Lundi 29 Décembre 2008 | :: | ORIGINES DE LA GUERRE A L'OUEST | |||
Laurent Gbagbo:"C'est Taylor qui a attaqué mon pays " Le matin D'Abidjan | |||||
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lundi 29 décembre 2008
dimanche 28 décembre 2008
Gbagbo pleure ses avions de guerre
Politique | Publié le: 28/12/2008 le patriote |
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Bakary Nimaga
Comment les services secrets ivoiriens ont fait preuve d'incompetents?
poste sur le Net.
l'histoire ressemblerait a un conte de fee si les faits actuels n'etaient pas verifies sur place। Or le deoulement de l'actualite le demontre tres clairement. Dans les jours et annees qui suivent la Guniee deviendra un enjeu tres important et pour cause.....
Depuis l'embargo sur la CI. le president Gbagbo avait importe des armes en fait beaucoup d'armes. il les a fait stocke en Guinee. Sachant le president Conte tres malade, des membres des services secrets ivoiriens et des membres proches de Gbagbo ont ete envoyes en Guinee pour la surveillance de ces armes en collaborations bien sur avec les forces armees de la Guinee. Qui peut laisser des bijoux ou objets precieux s'elevant a des milliards entre les mains d'un moribond sans les surveiller lui meme ou les faire surveiller? Vous comprenez donc qu'il ne s'agit pas seulement d'une affaire d'armes bloquees en Guinee, mais aussi des membres de l'entourage de Gbagbo.
Acte 1 L'echec de services secrets ivoirien:
Les services secrets ivoiriens charges de la surveillance de ces armes ont failli a leur mission. Ils etaient non seulement charges de la surveillance des avions et autres armes de guerre mais aussi de rendre compte au jour le jour de l'evolution de la sante du president Guineen. Or apres la mort du president qu'ils ont tous appris sur les ondes comme tout le monde (1ere echec) les services secrets ivoiriens ont cru que tout allait se derouler selon la constitution et que le nouveau president serait le president de l'assemblee nationale proche du president Conte. Erreur les puschistes ont pris tout le monde a court. Ce n'est qu'a ce moment que les services secrets ivoiriens ont demande a Gbagbo l'envoi de mercenaires pour appuyer le president de l'assemblee naationale dans sa prise de fonction. Les puschistes qui tergiverssaient au depart ont alors compris. Il fallait agir vite pour conserver le pouvoir. Ils s'organisent donc et designent Camara comme leur chef et par la suite leur president. Gbagbo se met alors en colere. Non seulement les armes sont bloques, mais aussi ses hommes de confiance qui risquent de tomber dans les mains du nouveau pouvoir et de faire des aveux.
Acte 2: L'entree de Wade et de la France en action:
Les pushistes qui cherchent des soutiens tout azimuts demandent alors a Wade de les aider. Le president wade dit a Camara: Petit ne t'en fait pas. En Afrique de l'ouest je suis le seul a qui le president americain telephone. J'ai ete jusqu'a ce jour le seul a qui le president elu Barack Obama a parle. Pour la France je ne peux meme pas t'en parler. Si c'est pour cela ne t'en fait pas. Tout ce que je te demande, c'est de faire en sorte qu'il n y ait pas d'effusion de sang et que tu me promets que tu rentreras dans les casernes apres les elections. Demain tu m'entendras sur RFI, BBc, France24... Le petit Camara n'en croyait. Effectivement il est etonne d'entre wade parler depuis Paris pour un soutien a la jeune junte. La France voit l'occasion rever de reprendre la Guinee. Elle ajoute meme secretement que si le petit Camara suit les ordres au pas, il n y aurait pas d'obstacles a le soutenir et a la maintenir au pouvoir.
Gbagbo court en Guinee mais aura tout perdu
Sur le pretexte d'assister aux obseques du president defunt,m Gbagbo court en Guinnee. Mal lui en pri. Le nouveau president le capitaine Camara ne le rencontre pas. Les armes qui s'elevent a des milliards, mais aussi des hommes surs qui pourraient passer aux aveux dans peu de temps sont bloques en Guinee. Au derniere nouvelles Gbagbo a decide de jouer calme. La France quant a elle a decide de jouer toutes les cartes. A l'heure ou je vous parle une mission Francaise est en route pour Conakry pour evaluer les armeset aussi interroger les membres des services secrets ivoiriens.
Comme on nos services secrets ivoiriens sont des bons a rien. Au lieu de surveiller la situation en Guinee, ce sont les nanas guineenes qu'ils surveillainet. dans cette affaire ils auraient pu faire jouer leur competence. Si dans un pays pauvres et demunis comme la Guinee, ils ont failli a leur mission, que peuvent ils encore dans ce monde de plus en plus complex? Non seulement Gbagbo est oblige maintenant de negocier pour les armes, mais aussi pour ses proches. Des milliards parti en fumee a cause de l'incompetence de nos services secrets.
samedi 27 décembre 2008
Les parties à l’Accord politique de Ouagadougou
PREAMBULE
Les parties à l’Accord politique de Ouagadougou
l Rappelant que l’Accord politique de Ouagadougou a été entériné par la CEDEAO, l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies ;
l Conscientes de la nécessité de conduire à son terme le processus de paix engagé par les Accords politiques de Ouagadougou et les accords précédents ;
l Déterminées à s’acquitter pleinement des engagements pris dans le cadre de l’Accord politique de Ouagadougou du 04 mars 2007 et de ses accords complémentaires et à réaliser la réunification du pays pour aller aux élections dans de bonnes conditions ;
l Soucieuses d’assurer à la République de Côte d’Ivoire des élections libres, transparentes, justes et démocratiques, gage d’une réconciliation nationale réelle et d’une paix durable ;
l Désireuses de redonner à la Côte d’Ivoire sa place dans la sous région ouest africaine et dans le concert des nations ;
l Reconnaissant le rôle d’arbitrage dévolu au Facilitateur par l’Accord politique de Ouagadougou et la résolution 1765 (2007) du Conseil de sécurité des Nations Unies ;
Après consultations sous l’égide de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso, Facilitateur du Dialogue direct inter ivoirien, à Ouagadougou les 15 et 16 septembre 2008 et les 13 et 14 octobre 2008 ;
Sont convenues de ce qui suit :
TITRE I - DE L’IDENTIFICATION ET DU PROCESSUS ELECTORAL
Article 1 : les deux Parties s’engagent à tout mettre en œuvre pour que l’opération d’identification soit un succès et que les élections présidentielles et législatives se déroulent dans les meilleures conditions possibles.
TITRE II- DES FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE
Article 2 : les deux Parties conviennent que les textes juridiques relatifs à la Nouvelle Armée nationale seront élaborés et signés au plus tard dans un délai d’un mois à compter de la date de signature du présent Accord complémentaire. La mise en place effective de la Nouvelle Armée Nationale interviendra au plus tard un mois après l’investiture du nouveau Président de la République.
En attendant la mise en place de la Nouvelle Armée Nationale, le Centre de Commandement Intégré (CCI) poursuivra ses activités conformément aux dispositions des paragraphes 3.1.1., 3.1.2. et 3.1.3. de l’Accord politique de Ouagadougou.
Article 3 : Afin de favoriser l’organisation des élections dans de bonnes conditions, les deux Parties ont convenu de relancer, sans délai et sous la conduite du CCI et la supervision des Forces impartiales, le désarmement, le stockage des armes des deux Forces ex belligérantes, ainsi que la démobilisation des ex combattants des Forces Nouvelles. En tout état de cause, ces opérations devront être achevées au plus tard deux mois avant la date fixée pour l’élection présidentielle.
Les armes recueillies seront stockées par le CCI, sous la supervision des Forces Impartiales.
Les Forces Nouvelles transmettront sans délai au facilitateur, pour le CCI, la liste des 3400 éléments proposés pour être commis à des tâches de sécurité aux fins de leur déploiement dans les meilleurs délais aux côtés de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale, sous le commandement du CCI. A l’issue du processus de sortie de crise, ils pourront postuler aux concours de recrutement dans la Police Nationale et dans la Gendarmerie Nationale sur la base des critères nationaux de recrutement. Leur prise en charge sera assurée par le budget de l’Etat.
Les Forces Nouvelles transmettront aussi au facilitateur, pour le CCI, la liste du quota des 600 éléments issus de l’Accord de Pretoria qui seront déployés sans délai aux côtés de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale sous le commandement du Centre de commandement intégré. A l’issue du processus de sortie de crise, ils seront intégrés dans la Police Nationale et dans la Gendarmerie Nationale. Leur prise en charge sera assurée par le budget de l’Etat.
Article 4 : Afin d’accélérer la démobilisation des ex combattants des
Forces Nouvelles, les deux Parties invitent le Gouvernement à verser aux ex combattants démobilisés une prime ou aide directe de démobilisation d’un montant de cinq cent mille (500 000) francs CFA pour solde de tout compte. En tout état de cause, la démobilisation des ex combattants des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) devra être achevée au plus tard deux mois avant la date fixée pour l’élection présidentielle.
Article 5 : Concernant la démantèlement des milices, les deux Parties conviennent d’entamer leur désarmement, le stockage de leurs armes et leur démobilisation sous l’autorité du CCI et sous la supervision des Forces impartiales, concomitamment avec la démobilisation des ex combattants des FAFN. En tout état de cause, le démantèlement des milices devra être achevé au plus tard deux mois avant la date fixée pour l’élection présidentielle.
Les armes recueillies seront stockées par le CCI, sous la supervision des Forces impartiales.
Afin d’accélérer le démantèlement des milices, les parties invitent le Gouvernement à verser aux miliciens démobilisés une prime ou aide directe de démobilisation d’un montant de cinq cent mille (500 000) francs CFA pour solde de tout compte.
Article 6 : Concernant les quotas d’intégration d’éléments des FAFN dans la Nouvelle Armée Nationale, les deux Parties, se référant aux propositions contenues dans l’arbitrage du Facilitateur du 5 janvier 2008, ont décidé de régler la question comme suit :
l Les Forces Nouvelles procéderont d’abord à l’identification et au profilage de leurs ex-combattants ayant déposés les armes et transmettront leur liste définitive au Facilitateur ;
l Elles soumettront ensuite au Gouvernement une liste de 5000 ex-combattants aptes en vue de leur intégration dans la Nouvelle Armées Nationale ;
l Le Gouvernement statuera sur le dossier des 5000 ex-combattants des Forces Nouvelles et prendra les décisions appropriées pour leur intégration dans la Nouvelle Armée Nationale dans un délai qui n’excédera pas deux ans ;
l En attendant leur intégration dans la Nouvelle Armée Nationale, les ex combattants des FAFN seront regroupés, sous le commandement de l’Etat-major des Forces Nouvelles appuyé par les Forces Impartiales, pour une formation commune de base, dans les camps militaires de Bouaké, Korhogo, Man et Séguéla, à raison d’un camp par ville. Leur prise en charge sera assurée par l’Etat.
