PDCI aux dernières élections législativesen 1990. Lors de ce premier scrutin législatif pluraliste depuis l'indépendance165 des 175 sièges étaient revenus au PDCI. A l'époquel'opposition naissante se mesurait à Houphouët-Boignyqui venait d'être élu pour la septième et dernière fois président.
Depuis lorsle père fondateur du pays est mort et son successeurM. Bédiéest passé du perchoir de l'Assemblée nationale à la présidence de la républiquele FPI s'est implanté et beaucoup de millitants du PDCI dont M. Kobina ont quitté le parti pour former le RDRen particulier au nord du pays.
Bien que Baoulénatif de Yamoussoukrodans le centreHouphouët-Boigny avait été élu pour la première foisen 1945dans le Nordà Koroghocomme représentant l'Assemblée constituante de la IVe République ettoute sa vieil a su préserver l'alliance entre Dioulas et Sénoufos des savanes du Nord et Akans du Sud forestier. Aujourd'huiles Nordistes sont divisés entre RDR et PDCIcomme à Koroghooù s'affrontent deux candidats issnus de l'une des grandes familles sénoufosles Koulibaly.
Mais l'effritement de la base du PDCI peut être compensé par les divisions de l'opposition. Car la politique de désistement voulue par le Front républicain a volé en éclatsà la veille du dépôt des candidatureset dans beaucoup de circonscriptions les triangulaires profiteront au parti au pouvoir pour cette élection à un seul tour.
Si les modalités du scrutin restent floues vérification des listes électorales incomplètecampagne qui a démarré sans proclamation officielle et avant même que la liste des candidats ne soit publiéele PDCI s'accroche à l'idée de s'assurer une écrasante majorité. Alors qu'un mois après l'élection présidentielle le portrait du candidat Bédié orne toujours les panneaux publicitaires d'Abidjanle PDCI a lancé une nouvelle campagne d'affichage: l'image d'une troupe d'éléphants avec la légende Donnons une majorité de progrès au président.
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