Article 7 : Concernant la question des grades des militaires des FAFN, ayant appartenu aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS), les deux Parties conviennent de régler comme suit :
l Les deux officiers généraux des Forces Nouvelles seront nommés dans le grade de général de brigade par décret présidentiel pour compter de la date d’adoption de la loi d’amnistie du 12 avril 2007 ;
l Les officiers, sous officiers ou militaires du rang à la retraite au moment du déclenchement de la crise garderont le bénéfice des pensions de retraite, sous réserve de la production des documents nécessaires. Ceux atteints par la limite d’âge de leur grade depuis le début de la crise jusqu’à ce jour feront valoir leur droit à la retraite, après harmonisation de leurs grades ;
l Les officiers, sous-officiers et militaires du rang ayant appartenu aux Forces de Défenses (FDS) encore en activité bénéficieront de la reconstitution de leur carrière sur la base du principe d’harmonisation des grades avec leurs promotionnaires des FDS, du paiement du rappel de leurs soldes et réintégrés dans la Nouvelle Armée Nationale pour compter de la date d’adoption de la loi d’amnistie du 12 avril 2007. Ceux d’entre eux qui le souhaitent pourront faire valoir leur droit à la retraite ou être admis dans d’autres corps de l’Etat à des emplois équivalents aux grades auxquels ils ont été promus ;
l Les sous-officiers et militaires du rang promus officiers conserveront leurs grades à Titre Opérationnel (TO) et seront admis à faire valoir leurs droits à la retraite à l’issue du processus de sortie de crise. Une ordonnance du Président de la République, dont la teneur est ci-jointe en annexe sera prise à cette fin et précisera les conditions de cette nomination et les modalités du départ à la retraite ;
l Les militaires recrutés au Titre de la classe 2001/1A pour être formés et intégrés dans l’Armée et qui se trouvent actuellement dans les rangs des FAFN seront engagés pour compter de la loi d’amnistie du 12 avril 2007 dans les FDS et intégrés dans la Nouvelle Armée Nationale
TITRE III- DE LA RESTAURATION DE L’AUTORITE DE L’ETAT ET DU REDEPLOIEMENT DE L’ADMINISTRATION SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE NATIONAL
Article 8 : Reconnaissant que la non réunification et les lenteurs accusées dans la normalisation institutionnelle et politique constituent de sérieux obstacles à l’organisation d’élections justes, transparentes et démocratiques, les deux partis conviennent que :
l Les agents de la fonction publique et civile de l’Etat seront affectés dans la zone Centre– Nord– Ouest (CNO) par leur ministère respectif et prendront fonction au plus tard le 15 janvier 2009 ;
l Les magistrats des tribunaux et des cours d’appel, nommés dans la zone CNO, prendront fonction au plus tard le 15 janvier 2009. Leurs collaborateurs seront nommés par leur ministère de tutelle et prendront service au plus tard le 15 janvier 2009.
l Afin de favoriser la réouverture des tribunaux dans la zone CNO et la sécurisation de l’ensemble du processus électoral, les deux parties conviennent que les FDS et les FAFN mettront à la disposition du CCI des éléments de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale, comprenant des officiers de police judiciaire, conformément aux dispositions de l’article 5 du troisième accord complémentaire du 28 novembre 2007;
l Les Préfets de régions, les Préfets de départements et les Sous-préfets nommés dans la zone CNO exerceront la plénitude de leur pouvoir au plus tard le 15 janvier 2009. A cet effet, une cérémonie de passation des charges avec les commandants de zone et les commandants de secteur sera organisée.
Article 9 : Le redéploiement de l’administration fiscale et douanière sur l’ensemble du territoire national et en particulier dans la zone CNO, débutera immédiatement après la signature du présent Accord, sous la supervision du Représentant spécial du Facilitateur.
Les Forces impartiales contribueront à la sécurisation du personnel de l’administration ainsi déployé.
TITRE IV – DU FINANCEMENT DU
PROCESSUS DE SORTIE DE CRISE
Article 10 : Conscientes que le financement du processus de sortie de crise est de la responsabilité principale des Ivoiriens eux-mêmes, les deux parties ont décidé de la mise en œuvre immédiate du redéploiement de l’administration fiscale et douanière dans la zone CNO sur la base de l’unicité des caisses, afin de permettre à l’Etat de disposer de recettes fiscales actuellement perdues et dont le recouvrement pourrait permettre le financement de certaines opérations du processus de paix. L’unicité des caisses devra être effective au plus tard le 15 janvier 2009.
Article 11 : Le Gouvernement mettra à disposition les ressources financières nécessaires à la réalisation des opérations prévues par le troisième accord complémentaire.
Article 12 : Les deux Parties ont convenu de recourir aux partenaires techniques et financiers de la Côte d’Ivoire pour le décaissement rapide des contributions diverses annoncées à l’occasion des réunions du Comité d’Evaluation et d’Accompagnement (CEA) et des réunions de concertation avec les bailleurs de fonds.
TITRE V –DISPOSITIONS FINALES
Article 13 : Le présent Accord prolonge et complète les accords antérieurs. En cas de contrariété entre ses dispositions et celles des autres accords complémentaires à l’Accord politique de Ouagadougou, ses dispositions prévaudront.
Article 14 : Le Présent Accord complémentaire entrera en vigueur dès sa signature par les Parties et le Facilitateur.
Fait à Abidjan,
le 22 décembre 2008
vendredi 26 décembre 2008
Lorsque dire la verite devient un crime sous la refondation de Gbagbo
Il était une fois, un pays situé en Afrique de l`ouest et nommé la Côte des Mastodontes. Jadis, ce pays était considéré par le monde entier, comme l`un des pays les plus stables au monde. Ses habitants avaient fini par se convaincre que leur pays était un pays béni de Dieu. Ils étaient tellement convaincus d`avoir la main du Tout Puissant sur eu x, qu`ils oublièrent d`observer les interdits et s`abandonnèrent dans tous les vices dont un, que Dieu détestait particulièrement à savoir, la corruption. Ils étaient si corrompus que les témoignages sur leur corruption remontèrent jusqu`à l`Eternel. Ce qui le rendit très furieux. Et cela d`autant plus que ses représentants, c`est-à-dire les hommes de Dieu, qui avaient pour mission divine de conduire ses enfants sur le chemin de la morale et de l`éthique, s`étaient abandonnés eux aussi dans le fléau de la corruption. Une telle chose rendit l`Eternel très, très malheureux. Il s`assit au bord de sa boule bleue et observa le comportement des habitants de la Côte des Mastodontes. Il vit des forces de l`ordre dont la mission était de protéger le pays et ses habitants, laisser entrer des armes, après avoir reçu des espèces sonnantes et trébuchantes. Il vit une sage-femme laisser mourir une femme en travail, parce que son mari n`avait pas fait la preuve de sa "capacité à parler français". Il vit des médecins de garde dans des hôpitaux publics abandonner leurs malades pour se rendre dans des cliniques privées. Il vit des hommes de Dieu organiser chaque jour et chaque nuit de grandes cérémonies de prière, dans l`unique objectif de s`enrichir au détriment de leurs fidèles. Il vit certains d`entre eux se faire inviter nuitamment à la table des hommes politiques et sortir de leur domicile avec de grosses enveloppes d`argent. Il vit l`administration du pays basculer dans la corruption et fut encore plus malheureux de voir des procureurs et des juges s`abandonner aussi dans le mal. Devant un spectacle aussi pitoyable, plusieurs questions se bousculaient dans la tête de l`Eternel. Punir toute la population ou descendre pour séparer les bons grains de l`ivraie ? Il opta pour la deuxième solution. C`est ainsi qu`il décida de descendre pour dresser la liste des corrompus et des honnêtes du pays des Mastodontes, en commençant par la justice. Il se rendit dans la capitale économique du pays, capitale économique située au bord d`un beau cours d`eau surplombé par deux célèbres ponts. Une fois dans la capitale, il se rendit directement au Ministère de la Justice et découvrit que, en dehors de la Direction des affaires pénales et de la Direction des affaires civiles, tous les autres services et hauts cadres de ce Ministère sont corrompus jusqu`à la moelle épinière. Ces hauts cadres prennent de l`argent aux prisonniers de la prison civile en leur promettant de faire pression sur les juges d`instruction en charge de leur dossier, afin que ces derniers manipulent la procédure et maquillent les crimes en délit pour minimiser leurs peines. Alors que, écœuré, l`Eternel allait sortir du Ministère, il vit une dame remettre la somme de 750 mille francs à un cadre pour obtenir l`accélération de la libération provisoire de son mari emprisonné à la prison civile de la capitale. Il prit le nom du fonctionnaire corrompu et sortit du Ministère de la justice, les larmes aux yeux. Du Ministère, il se rendit non loin de là, au tribunal de première instance, directement dans le bureau du procureur de la république, le procureur Moukki. Là, il vit la secrétaire du procureur, une charmante demoiselle répondant au prénom de Cilecé, recevoir la somme de 500 mille francs, des mains d`une dame qui intervenait pour le compte d`un parent emprisonné. Assis confortablement dans un fauteuil, Dieu vit la même scène se produire à six reprises. Il chercha à comprendre la raison de ce commerce honteux dans le bureau du procureur de la république d`un pays. Il découvrit que le procureur prenait de l`argent aux parents des prisonniers pour leur libération provisoire ou sous caution, en fixant la caution au mépris de la loi après avoir reçu sa part. Il peut ainsi faire passer une caution légale de 10 millions à 2 millions après avoir reçu 1 ou 2 millions de la part des parents du prévenu. Dieu prit alors le nom du procureur ainsi que celui de sa secrétaire, véritable plaque tournante de la corruption et femme de mains du procureur de la république. Il se rendit dans les bureaux des autres procureurs et partout, c`était la même scène. Il prit deux feuilles. Sur la première, il nota les noms des procureurs et des juges d`instruction corrompus des tribunaux de première instance de la capitale économique du pays des Mastodontes, à savoir les procureurs Moukki, Mblei, Moab Noîtbé, Lébada, Gosinbolé Selarch et les juges Néko Reimabou, Néko Douma Ma, Upio et Maba. Devant leur nom, l`éternel nota ceci : Ils libèrent les criminels pour de l`argent. Ils commettent un double péché. Sur la deuxième feuille, Dieu nota les noms des procureurs et des juges d`instructions des tribunaux de première instance de la capitale qui sont au dessus de tout soupçon et qui font honnêtement et correctement leur travail, à savoir, les procureurs Taraouat Soufyou, Iladé Liswil, les juges Fifko Oukadio, Eigu Halienat, Icssé Nisselo, Icssé Makina, Oukadio Kémoua et Hiriza. L`éternel mit devant leur nom, la phrase suivante : "J`élèverai ces juges et je bénirai pour des siècles et des siècles, leurs progénitures". Enfin, Dieu se rendit à la prison civile de la capitale pour interroger les prisonniers sur les pratiques qui y avaient cours. Leurs réponses lui fendirent le cœur. Il apprit que certains qui n`avaient commis que de petits délits passibles au maximum de quelques mois de prison, étaient maintenus dans cette prison inhumaine depuis plusieurs années sans jugement, tout simplement parce qu`ils n`avaient personne pour les aider ou parce qu`ils n`ont pas assez d`argent pour acheter leur liberté dans les mains corrompues d`un procureur de la république ou d`un juge d`instruction. Il apprit également que de grands criminels, des assassins, des violeurs multi récidivistes qui méritaient au minimum de passer le reste de leur vie en prison, s`en tiraient avec seulement, 1, 2, 3 ans de prison par la magie de la manipulation des procédures et des lois, manipulations opérées par des juges d`instruction et des procureurs de la république corrompus par les criminels. Très bouleversé par tout ce qu`il venait d`apprendre, Dieu sortit de la prison et s`éloigna. Quelques mètres plus loin, il s`arrêta, jeta un dernier coup d`œil sur cette prison construite pour 1500 prisonniers et où vivaient à présent, entassés comme des bêtes, 5000 prisonniers dont certains n`avaient commis aucun crime et se retrouvaient enfermés, tout simplement parce que celui à qui ils avaient affaire, avait assez d`argent pour acheter une décision de justice ou connaissait le procureur de la république, procureur qui enferme et libère en fixant les cautions non pas selon la loi, mais selon la tête du justiciable, transformant ainsi la justice en injustice au service des forts. Dieu sortit de sa poche la liste des procureurs et des juges corrompus de la capitale économique et hésita entre deux solutions : prendre sur le champ un décret irrévocable pour bouleverser à jamais leur vie ou leur accorder une seconde et dernière chance. Dans sa grande miséricorde, il décida de leur accorder une seconde chance. Une fois retourné dans son royaume céleste, il envoya un courrier aux procureurs et aux juges d`instruction corrompus de la capitale économique, avec ampliation au Ministre de la Justice, au Président de l`Assemblée Nationale, à tous les procureurs et juges du pays, aux hommes de Dieu, au peuple et au Président de la République.
Le courrier contenait le message suivant : Vous êtes une génération méchante et corrompue. Votre corruption est montée jusqu`à moi l`Eternel. Si vous ne vous repentez pas, bientôt, je bouleverserai votre vie. Ainsi parle l`Eternel". Je reçus copie de cette lettre le vendredi 7 décembre 2007 à 23 heures 30 minutes. Cette histoire est une histoire vraie. Les personnages cités existent réellement, mais toute ressemblance n`est que pure coïncidence. Combattons la corruption.
ASSALE TIEMOKO ANTOINE
PRÉSIDENT DE L`ASSOCIATION MVPC
antoineassale02@yahoo.fr
http://antoine-desovy.over-blog.com
www.e-monsite.com/prisedeconscience
mercredi 24 décembre 2008
Coup d`Etat militaire du 24 décembre 1999
mercredi 24 décembre 2008 - Par Le Nouveau Réveil
Nous rediffusions pour vous ces différents papiers et leurs encadrés que nous avons publiés dans nos colonnes le mardi 30 décembre 2003, c`est-à-dire bien avant la signature de la plate-forme du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) à Paris le 18 mai 2005.
23 DECEMBRE 1999:
03H30: Attaque de la résidence du Général de brigade, Commandant les forces terrestres, par des éléments des FANCI fortement armés.
2 blessés : le Général Tothui et l`un des assaillants.
9H40 : Le Ministre de la Défense reçoit en audience, un groupe de militaires, conduit par le sergent Diomandé dit la "grenade". Celui-ci explique devant l`autorité entourée de ses principaux collaborateurs, conseillers techniques militaires et chefs militaires dont le chef d`Etat-major, qu`ils s`étaient déportés à cette heure pour poser des revendications portant sur leurs conditions de vie. Et qu`ils sont allés à lui, comme des enfants vers un père.
Après les avoir entendus, le ministre leur demande de retourner à la Poudrière pour formaliser les revendications et que dans une heure, ils se retrouvent pour analyser.
11H20 : Arrêt des émissions de la radio nationale pour cause de prise de la station par des éléments des FANCI.
11H50 : Début d`encerclement de la station de la télévision nationale par des éléments des FANCI. Introduction à l`intérieur d`armes lourdes et légères. Positionnement à l`extérieur de batterie anti-aérienne et de mitrailleuse montée sur véhicule de transport de troupes.
12H50 : Arrivée du ministre de la Défense au COIA (centre opérationnel inter armées) situé dans l`enceinte de l`Etat-major des FANCI. Le chef d`Etat-major des armées, entouré de ses principaux Collaborateurs, sont incapables de renseigner le Ministre sur la situation qui prévaut.
13H30 : Arrivée à l`Etat-major du Premier Ministre, accompagné du Ministre d’Etat AHOUA et du Général TANNY.
Le Premier Ministre au chef d`Etat-major:
"-Donnez-nous des informations sur la situation et dites-nous quels sont les rapports de forces à cette heure?"
"Euh ! Euh ! Vraiment, Monsieur le Premier Ministre, les informations disponibles sont parcellaires et insuffisantes, pour envisager la mise en place, d`une véritable stratégie".
"-Confirmez-vous que le mouvement a pour seule motivation des revendications matérielles ?"
-Oui!
-Pourquoi ne cherchez-vous pas à entrer en contact avec les meneurs? Qui sont-ils ?
-Je ne sais pas exactement. On parle de Diomandé et d`autres,
Le Premier Ministre et le ministre d`Etat AHOUA, expriment ouvertement au CEMA et à ses collaborateurs leurs inquiétudes. Ils leurs demandent de tout mettre en oeuvre pour que dans les meilleurs délais, le PR soit informé sur la réalité des événements en cours.
14H10 : Le premier ministre et sa suite se retrouvent au bureau du Ministre de la Défense, d`où il informe le président sur la gravité de la situation et lui demandent de regagner Abidjan.
14H40 : la télévision est totalement entre les mains des éléments des FANCI
16H15 : le Colonel-major DOUE Y. Mathias, chef du cabinet militaire du Ministre de la Défense, est officiellement désigné pour prendre contact avec la poudrière où se trouve le QG des mutins. Il est accompagné du Directeur de la planification et des finances, le Colonel-major Niamien. Celui-ci est chargé de rassurer les mutins en cas d`exigences pécuniaires.
18H30 : Le premier ministre rencontre une délégation des éléments des FANCI, emmenés par le Colonel-major DOUE et conduite, par le sergent Diomandé.
Le premier ministre : Jeunes gens, quel est votre problème ?
Sergent Diomandé (La grenade) : Nous avons des doléances à vous exposer.
Le premier ministre : D`accord, allez-y.
Le sergent Diomandé se lève et lit un document en 9 points intitulé "revendications"
1- Recrutement de recrues
2- Mettre en application le code de la fonction militaire
3- Respecter les droits annuels de détente
4- Améliorer les conditions de vie des militaires
5- Voir la durée des stages et avancements
6- Doter le centre hospitalier des armées de matériels
7- Dotation en armement, munitions effets de couchage et
Habillement.
8- Avantages du militaire dans les missions extérieures.
9- Respecter les primes alimentaires pour les missions d`intervention (maintien de l`ordre, patrouille)
NB : Notre acte n`est pas de violer la loi ni de marcher ou même d`oublier nos chefs. Eviter les attaques, nous sommes prêts pour mourir de même nous comptons sur votre bonne compréhension. J`ai rempli des missions pour sauver l`honneur de l`armée après un triste événement familial j`ai été abandonné par mes propres chefs depuis six mois. La preuve personne à la FIRPAC ne connaît ma position.
Le Premier ministre propose la mise en place de commissions de travail, pour examiner l`ensemble des doléances, les évaluer et les soumettre au P R qui devait les recevoir le lendemain à 11H. Il leur demande de libérer la radio et la télé, de faire arrêter le traumatisme causé à la population depuis le matin. De cesser les pillages et les braquages sauvages des véhicules des citoyens.
Afin de rassurer les mutins, le PM fait rédiger un PV à cet effet. Les mutins refusent de signer, au motif qu`ils n`ont pas été mandatés par leurs chefs pour signer. Malgré l`insistance du PM, ils n`ont pas signé et sont repartis en compagnie du Colonel-major Doué.
23H05 : Première réunion de crise avec le président.
En présence des présidents d`institutions, des ministres d`Etat Ahoua N`guetta et Constant Bombet, du ministre de la Défense et son Directeur du cabinet, du chef d`Etat-major des armées, de ses proches collaborateurs, y compris son cabinet militaire : le président demande au ministre de la Défense et au chef d`Etat-major de faire le point de la situation. Le président n`est pas du tout satisfait des réponses des deux premiers responsables de la Défense. L`heure est grave. Le général Tanny et le ministre d`Etat Bombet s`inquiètent sérieusement de la situation. Le Directeur du cabinet du ministre de la Défense propose au président de faire venir le colonel-major Doué maintenu à la poudrière, afin d`avoir la réalité de la situation sur le terrain, vue d`Akouédo. Ce qu`accepte le président. Doué arrive, donne un tableau assez pessimiste de la situation. Son analyse est confirmée par le conseiller technique coopérant qui accompagne Doué. Il affirme même qu`environ 70% des troupes des camps d`Akouédo a basculé. Doué suggère qu`une équipe de loyalistes fasse la ronde dans la ville pour obliger les éléments incontrôlés de rentrer dans les camps et que si possible, le P R les reçoit avant le lever du jour les éléments meneurs.
Coup d’Etat de décembre 1999 - Un ex-garde de corps de Guéi fait des révélations
Ce qui a provoqué le coup d’Etat
Avant la date fatidique du 24 décembre 1999, nous étions en Centrafrique pour une mission Onusienne de maintien de la paix d’une durée de six mois. Une fois arrivés sur le théâtre des opérations, le commandement ivoirien nous a fait savoir qu’il y avait un déficit de soldats de la paix sur le terrain. Ainsi, la mission de six mois a été une première fois revue à la hausse. Trois autres mois ont été ajoutés sur les six mois que nous devions passer en Centrafrique. Finalement, nous nous sommes retrouvés à neuf mois de séjour en dehors du pays. Une fois ces neuf mois écoulés, ils nous ont dit qu’il y avait toujours un déficit de soldat. Nous avons alors été priés de compléter notre séjour à un an sur le sol Centrafricain. Après quoi, il y a eu enfin la relève. J’étais membre du premier contingent de la Firpac (Force d’intervention rapide para-commando). Etant en Centrafrique, nous avions des dossiers relatifs à notre prime. Selon ces documents, chaque soldat ivoirien avait droit à 7.000 F par jour comme prime alimentaire. Nos chefs nous ont officiellement déclaré 5.000 F par jour au lieu de des 7.000 F prévus par l’Organisation mondiale. Ainsi, par cette manœuvre, ils bénéficiaient sans aucun effort d’un reliquat de 2.000Frs sur nos primes journalières à notre insu. En plus de cela, ils prélevaient encore 2.000Frs sur les primes journalières de 5.000 Frs pour assurer notre pitance quotidienne. Finalement, nous nous retrouvions avec la somme de 3.000Frs comme prime. Or, dans le cadre de cette mission, l’Onu avait déjà envoyé l’argent au pays. De retour au pays, il était donc prévu que chaque soldat touche 9 millions. Au lieu de cela, à notre arrivée, ils nous ont tenu un langage ambigu. Le commandement ivoirien a estimé que les primes alimentaires calculées par l’Onu ne pouvaient pas être octroyées à ses soldats. Des sous-officiers ont alors pris des papiers pour aller se renseigner à l’Onu sur le montant réel des primes. A la suite de cette démarche, nous nous sommes rendus compte du fossé qui séparait la somme réelle de ce qui nous avait été octroyée par nos chefs. Il était donc évident que nous avions été grugés. N’acceptant pas d’avoir sués sang et eau en Centrafrique durant toute une année pour des prunes, nous avons eu des réunions et des rencontres avec nos chefs hiérarchiques afin de trouver des voies et moyens pour que justice nous soit rendue. C’est d’ailleurs dans ce cadre que les généraux M’Bahia et Soumaïla Diabagaté se sont rendus en Centrafrique pour trouver une solution à l’épineuse question des primes des soldats ivoiriens. Malheureusement, ils n’ont pas eu gain de cause. Et sont revenus les mains vides au pays. Ces derniers nous avaient dit qu’arrivés au pays, il n’y aurait pas de problème et que le pays nous serait reconnaissant. Il nous avait été dit par ailleurs qu’à notre retour, nous aurions droit à des stages de formation à l’étranger. Contre toute attente, le général Tautui Marius, commandant des Forces Terrestres est allé rencontrer le Président Bédié. Au cours de cet échange, il a dit au chef de l’Etat qu’il renoncera à son statut de général des forces armées terrestre si ce dernier se pliait à notre requête. Comme argument, il a soutenu que les paquetages qu’on nous a donnés à Libreville au Gabon avaient été payés par l’Etat de Côte d’Ivoire. Les véhicules militaires qui nous avaient servi également avaient été loués par l’Etat. Selon lui, ce sont ces différents éléments qui avaient été retranchés de nos primes. Après ces calculs, je me suis retrouvé avec la somme d’un million cinq cent mille Francs (1.500.000Frs). Cette somme variait en fonction des grades des soldats. En ce temps, j’étais caporal donc ayant rang de sous-officier. Les militaires de rang avaient la somme d’un million quatre cent mille Francs (1.400.000Frs). Les sous-officiers quant à eux ont reçu la somme d’un million cinq cent mille Francs (1.500.000Frs). Nous n’avons jamais connu la somme octroyée aux officiers. D’ailleurs, elle n’a jamais été donnée en notre présence. Cela s’est passé à huis-clos dans la salle de cinéma du 1er Bataillon. C’est également dans cette salle que nous avons reçu notre argent dans des enveloppes scellées. Après cette mésaventure, nous avons décidé de ne pas baisser les bras. Et d’entreprendre un bras de fer avec les autorités militaires afin de rentrer en possession de notre pécule. Débute alors, pour nous, une longue série de réunions afin de déterminer le meilleur moyen d’aller poser nos réclamations au Président de la république. Nous sommes allés une première fois vers le Président avec à notre tête, le sergent Boka Yapi. Malheureusement, Bédié a refusé de nous recevoir. C’est dans ces conditions que le coup d’Etat est survenu.
Le modus operandi du coup d’état du 24 décembre 1999
Pour revenir au mode opératoire du coup d’état, il faut dire qu’après notre arrivée sur les bords de la lagune Ebrié, nous tenions des réunions afin de trouver des voies et moyens pour qu’on nous restitue notre argent. Nous étions également en contact avec nos collègues qui n’avaient pas pris part à la mission de maintien de paix en Centrafrique. Il faut dire que l’armée avait, en 1999, d’énormes problèmes. Et c’est en raison de la confraternité d’armes que ces derniers nous prêtaient main forte. Après notre arrivée, le sergent Boka Yapi est allé suivre une formation au Bénin. C’est à son retour que nous avons fait le coup d’Etat. La majorité des putschistes étaient de la Firpac au 1er BCP. Et c’est essentiellement les éléments de cette unité d’élite qui ont constitué l’ossature de la force de maintien de paix en Centrafrique. Et qui ont été la cheville ouvrière du coup du 24 décembre 1999. Ainsi, le coup d’Etat de Noël 1999 est venu du 1er BCP. L’opération a été conduite par le sergent Boka yapi et Diomandé Souleymane dit la Grenade. Contrairement à ce qui se raconte, le sergent-chef IB (Ibrahim Coulibaly, ndlr), n’a pas pris une part active au coup de décembre 1999. Il l’a suivi de loin. Néanmoins, il nous avait assurés de son soutien si le coup d’Etat marchait. Il n’a jamais participé au coup d’état décembre 1999. Il nous a toujours mis au devant de la scène tandis qu’il se cachait en arrière plan, tout en nous assurant de son soutien. Le 24 décembre 1999, c’est à 18h que nous avons aperçu le sergent-chef IB lorsque nous étions allés chercher le ministre Guy Alain Gauze pour l’amener à la poudrière. Il était vêtu d’un jeans de couleur bleu et une veste grise. Je l’ai même repoussé parce que je l’avais pris pour un civil. J’ai demandé qui il était. On m’a dit qu’il s’agissait d’IB. J’ai alors rétorqué que je ne connaissais pas d’IB. Et d’ailleurs pourquoi se trouvait-il en civil parmi nous ?
De la paternité du coup d’état
Beaucoup d’encre et de salive ont coulé à l’époque sur la paternité du coup d’Etat de décembre 1999. Et des doigts accusateurs avaient même indexé le leader du Rassemblement des républicains (RDR) comme principal auteur de ce putsch. C’est le lieu de rétablir une vérité inhérente à l’histoire douloureuse de la Côte d’Ivoire. ADO n’a jamais été le père du coup d’Etat du 24 décembre 1999. Avant 1999, l’armée ivoirienne avait un problème. Elle était divisée. Et des suspicions y régnaient. Les sous-officiers vivaient dans une précarité sans précédent dans l’histoire de ce pays tandis que les officiers roulaient carrosse. C’est cette situation délétère qui a précédé et précipité le coup d’Etat de Noël 1999. Après le coup, nous étions confrontés à un problème : le fauteuil présidentiel était resté vacant. Et cette situation constituait une aubaine pour tout aventurier politique. Nous avons, dans un premier temps, pris attache avec le général Doué Mathias. Il faut dire que ce dernier était vraiment aimé des soldats. Nous l’avons sollicité afin qu’il occupe le fauteuil resté vacant. Mais, il a refusé au prétexte que la Côte d’Ivoire était un pays vraiment complexe. Et qu’il estimait ne pas être à la hauteur face à l’immensité de la tâche à accomplir. Après réflexions, nous avons compris que Doué Mathias ne pouvait vraiment pas guider les rennes du pouvoir. Il fallait donc quelqu’un d’autre. Un homme autour duquel toutes les forces vives se reconnaitraient et se rallieraient sans anicroche. Et l’homme en question ne pouvait être que le général Robert Guéi. Nous nous sommes alors rendus chez le général Robert Guéi à l’Indénié sis au Plateau. Malheureusement, nous ne l’avons pas trouvé car il était à Gouéssésso dans son village. C’est sa femme que nous avons trouvé en place. Nous avons demandé après le général. Et sa femme nous a questionnés sur les raisons qui nous amenaient à chercher son mari. Les esprits se sont alors échauffés et Zaga-Zaga lui a administré une gifle. Pour calmer les esprits, nous avons expliqué à Mme Guéi qu’après le coup d’Etat, le fauteuil présidentiel est resté vide. Et que cela constituait un risque. Seul le général à la retraite avait suffisamment de consensus autour de sa personne pour l’occuper après le renversement du régime Bédié. Nous lui avons fait appel. Et il est venu. Nous sommes allés l’accueillir au corridor de Yopougon- Gesco afin d’assurer sa sécurité. De la Gesco, nous avons transité par le 1er BCP où le général Guéi s’est habillé dare-dare au PC (poste de commandement, ndlr) et de là, nous nous sommes rendus à la RTI pour faire la déclaration. Il y avait autour de lui des hommes tels que Jah Gaho, Aka Bédé, Bamba Nemassah. Dans les premiers jours de son pouvoir, nous avions formé le noyau dur de la sécurité du général Robert Guéi. Puisque c’est nous qui étions les auteurs de ce coup d’Etat, nous avons donc décidé d’assurer sa sécurité.
La crise de confiance : le commencement de la fin
Après avoir installé le général Guéi dans le fauteuil présidentiel, il y a eu une crise de confiance entre les membres de sa garde rapprochée et le chef de la junte militaire. Des voix s’élevaient un peu partout pour dire qu’il y avait une rupture de confiance entre Guéi et sa garde rapprochée. Dans les débuts de son pouvoir, le général Robert Guéi écoutait tout le monde. Et prenait vraiment en compte tout ce qu’on lui disait. Il faut aussi dire que dans le temps, il y avait eu une série de tentatives de coup d’Etat. Le général Robert Guéi a commencé à changer lorsque les chefs religieux et ses parents sont venus le voir. Ce jour-là, j’étais assis derrière lui. Il y a eu des échanges entre ses parents et lui. Robert Guéi leur a dit qu’il était venu pour nettoyer le pays, organiser des élections crédibles et transparentes et quitter le pouvoir. Ses parents Yacouba et Wê ont rétorqué qu’il pouvait être lui aussi Président parce qu’il est fils de la Côte d’Ivoire. C’est après cette entrevue que Guéi a commencé à changer. Et s’est installé de fil en aiguille un climat de suspicion. Devant ce revirement de situation, nous lui avons parlé pour le ramener à la raison. Même Attah Sery qui se trouvait dans la rébellion et qui est mort par la suite, a pleuré à ses pieds au palais. J’ai été l’un des témoins oculaires de cette scène. Malheureusement, le général n’est pas revenu de son égarement. Nous lui avions demandé de ne pas poser sa candidature lors des élections en 2000. Il y a eu une crise de confiance entre nous. Guéi a cru que nous voulions lui faire un coup d’Etat. Il disait que nous voulions faire un coup d’Etat pour mettre Alassane Dramane Ouattara au pouvoir. Or ADO est un civil. Et nous ne pouvions pas faire un coup d’Etat pour mettre un civil à la tête du pays. Nous avons alors entrepris des démarches auprès de La grenade, en raison de l’alliance qu’il y a entre Guéi et lui, pour qu’il soit notre interlocuteur auprès du général afin que nous puissions rentrer en caserne. Les Yacouba et les Guéré n’avaient plus confiance en nous. La Grenade nous a demandés de faire une liste. Nous surveillions le général durant la nuit. Sa garde diurne était assurée par le groupe de la Grenade. Nous, dans notre cas, nous prenions deux nuits de faction devant la résidence de Robert Guéi. La surveillance donc du général se faisait de manière rotative. J’ai demandé à mes camardes de faction de ne pas inscrire leur nom sur une quelconque liste. Nous sommes restés dans cette situation jusqu’au jour de la mutinerie. Ce jour-là, j’étais de garde. Et le général Guéi était chez lui à la maison. Entre 24 h et 1 h du matin, il est sorti de la maison. Lorsqu’il m’a vu, il m’a demandé qui j’étais et mon nom. Je lui ai dit que j’étais la sentinelle et que je me nommais Coulibaly. Il a alors hésité. Le chauffeur est arrivé avec une Mercedès de couleur noire. Guéi est monté avec lui avec un autre homme du nom de Koffi Brou. Nous sommes allés vers l’hôpital de l’Indénié et ensuite nous sommes descendus en direction du GSPM (groupement des sapeurs pompiers militaires). Vers le jardin du GSP, avant d’arriver vers la Corniche, nous lui avons demandé où il allait. Il a répondu qu’il allait chez les gendarmes. C’est ainsi, qu’il est allé se mettre sous la protection des gendarmes au camp d’Agban. Et il leur a donné la consigne de tirer sur tout militaire. Etant militaire, nous avons été désarmés manu militari sur le champ. Guéi est resté dans le camp jusqu’au matin. Le lendemain, il est sorti pour redonner des consignes. Devant nous, il a demandé aux gendarmes de tirer sur tout militaire qui se présenterait au camp. Entretemps, nous avions appris par la radio que des militaires avaient arraché un char de la gendarmerie. Nous étions évidemment en joie devant cette action d’éclat. Sur le coup, le capitaine Kouamé du corps des Fanci (Forces armées nationales de Côte d’Ivoire, ndlr) est arrivé au camp à bord de son véhicule tout terrain. Etant militaire, les gendarmes l’ont sommé de descendre de son véhicule. Et devant son refus, ils ont ouvert le feu sur les pneus de son véhicule. Après cet incident, est arrivé le sergent Boka Yapi qui a été bloqué à son tour à l’entrée du camp d’Agban. Ce dernier ne s’est pas laissé faire. Il a fait un raffut de tous les diables. Robert Guéi a été obligé d’appeler pour calmer les esprits. Boka Yapi a pu rentrer. Après, il a fait venir la Grenade, Kambiré et tous les autres. Ils ont été tous désarmés. Ensuite, le chef des mutins a été conduit au camp. Il y a eu des rumeurs sur l’auteur véritable de ce coup de force. Certains prétendaient que c’était IB qui était le responsable. Le général Robert Guéi est monté au créneau pour dire que c’est l’opposition qui pousse les militaires à faire un coup d’Etat. Il a demandé séance tenante à tous les militaires de rentrer dans les casernes. Idem pour ceux qui assuraient la sécurité des politiciens à l’exception de ceux qui assuraient la sécurité de Laurent Gbagbo. Les militaires qui protégeaient Gbagbo ne sont pas entrés en caserne. Car Guéi et Gbagbo avait un deal. Ils savaient ce qu’ils voulaient faire. Les autres militaires ont été affectés dans d’autres domaines ou secteurs. Il n’y avait plus de militaire derrière les hommes politiques à l’exception de Laurent Gbagbo. La majorité des militaires ont été réaffectés dans des camps à l’intérieur du pays. Durant le temps où j’ai effectué ma garde de nuit à la résidence de Robert Guéi, Laurent Gbagbo venait lui rendre nuitamment visite. Les heures de ces huis clos variaient entre 21 h jusqu’à 1 h du matin. Toujours est-il, que l’actuel chef de l’Etat était régulier chez le général. Entre tous les acteurs politiques d’alors, Gbagbo était le seul qui fréquentait assidument la résidence du général Robert Guéi. On nous donnait très souvent des consignes pour le laisser entrer. Il y avait un pacte entre Guéi et Gbagbo. Ce dernier avait demandé de l’argent au général. Après le lui avoir donné, le général et le leader du Fpi (Front populaire Ivoirien, ndlr) sont tombés d’accord sur un plan de partage du pouvoir. D’ailleurs, Guéi lui venait en aide financièrement souvent. Guéi lui a dit qu’il voulait le pouvoir. Mais qu’après son temps de règne, il cédera le fauteuil présidentiel à Laurent Gbagbo. Au-delà de ce partage, il faut dire que Gbagbo était le beau de Guéi. Même nous qui étions en faction chez Guéi, nous avions peur des lendemains de la Côte d’Ivoire. Nous nous demandions sur notre avenir si Laurent Gbagbo devait accéder à la magistrature suprême dans ce pays. Gbagbo venait le plus souvent avec Lida Kouassi Moïse. En toute sincérité, je n’ai jamais vu sa femme là-bas. Mais, Lida et lui y étaient beaucoup réguliers.
Coulibaly Brahima
lundi 22 décembre 2008
Reaction d'une Francaise au discours de Sarkosy sur l'Afrique.
jeudi 18 décembre 2008
Lettre Ouverte.
Je suis choquée de lire de votre main que vous nous accusez de dire que: « L’Afrique n’a pas d’histoire» ! Depuis combien de temps n’êtes vous pas venu en France (Vous ne risquez plus rien étant donné que vous avez écopé d’un an de prison avec sursis ?) ? Et connaissez-vous vraiment les français pour nous juger ainsi ? Ne vous a-t-on jamais appris qu’il ne faut pas faire de généralité ? Comment pouvez-vous écrire que nous disons cela ? Ne vous rabaissez pas à ceux qui vous ont soutenu que « l’Afrique n’a pas d’histoire ». D’une part, parce que c’est faut, deuxièmement parce que ce ne sont, soit que des ignorants, soit, que des imbéciles. Et d’autres part, parce que j’espère que vous valez tout de même mieux qu’eux !... Vous écrivez également : « L’Afrique n’a rien contribue à la civilisation ?». Ce n’est pas très claire, je ne suis pas sur de comprendre votre question. Je me demande de quelle civilisation vous parlez ?
En ce qui me concerne, je parlerais en mon humble nom pour vous dire sincèrement mon sentiment. J’en pense exactement tout le contraire, et pas de façon arbitraire : En France, on dit que l’Afrique est le berceau de l’humanité. Ne compte-elle pas un pays comme l’Egypte, ou l’Ethiopie considérée comme les plus anciennes civilisations de notre chère planète? La récente découverte de « Toumaï » au Tchad par la Mission Paléoanthropologique franco-tchadienne, n’atteste-elle pas un vif intérêt commun pour l’Histoire de l’Afrique?
La Somalie actuelle était connue des grecs, des romains et des nubiens sous le nom de pays de Pount et réputée pour être le plus important centre commercial de Myrrhe, d’Encens, d’ébène et d’Or de l’Antiquité. Les Badariens, les Amratiens et les Gerzéens sont les peuples le plus anciens que nous connaissons de la Nubie, aujourd’hui devenue en partie le Soudan. Nous connaissons, un peu, leurs rites funéraires et leurs poteries. Avant l’empire Monomotapa existait la grande civilisation du Zimbabwe. Au pays des Milles collines (Rwanda), des fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour une métallurgie de fer et des poteries datant de 1000 ans avant notre ère. Le Mozambique est connu depuis le Moyen-âge pour ses échanges commerciaux avec les arabes et les indonésiens. Les berbères étaient connus depuis l’Antiquité sous les noms de Libyens, Maures, Gétules, Garamantes et Numides. Quand à l’Afrique Noire, elle rayonnait au Moyen-âge grâce à ses différents Empires comme celui du Ghana, du Mali, du Peul du Macina, du Benin, etc.
J’aimerais bien aussi parler des chasseurs Sans d’Afrique du Sud, premier groupe humain à s’y installer il y a 20 000 ans. Mais, la majorité des manuels d’histoire, des sites internet et des guides touristiques occultent totalement l’Histoire antérieur de nombreux pays Africains avant leur indépendance. C’est ça qu’il faut changer. L’histoire d’un pays est avant tout celle d’un peuple et commence aux origines. Tous les pays du monde ont été à un moment ou un autre les victimes et les bourreaux d’une invasion, d’une colonisation, d’une guerre. Chacun doit porter avec fierté son histoire même si elle est pleine de souffrance. Je suis d’accord avec vous sur le fait que l’Histoire doit nous aider à affronter le présent, mais j’ajoute surtout qu’elle doit nous aider à ne pas reproduire les erreurs passées. Croyez-vous qu’il soit plus facile pour un français de vivre avec le poids de la Révolution Française et de ses Droits de l’homme connu dans le monde entier ou de vivre avec le poids de l’esclavage ? Aujourd’hui, ne nous rendons-nous pas compte d’être finalement tous devenu les esclaves de cette société de consommation ? N’oubliez pas également que bon nombre de ces civilisations ont irrémédiablement déclinées avec l’arrivée de l’islam.
Vous parlez de la visite du président Sarkozy en juillet 2008 et lui reprocher sa volonté d’échange avec l’Afrique. Outre le fait que je plains cet homme d’être arrivé au gouvernement dans la crise économique et morale que nous connaissons actuellement, je vous l’accorde, monsieur Sarkozy est sans doute le pire président de la République Française qu’on ait ! Au même titre que les Américains avec Georges Bush !!! Ce que je sais, c’est que notre président est complètement largué en ce qui concerne sont propre pays. Il ne comprend ni les français, ni leur situation, ni ce qu’il devrait faire pour que les choses changent. Alors comment peut-il comprendre l’Afrique et s’y intéresser ? Quoi que c’est peut-être en comprenant l’Afrique d’abord, que nous réussirons à améliorer le malaise de nos enfants d’immigrés ? Mais, ce président « bling-bling » n’est là que pour servir ses propres intérêts et ses copains. N’attendez que de lui des contrats financiers.
Il est un dernier point qui me semble important d’aborder car il va vous montrer que nos différences ont fait nos discordes, mais qu’elles seront dans le futur, source de richesse. Vous écrivez que vous avez toujours attendu que ce soit les autres qui vous parlent de votre histoire. C’est sans doute vrai, je ne sais pas. Mais, au fur et à mesure de mes voyages je me rends compte que les gens de différentes cultures n’accordent pas aux mêmes mots les mêmes valeurs. J’ai discuté cet été avec des jeunes filles égyptiennes qui trouvaient dans le mariage la liberté. Alors qu’en France, on trouve plutôt la liberté dans le fait de n’avoir aucune attache ni aucune dépendance. N’en serait-il pas de même pour la vision de l’importance de l’Histoire ? Comment se fait-il que les occidentaux soient si passionnés par l’histoire, les découvertes, le savoir, les sciences, la philosophie, etc., alors que des tribus Amazoniennes ne ressentent ni le besoin ni l’envie de s’industrialiser ou de mettre par écrit leur histoire ? Il est une façon de fonctionner différente pour chaque peuple et c’est avant tout cela qu’on doit apprendre des autres afin d’acquérir suffisamment de respect et de patience avant d’accéder à toute autre espérance d’échange. Ce n’est pas en s’attaquant mutuellement que nous arriverons à communiquer.
Je suis blanche, française et en plus une femme ! Malgré toute la colère que je peux ressentir en voyant mon pays glisser dans la misère aussi bien physique que morale, j’essaie de ne pas m’aveugler et de toujours rester juste. A l’heure de la discrimination positive, il ne faut plus aller dans des extrêmes. Simplement remettre les choses à leur place.
Je crois en votre projet et vous soutiendrais du mieux que je peux.
L.P.
Reaction d'une Francaise au discours de Sarkosy sur l'Afrique.
jeudi 18 décembre 2008
Lettre Ouverte.
Je suis choquée de lire de votre main que vous nous accusez de dire que: « L’Afrique n’a pas d’histoire» ! Depuis combien de temps n’êtes vous pas venu en France (Vous ne risquez plus rien étant donné que vous avez écopé d’un an de prison avec sursis ?) ? Et connaissez-vous vraiment les français pour nous juger ainsi ? Ne vous a-t-on jamais appris qu’il ne faut pas faire de généralité ? Comment pouvez-vous écrire que nous disons cela ? Ne vous rabaissez pas à ceux qui vous ont soutenu que « l’Afrique n’a pas d’histoire ». D’une part, parce que c’est faut, deuxièmement parce que ce ne sont, soit que des ignorants, soit, que des imbéciles. Et d’autres part, parce que j’espère que vous valez tout de même mieux qu’eux !... Vous écrivez également : « L’Afrique n’a rien contribue à la civilisation ?». Ce n’est pas très claire, je ne suis pas sur de comprendre votre question. Je me demande de quelle civilisation vous parlez ?
En ce qui me concerne, je parlerais en mon humble nom pour vous dire sincèrement mon sentiment. J’en pense exactement tout le contraire, et pas de façon arbitraire : En France, on dit que l’Afrique est le berceau de l’humanité. Ne compte-elle pas un pays comme l’Egypte, ou l’Ethiopie considérée comme les plus anciennes civilisations de notre chère planète? La récente découverte de « Toumaï » au Tchad par la Mission Paléoanthropologique franco-tchadienne, n’atteste-elle pas un vif intérêt commun pour l’Histoire de l’Afrique?
La Somalie actuelle était connue des grecs, des romains et des nubiens sous le nom de pays de Pount et réputée pour être le plus important centre commercial de Myrrhe, d’Encens, d’ébène et d’Or de l’Antiquité. Les Badariens, les Amratiens et les Gerzéens sont les peuples le plus anciens que nous connaissons de la Nubie, aujourd’hui devenue en partie le Soudan. Nous connaissons, un peu, leurs rites funéraires et leurs poteries. Avant l’empire Monomotapa existait la grande civilisation du Zimbabwe. Au pays des Milles collines (Rwanda), des fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour une métallurgie de fer et des poteries datant de 1000 ans avant notre ère. Le Mozambique est connu depuis le Moyen-âge pour ses échanges commerciaux avec les arabes et les indonésiens. Les berbères étaient connus depuis l’Antiquité sous les noms de Libyens, Maures, Gétules, Garamantes et Numides. Quand à l’Afrique Noire, elle rayonnait au Moyen-âge grâce à ses différents Empires comme celui du Ghana, du Mali, du Peul du Macina, du Benin, etc.
J’aimerais bien aussi parler des chasseurs Sans d’Afrique du Sud, premier groupe humain à s’y installer il y a 20 000 ans. Mais, la majorité des manuels d’histoire, des sites internet et des guides touristiques occultent totalement l’Histoire antérieur de nombreux pays Africains avant leur indépendance. C’est ça qu’il faut changer. L’histoire d’un pays est avant tout celle d’un peuple et commence aux origines. Tous les pays du monde ont été à un moment ou un autre les victimes et les bourreaux d’une invasion, d’une colonisation, d’une guerre. Chacun doit porter avec fierté son histoire même si elle est pleine de souffrance. Je suis d’accord avec vous sur le fait que l’Histoire doit nous aider à affronter le présent, mais j’ajoute surtout qu’elle doit nous aider à ne pas reproduire les erreurs passées. Croyez-vous qu’il soit plus facile pour un français de vivre avec le poids de la Révolution Française et de ses Droits de l’homme connu dans le monde entier ou de vivre avec le poids de l’esclavage ? Aujourd’hui, ne nous rendons-nous pas compte d’être finalement tous devenu les esclaves de cette société de consommation ? N’oubliez pas également que bon nombre de ces civilisations ont irrémédiablement déclinées avec l’arrivée de l’islam.
Vous parlez de la visite du président Sarkozy en juillet 2008 et lui reprocher sa volonté d’échange avec l’Afrique. Outre le fait que je plains cet homme d’être arrivé au gouvernement dans la crise économique et morale que nous connaissons actuellement, je vous l’accorde, monsieur Sarkozy est sans doute le pire président de la République Française qu’on ait ! Au même titre que les Américains avec Georges Bush !!! Ce que je sais, c’est que notre président est complètement largué en ce qui concerne sont propre pays. Il ne comprend ni les français, ni leur situation, ni ce qu’il devrait faire pour que les choses changent. Alors comment peut-il comprendre l’Afrique et s’y intéresser ? Quoi que c’est peut-être en comprenant l’Afrique d’abord, que nous réussirons à améliorer le malaise de nos enfants d’immigrés ? Mais, ce président « bling-bling » n’est là que pour servir ses propres intérêts et ses copains. N’attendez que de lui des contrats financiers.
Il est un dernier point qui me semble important d’aborder car il va vous montrer que nos différences ont fait nos discordes, mais qu’elles seront dans le futur, source de richesse. Vous écrivez que vous avez toujours attendu que ce soit les autres qui vous parlent de votre histoire. C’est sans doute vrai, je ne sais pas. Mais, au fur et à mesure de mes voyages je me rends compte que les gens de différentes cultures n’accordent pas aux mêmes mots les mêmes valeurs. J’ai discuté cet été avec des jeunes filles égyptiennes qui trouvaient dans le mariage la liberté. Alors qu’en France, on trouve plutôt la liberté dans le fait de n’avoir aucune attache ni aucune dépendance. N’en serait-il pas de même pour la vision de l’importance de l’Histoire ? Comment se fait-il que les occidentaux soient si passionnés par l’histoire, les découvertes, le savoir, les sciences, la philosophie, etc., alors que des tribus Amazoniennes ne ressentent ni le besoin ni l’envie de s’industrialiser ou de mettre par écrit leur histoire ? Il est une façon de fonctionner différente pour chaque peuple et c’est avant tout cela qu’on doit apprendre des autres afin d’acquérir suffisamment de respect et de patience avant d’accéder à toute autre espérance d’échange. Ce n’est pas en s’attaquant mutuellement que nous arriverons à communiquer.
Je suis blanche, française et en plus une femme ! Malgré toute la colère que je peux ressentir en voyant mon pays glisser dans la misère aussi bien physique que morale, j’essaie de ne pas m’aveugler et de toujours rester juste. A l’heure de la discrimination positive, il ne faut plus aller dans des extrêmes. Simplement remettre les choses à leur place.
Je crois en votre projet et vous soutiendrais du mieux que je peux.
L.P.
vendredi 5 décembre 2008
Abdoulaye Traoré, ex-chef de guerre de Man se prononce
Vendredi 5 décembre 2008 - Par Le Temps
Exilé depuis quatre ans au Mali, l`ex-chef de guerre de Man, Abdoulaye Traoré Alias AB était rentré. Lorsque, à travers cette interview dans le Temps Spécial, il a révelé l’hypocrisie de Soro et ses hommes dans l’application de l’APO, Sidiki Konaté avait vite fait de dire qu’il était “déréglé”. Il vient de lui donner raison par l’aveu de son mépris pour la paix.
Pouvez-vous vous présenter ? Je me nomme Abdoulaye Traoré dit AB. J`étais chef de guerre à l`Ouest. En plus, j`étais commandant de zone adjoint de Man.
Comment se fait-il que vous vous êtes retrouvé au Mali ?
C`est une politique. Cette politique a été organisée par Guillaume Soro et Sidiki Konaté. D`ailleurs, c`est Sidiki Konaté qui m`a appelé pour me dire qu`ils ont besoin de moi de toute urgence au Mali pour régler un certain nombre de problèmes. En mon absence, ils ont réussi à corrompre mon adjont. En plus, ils ont désarmé mes éléments. Ce sont ces derniers qui m`ont donné l`information.
Selon les informations, vous avez fui la zone, de peur de vous faire tuer. Puisque vous êtes un proche d`Ibrahim Coulibaly…
C`est une fausse information. Guillaume Soro et ses services savent qui est AB. Personne ne pouvait prendre Man. C`est au cours d`une réunion qu`on a décidé que je parte de cette ville. C`est après que je me suis rendu compte que c`était une cabale.
Comment vivez-vous au Mali ?
Je vivais très bien dans ce pays. Je me suis présenté officiellement aux autorités maliennes. Je vivais sans problème. Soro et Konaté mettaient les bâtons dans les roues. Chaque fois, j`étais interpellé par les forces de l`ordre du Mali.
Il paraît que vous broyiez du noir à Bamako…
Ce sont des ragots. Soro et Konaté veulent me salir. Ces deux personnes faisaient circuler des fausses informations sur mon compte.
Quelles sont ces informations ?
Ils faisaient croire aux autorités maliennes que je fais du blanchiment d`argent. Après enquête, on se rend compte que cela est archi faux. Ce sont des histoires montées de toutes pièces pour me ruiner. Il n`y avait pas de preuve. Personne ne pouvait le démontrer.
Pourquoi Soro et Sidiki Konaté vous en veulent tant ?
On fait une réunion ensemble. Au cours de la marche, il était prévu que je vienne faire une opération à Abidjan ; on m`a confectionné une pièce burkinabé. Je leur ai donné mon accord. Donc je devais passer par le Ghana pour mener l`opération. Après, j`ai eu à circuler avec quelqu`un qui m`a dit que c`était risqué. Donc j`ai renoncé. Alors, ils ont mis une équipe à mes trousses pour m`éliminer. J`étais obligé de changer de couchettes pour fuir les tueurs à gages de Soro. Toutes leurs tentatives pour m`éliminer sont restées vaines. Alors, ils m`ont laissé tranquille.
On vous accuse d`être pro IB…
Je ne suis pas pro IB. Nous avons pris les armes pour une justice bien déterminée.
Quelle est cette justice ?
Pendant la préparation de l`attaque, tous les combattants ont été informés qu`on prenait les armes pour que Alassane soit candidat à l’élection candidat à l`élection présidentielle. Si maintenant cette situation a été réglée après les accords de Pretoria, on doit déposer les armes. Je ne suis pas pro IB. Ce n`est pas lui qui a formé la rébellion. IB n`est pas responsable de la rébellion.
Qui est le responsable ?
Soro et IB sont mieux placés pour le dire. Ils savent qui est le père de la rébellion. La personne qui a créé la rébellion se reconnaît. Soro et IB ne peuvent pas payer les armes. Ils n`ont aucun moyen pour financer la rébellion. Le tribunal pénal international va interroger les gens. Nous allons livrer les secrets de la rébellion.
C`est qui alors ?
C`est Alassane Dramane Ouattara. Le coup a été planifié à Ouagadougou... au quartier des villas des hôtes. Alassane Ouattara a demandé à Blaise Compaoré de l`aider à renverser le pouvoir de Gbagbo. Ce dernier a donné son accord. A son tour, il a confié l`affaire à Djibril Bassolé et au capitaine Zida. IB était chargé de conduire les opérations sur le terrain avec des soldats burkinabé. Ainsi que des mercenaires libériens. Soro a été choisi pour jouer le rôle de porte-parole. Nous allons tout déballer devant le tribunal pénal international. Quand on dit que c`est pour Alassane Ouattara qu`on a pris les armes, on n`a plus besoin de chercher le père de la rébellion.
Alassane Ouattara a toujours nié la paternité de la rébellion ?
Nous étions au cœur de la rébellion. Nous n`étions pas n`importe qui. IB et Soro le savent. Ils peuvent, vous le dire. De toutes les façons, la vérité va éclater bientôt.
Quels étaient vos rapports avec les autorités maliennes ?
Nous avons de bons rapports.Les Force nouvelles vous demandent de revenir.
Mais vous refusez…
Je ne veux plus les rejoindre. Tout le monde parle de paix. Ce n`est pas la peine de monter une équipe pour venir freiner le processus de paix. Il faut que cela s`arrête. Gbagbo n`a pas pris les armes contre Houphouët-Boigny. Il a discuté. Le voilà aujourd`hui, au pouvoir. Quand on est premier ministre, il faut déposer les armes. Soro est incapable de désarmer ses soldats.
Pourquoi est-il incapable ?
Il est téléguidé. C`est un cobaye. Ses décisions lui sont dictées.
Par qui ?
Il le sait. Avant de prendre une décision, il appelle le vrai responsable de la rébellion. Je n`ai plus besoin de le citer. Puisque vous le savez maintenant. Soro n`a pas assez de courage pour prendre des décisions.
Comment faire pour que les combattants des Forces nouvelles déposent les armes ?
C`est là que la danse devient intéressante. Les gens ont décidé d`aller à la paix. Laurent Gbagbo a gagné en empruntant la voie du dialogue. Il n`y a plus d`autres raisons à ne pas déposer les armes. Nous demandons à Gbagbo de laisser la question entre nous ; c`est la meilleure solution. S`ils ne veulent pas désarmer, nous allons le faire.
Quels moyens avez-vous ?
Ils savent qui est AB. Nous avons au moins une centaine d`éléments en leur sein. Nous demandons à Soro et ses hommes de déposer les armes. Que Shérif Ousmane cesse de se faire empereur, qu`il laisse les armes. On ne va pas rester dans cette situation. Les pays de la sous- région sont en train de se développer. Avec l`argent des Ivoiriens. Aujourd`hui, j`ai mal au cœur quand je vois qu`on nous a poussés à attaquer notre pays. Chaque Ivoirien doit prendre conscience.
Avez-vous les nouvelles de Zackaria Koné ?I
l faut dire que le problème avec Zackaria Koné ne date pas d`aujourd`hui. Il était au départ garde du corps de Soro. Il l`a laissé pour prendre Vetcho. Chose que Zackaria n`a pas digére. Aujourd`hui, il a compris. Il cherche à rentrer dans la République.
Quelle est aujourd`hui, sa situation à Ouagadougou ?
Il ne peut rien faire que les autres burkinabè ne sachent. Tous ses faits et gestes sont contrôlés. Il est suivi à la loupe. Il n`est pas libre de ses mouvements.
Il paraît que vous êtes l`un des casseurs de la BECAO de Man…Il faut mettre les choses à leur place. Colonel Bamba, Loss, Diabaté en savent quelque chose. Je gérais Man. Mais je dormais à Biankouma. Qu`on arrête de m`accuser. Ils savent comment ça s`est passé. Chacun va s`expliquer un jour devant le TPI. Ceux qui sont à la base de ce casse se connaissent. Ils sont encore en vie.
Pouvez-vous citer des noms ?
Losséni Fofana dit Loss, Yéo, Diabaté et Bamba ont reçu l`ordre de la hiérarchie. C`est Guillaume Soro et ses hommes qui leur ont demandé de le faire. J`ai refusé de participer à ce casse.
Pourquoi ?
On avait une mission bien précise. Nous ne sommes pas venus pour voler de l`argent de la banque. En plus, cela allait jouer sur notre image. Les gens allaient nous traiter de voleurs. Les faits ont fini par me donner raison. Guillaume Soro a reçu beaucoup d`argent de ce casse. Puisque c`est Kass qui est venu chercher la part de Soro. A Bouaké, c`est Wattao qui a conduit les opérations du casse de la BCEAO. A Korhogo, c`est Kouakou Fofié. Ils ne peuvent pas le nier. Ils se sont enrichis sur le dos des combattants. D`ailleurs, c`est pourquoi Soro a éliminé Kass et Yéo. Parce que ces derniers réclamaient leur part. En plus, ils voulaient le dénoncer.
Tous ceux qui se sont opposés à Soro ne sont plus de ce monde ?
C`est dommage que Soro les ait assassinés. Je peux bien me venger parce que Adams était une partie de moi-même. Mais cela ne sert à rien. Allons à la réconciliation. Le TPI va régler le compte de tous ces voleurs. Soro doit être traduit devant le TPI.
Vous faites trop allusion au TPI ?
Quand tu prends les armes, tu paies. Nous avons le cas de Hissène Habré, Jean-Pierre Bemba aujourd`hui, notre vie a été gâchée. Nous avons été trahis. Ils m`ont transformé en une autre personne dans ce monde.
Avez-vous des regrets ?
Beaucoup. Ce qui me fait mal, non seulement, ils nous ont trahis mais aussi ils refusent de déposer les armes. On ne peut aller aux élections avec des hommes en armes. Soro est premier ministre, de quoi ont-ils peur ? Que les soldats de Soro quittent les rues. Qu`ils aillent voir ceux qui les ont embauchés pour les punir. Je suis prêt à dire toute la vérité. Même si je dois mourir. Je suis prêt à passer à la télévision ivoirienne. Afin que les Ivoiriens sachent la vérité.
A-t-on réellement promis 5 millions aux jeunes gens ?
C`est un montage de Soro et de Shérif Ousmane afin de retarder le processus de désarmement. Lorsque le premier cessez-le-feu a été signé à Tiébissou, on nous a convoqués à Ouagadougou. Au cours de la rencontre, on nous a demandé de violer le cessez-le- feu en procédant à des attaques. Aujourd`hui, c`est le même jeu entre Soro et Shérif. C`est fait sciemment. On fait croire que Soro et Shérif ne sont pas dans le même coup. Ils sont bel et bien ensemble. Ils ne veulent pas aller aux élections. Et Soro est le chef d`orchestre de ce jeu. Ce dernier reçoit des ordres du responsable de la rébellion.
Etes-vous prêts à prendre les armes ?
Pas pour la rébellion. Je préfère prendre les armes pour défendre la République. Il faut que les gens déposent les armes. Ce n`est pas, par les armes, qu`on prend le pouvoir. Ce sont des élections qui montrent qui est fort.
Pourquoi avez-vous décidé de quitter la rébellion ?
Je suis fatigué. Je ne suis plus prêt à suivre une rébellion pour détruire mon pays. J`ai décidé de me mettre aux côtés de mon pays. Personne ne m`a obligé. Après des années de réflexions, j`ai pris cette décision. Je demande pardon à la République pour le tort que j`ai pu lui causer.
Quel message pouvez-vous adressé aux Ivoiriens ?
Je leur demande pardon. Que la nation tout entière me pardonne pour les bêtises que j`ai commises. On recevait des ordres qu`il fallait exécuter. Je reconnais mes fautes. Je suis prêt à mourir.
Etes-vous sincère ?
Je jure la main sur le cœur. Je suis sincère. Si je ne l`étais pas, je ne serai pas rentré au pays. Je demande aux Ivoiriens de me faire confiance. La preuve, dès mon retour; les services d`Alassane Ouattara sont entrés en contact avec moi.
Que vous ont-ils demandé ?
Ils se sont plaints du fait que j`ai décidé de tourner le dos à la rébellion. Ils m`ont supplié de revenir sur ma décision. Je leur ai dis non. Pour moi, la page de la rébellion est tournée. Et dire que j`ai gâché ma vie pour que Alassane Ouattara soit candidat. Désormais, je me mets au service de mon pays. J`ai trop fait de bêtises qui n`ont rien apporté au pays. Si ce n`est pas la désolation, la mort, et la tristesse. Il est temps qu`on mette fin à la souffrance des populations.
Que pensez-vous du processus de paix ?
Si Guillaume Soro joue franc jeu, la Côte d`Ivoire va retrouver la paix.
Pourquoi Soro ne joue-t-il pas franc jeu ?
Les responsables de la rébellion n`ont pas encore dit leur dernier mot. Ils ne veulent pas de la tenue des élections. La décision de la tenue des élections ne dépend pas de Soro. Il faut les dégager par la force. Sinon, le pays va rester dans cette situation. Cela risque d`énerver le peuple. C`est leur tactique.
C`est -à- dire ?
Ils veulent maintenir les populations dans la souffrance. Ce qui risque d`être préjudiciable à Gbagbo. Ils veulent pousser le peuple à se soulever contre lui. Puisqu`ils n`ont pas reussi à l`enlever par les armes. Soro et ses hommes ne vont pas déposer les armes tant que nous ne prenons pas nos responsabilités. Ils se plaisent dans cette situation.
Que pensez-vous du rôle de facilitateur du Président Blaise Compaoré ?
Ce monsieur ne peut pas ramener la paix en Côte d`Ivoire. Lui-même est au coeur de la rébellion. C`est lui qui nous a formés à Ouagadougou.
C`est grave ce que vous dites...
C`est la vérité. Depuis un an l`Accord politique de Ouagadougou est signé. Soro et ses hommes refusent de déposer les armes sans qu`il ne les interpelle. Blaise Compaoré a fait retourner dans son pays les armes lourdes qu`il a mises à notre disposition au début de la guerre. Je ne lui fais pas confiance. C`est vous qui croyez en ce monsieur. Comment peut-on confier la médiation de la crise ivoirienne à l`un des commanditaires de la rébellion ?
Interview réalisée par :Yacouba Gbanéyacou06336510@yahoo.frin Le Temps Spécial - N°5 du 24/09/2008
vendredi 28 novembre 2008
Accords provisoires de partenariat économique — Afrique de l'Ouest: Côte d’Ivoire et Ghana
Accords provisoires de partenariat économique — Afrique de l'Ouest: Côte d’Ivoire et Ghana
1. État des lieux
La Commission européenne a paraphé des APE provisoires avec la Côte d’Ivoire et le Ghana en décembre 2007. Ces accords ont été mis en place afin d’éviter la perturbation des exportations de ces deux pays vers l’UE après l’expiration des dispositions commerciales de l’Accord de Cotonou à la fin de ce mois et de se donner davantage de temps pour négocier un APE régional complet. En conséquence, les principales exportations de la Côte d’Ivoire et du Ghana bénéficient toujours d’un accès préférentiel aux marchés de l’UE. Cela concerne le commerce du cacao, de la banane et d’autres produits agricoles, qui représente environ 940 Mio EUR par an et environ un tiers des exportations annuelles de ces pays vers l’UE.
Ces deux APE provisoires spécifiques à des pays (bien qu’ils soient pratiquement identiques) sont une solution temporaire pendant que durent les négociations visant à les remplacer par un APE complet couvrant l’ensemble de l’Afrique de l'Ouest. L’APE complet remplacera entièrement ces deux accords provisoires. Entre-temps, la signature des deux APE provisoires a été programmée pour la fin de 2008, de sorte qu’ils puissent être notifiés et examinés à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Comme le reste de l’Afrique de l'Ouest comprend essentiellement des pays figurant parmi les moins développés, ceux-ci bénéficient d’un accès en franchise de droits aux marchés de l’UE en vertu du régime «tout sauf les armes» pendant la durée des négociations d’un APE complet. Le Cap-Vert et le Nigeria font exception: le Cap-Vert ne fait plus partie des pays les moins développés depuis le 1er janvier 2008 mais continuera de bénéficier du régime TSA pendant trois années encore et le Nigeria a décidé de ne pas signer d’APE provisoire et bénéficie du système normal de préférences généralisées de l’UE.
2. Principales caractéristiques des APE provisoires
Échanges de marchandises
Les dispositions relatives aux échanges de marchandises couvrent:
- l’accès en franchise de droits et sans contingents aux marchés de l’UE pour toutes les importations provenant de la Côte d’Ivoire et du Ghana à compter du 1er janvier 2008, avec des périodes de transition pour le riz et le sucre;
- une ouverture asymétrique et progressive des marchés de ces pays aux marchandises de l’UE, tenant pleinement compte des différences de niveaux de développement entre eux et l’UE (voir ci-dessous);
- un chapitre sur la défense commerciale, avec des garanties bilatérales permettant à chaque partie de réinstaurer des droits ou contingents si les importations de l’autre partie perturbent ou menacent de perturber son économie;
- un chapitre sur les obstacles techniques au commerce, ainsi que des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), afin d’aider les exportateurs d’Afrique de l'Ouest à satisfaire aux normes d'importation de l’UE, et
- un chapitre visant à faciliter le commerce par des mesures telles que des procédures douanières plus efficaces et une meilleure coopération entre les administrations.
Biens libéralisés dans les APE provisoires
Toutes les importations de la Côte d’Ivoire et du Ghana accèdent aux marchés de l’UE en franchise de droits et sans contingents depuis le 1er janvier 2008 (à l’exception du riz et du sucre, pour lesquels des régimes de transition ont été mis en place jusque respectivement 2010 et 2015). Cette situation constitue une amélioration par rapport au régime d’échanges antérieur «de Cotonou».
En retour, au cours des 15 prochaines années, la Côte d’Ivoire libéralisera 81 % des importations provenant de l’UE (représentant 89 % des lignes tarifaires) et le Ghana libéralisera 80 % des importations provenant de l’UE (représentant 81 % des lignes tarifaires).
Les importations européennes libéralisées sont principalement les machines industrielles (pompes, groupes électrogènes, turbines, etc.), certains véhicules (bateaux, avions, voitures) et certains produits chimiques. Il s’agit de l’ensemble des moyens utilisés par les industries ivoirienne et ghanéenne qui ne sont pas produits localement. L’élimination des droits d’importation sur ces produits réduira les coûts de ces biens d’équipement pour les entreprises locales.
Échanges UE-Afrique de l'Ouest
Les échanges UE-Afrique de l'Ouest sont bien équilibrés avec des exportations équivalentes dans les deux sens. Les principales exportations de l’UE sont les biens d’équipement et les véhicules, qui représentent 80 % des exportations. Les principales exportations de l’Afrique de l'Ouest sont le pétrole du Nigeria (50 % des exportations de l’Afrique de l'Ouest) et les produits agricoles tropicaux (cacao, bananes, ananas, bois), principalement de la Côte d’Ivoire et du Ghana.
Biens non libéralisés dans les APE provisoires
La Côte d’Ivoire et le Ghana ont exclu de la libéralisation un certain nombre de produits agricoles et de produits transformés non agricoles, principalement afin d’assurer la protection de certains marchés agricoles et industries sensibles, mais également pour maintenir des recettes fiscales.
Les listes d’exclusions de la Côte d’Ivoire et du Ghana ne sont pas identiques car elles reflètent la situation respective de chaque pays. Les deux pays collaborent avec la région d’Afrique de l'Ouest pour mettre en place une offre commune d’accès au marché dans le contexte des négociations de l’APE complet.
Tant le Ghana que la Côte d’Ivoire ont exclu le poulet et d’autres viandes, les tomates, les oignons, le sucre, le tabac, la bière et les vêtements usés. La Côte d’Ivoire a également exclu le ciment, le malt, l’essence et les voitures, tandis que le Ghana a exclu le blé, le poisson surgelé et les plastiques industriels.
Autres éléments
Il existe un mécanisme détaillé de règlement des litiges pour appuyer la mise en œuvre effective des accords et de nouvelles règles d’origine améliorées seront annexées aux APE provisoires dès qu’elles auront été convenues avec l’ensemble de la région dans le cadre des négociations de l’APE complet. Entre-temps, la Côte d’Ivoire et le Ghana bénéficient des règles d’origine améliorées de l’APE général (règlement n° 1528/2007 du Conseil).
Coopération au développement
Les dispositions en matière de coopération au développement font le lien avec les instruments de la coopération au développement de la Communauté européenne et des États membres de l’UE. Elles identifient des domaines prioritaires de coopération au développement afin d’accompagner la mise en œuvre des APE provisoires. Les principaux domaines identifiés sont les suivants:
- Renforcement et mise à niveau de la capacité des secteurs productifs;
- Coopération en matière d’ajustement budgétaire;
- Amélioration de l’environnement des entreprises;
- Mise en œuvre des règles commerciales prévues dans les accords.
3. État d’avancement des négociations pour un APE complet avec l’Afrique de l'Ouest (novembre 2008)
Les négociations en vue de la conclusion d’un APE complet avec l’ensemble de la région de l’Afrique de l'Ouest (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo) se poursuivent. L’objectif de la CE et de l’Afrique de l'Ouest dans ces négociations est de conclure, au niveau de la région, un accord qui soutienne le développement et favorise l’intégration régionale.
Outre la mise en place d’un accès commun aux marchés de l’Afrique de l'Ouest pour les marchandises, ces négociations couvrent également le commerce des services, l’investissement et d’autres règles en matière commerciale pertinentes pour le développement et l’intégration régionale telles que la concurrence et la transparence dans les marchés publics.
Depuis le début de 2008, cinq sessions de négociations ont été organisées au niveau technique ou au niveau de hauts responsables. Les APE provisoires et l’APE complet avec les Caraïbes ont constitué des points de référence utiles lors de ces négociations. L’UE réexamine les difficultés rencontrées au cours de ces négociations et les aspects que les partenaires d’Afrique de l'Ouest pourraient souhaiter revoir dans le contexte de l’APE complet. La Commission accepte que chaque région veuille progresser à son propre rythme, examiner les enjeux avec l’UE et se faire une idée des engagements qu’elle s’apprête à prendre.
Le texte des dispositions relatives aux échanges de biens a été largement approuvé mais contient encore des points de divergence pour lesquels nous recherchons des compromis, notamment en ce qui concerne les taxes à l’exportation, les prélèvements régionaux ou la clause NPF. Comme dans le cas des APE provisoires, des dispositions couvrent la défense commerciale, les obstacles techniques au commerce, les mesures SPS et la facilitation des échanges.
La région de l’Afrique de l'Ouest met la dernière main à son offre d’accès commun aux marchés pour les marchandises et compte la soumettre au début de 2009. Des projets de textes sur les services et la coopération au développement sont également en préparation. Jusqu’à présent, les discussions se sont focalisées sur l’interprétation de la compatibilité OMC (voir fiche factuelle séparée) et sur le lien avec le financement du développement dans le cadre de l’Accord de Cotonou.
Les négociations sur les règles d’origine se poursuivent également. Ces discussions sont parties des règles d’origine utilisées dans l’Accord de Cotonou et de celles contenues dans le règlement n° 1528/2007 du Conseil. Nous sommes à la recherche de simplifications qui pourraient aider l’Afrique de l'Ouest à se développer, par exemple la «transformation simple» pour les produits textiles (déjà contenue dans le règlement 1528/2007). La partie ouest-africaine a élaboré ses propres idées, qui sont actuellement sur la table des négociations.
Les négociations couvrent désormais certaines règles en matière commerciale telles que la concurrence ou la protection des consommateurs, mais les progrès sont lents. Alors qu’en principe, l’Afrique de l'Ouest convient de l’importance, pour l’intégration régionale et l’APE, d’autres aspects en rapport avec le commerce, elle reste jusqu’à présent opposée à l’introduction de chapitres sur les aspects sociaux, sur l’environnement ou sur les marchés publics.
Afin de maintenir l'élan des négociations, le délai pour l’achèvement des négociations de l’APE complet est désormais fixé à la mi-2009.
Pour les dernières informations, veuillez consulter:
http://ec.europa.eu/trade/issues/bilateral/regions/acp/regneg_en.htm
Pour les dates des sessions de négociation de l’APE, veuillez consulter:
http://ec.europa.eu/trade/issues/bilateral/regions/acp/epa_calendar_en.htm