Le PDG de TGC, lobbyiste de LCM, s’explique :
24heur
Trois questions au PDG de TGC, lobbyiste, qui avait été mandaté par Lion Capital Management Group (LCM) pour essayer de trouver une issue négociée à l’affaire de l’usine de chocolat qui oppose la société de Fonds de pension de retraite américaine au FRC (Fonds de Régulation du Cacao). Le patron du cabinet TGC, que nous avons joint hier au téléphone, lève le voile sur les échanges qu’il a eus avec la présidence de la République ivoirienne et la saisine du Premier ministre, Guillaume Soro.
* M.
quel était votre mandat et quels sont les résultats que vous avez obtenus dans cette opération ? LCM, devant les difficultés qu’elle rencontrait pour amener la partie ivoirienne à respecter ses engagements dans ce dossier, m’a demandé d’entrer en contact avec les autorités ivoiriennes, notamment le président de la République, pour que le contentieux soit liquidé.
Ce que j’ai fait en lui écrivant, et son cabinet m’a contacté en me disant de régler le dossier avec les personnes qui sont malheureusement partie prenante des transactions financières douteuses, à savoir l’ex-conseiller du Président aux infrastructures qui se trouve être le Directeur de l’usine, et qui s’est acheté une maison en son nom propre ici aux USA en utilisant l’argent de l’usine.
Il faut savoir que ce dernier avait même poussé loin l’affaire en voulant exproprier LCM de ses 20 %.
Les tribunaux américains l’ont débouté en demandant aux deux parties de conférer et de trouver une solution.
La répartition du capital restait alors maintenue à 80 % pour le FRC, et 20 % pour LCM.
Je n’ai rien obtenu de la partie ivoirienne, car, elle n’a pas bougé, mais de LCM, j’ai obtenu qu’au lieu de rester en conflit ouvert avec son associe le FRC, qu’il sorte de l’affaire en vendant ses parts, et une offre de vente a été faite au FRC qui a juste envoyé un courrier à LCM pour dire qu’il en prend acte.
Il faut savoir que cette usine, si elle entrait en production, serait une véritable machine à faire de l’argent.
Mais à l’inverse, chaque jour qu’elle reste fermée, ce sont des sommes importantes qui sont perdues.
Elle aurait vraiment constitué une valeur ajoutée pour les planteurs si elle rentrait en production.
* Quel était le rôle de IC Trading ? Nous ne l’avons jamais su.
Cependant, les copies de plusieurs virements de fonds controversés et de montants importants montrent que IC Trading devait jouer un rôle dans les transferts de fonds entre la Côte d’Ivoire et les USA.
Car tous les virements étaient libellés comme suit : Bénéficiaire : IC Trading et New York Chocolate and Confections Company, mais le destinataire final était IC Trading et non New York Chocolate.
Lorsque cela a été découvert, les Américains ont commencé à douter que les Ivoiriens ne voulaient pas faire l’affaire, mais cherchaient plutôt une affaire à laquelle ils veulent s’adosser pour faire des transferts de fonds pour leur propre compte.
Et, il faut savoir qu’ils m’ont demandé d’informer les partenaires au développement de la Cote d’Ivoire à savoir la Banque Mondiale, le FMI, la BAD, etc.
, afin de bloquer les négociations de prêts avec la Côte d’Ivoire ; d’informer le département d’Etat américain de cette affaire afin de bloquer les négociations sur l’AGOA etc.
Car, ils estiment que la Côte d’Ivoire ne peut pas être en train de demander des prêts ou de l’aide alors qu’elle a beaucoup d’argent entre les mains d’individus, et aussi qu’on ne doit pas spolier les planteurs qui vivent dans l’extrême pauvreté, alors qu’en réalité, ils ont de l’argent confisqué par quelques personnes.
Je leur ai expliqué que je ne croyais pas encore qu’on pourrait trouver un arrangement, et j’ai envoyé une deuxième note au chef de l’Etat qui, malheureusement, est restée sans suite.
Je crois pour ma part qu’il a été beaucoup trahi par son entourage dans cette affaire.
Car on lui a toujours fait croire que tout se passait bien et que du chocolat était produit, ou alors que ce sont ses opposants qui essaient de le déstabiliser avec cette affaire.
Ce qui n’est pas le cas, du moins, en ce qui me concerne.
Car je ne fais pas de politique, je suis plus business, et en toute honnêteté, je n’aime pas voir qu’on montre la Côte d’Ivoire et ses dirigeants du doigt, notamment dans ce type d’affaires.
Cela dit, il s’agit plutôt d’une affaire complètement opaque qui laisse penser à beaucoup de choses… Les Américains pensent définitivement qu’il s’agit d’un blanchiment d’argent.
Sauf, si on leur prouve le contraire.
D’ailleurs, suite aux récentes plaintes portées contre le FRC dans cette affaire ici aux USA, je vous informe que l’avocat du FRC, sans doute ayant mesuré la gravité des faits, a dû les abandonner cette semaine en demandant à quitter leur comité de défense.
Cela est-il un signe que des faits graves sont établis ? * Que doit-on faire pour remédier à la situation ? Il faut une véritable volonté politique de la partie ivoirienne.
Vu l’importance des enjeux, nous sommes encore ouverts à la discussion.
Le président de la République et le Premier ministre doivent cette fois-ci marquer un engagement fort à régler ce problème dont les conséquences sont incalculables et peuvent être un frein à beaucoup de choses.
J’ai écrit au Premier Ministre à travers un de ses conseillers, pour lui proposer de mettre en place un comité de médiation, qui pourrait permettre de débloquer cette situation.
Car, il faut savoir que le FRC a effectué huit voyages ici aux USA, soi-disant pour régler cette affaire, mais on s’est bien aperçu que c’était plutôt des voyages d’agréments aux frais des planteurs.
Car, rien n’a avancé.
J’ai refusé d’informer les partenaires au développement de la Côte d’Ivoire de cette affaire, de même que le Département d’Etat comme LCM me le demandait.
Cependant, je vous informe que LCM s’apprête à le faire ces jours-ci, car il faut bien comprendre que les sommes qu’ils ont investies proviennent de fonds de retraite, c’est comme si la CNPS plaçait son argent avec des gens peu crédibles et le perdait.
Des Américains qui ont travaillé toute leur vie ne pourraient pas bénéficier de leurs économies de pension ! Ce genre de chose est gravement puni aux USA, et je ne crois pas que LCM puisse accepter de perdre autant d’argent et partant sa crédibilité.
Je vous informe qu’il s’agit de 39 de leurs investisseurs qui perdraient de l’argent et qui ont en gestion plusieurs centaines de millions de dollars, d’où leur crédibilité.
A.
S.
* Les mésaventures de Jean-Claude Amon et Leila N’Diaye Les plus malchanceux dans cette combine juteuse sont d’abord Leila N’Diaye et Jean-Claude Amon qui ont été jetés comme le citron après en avoir extrait tout le jus.
Mme Leila N’Diaye était au tout début de l’affaire.
C’est elle qui a noué les premiers contacts avec “Lion capital management”.
C’est par la suite que Jean-Claude Amon qui était jusque-là conseiller technique chargé des Infrastructures à la présidence a été associé.
Les deux plénipotentiaires et missi dominici du palais d’Abidjan ont vu l’avantage de travailler en duo dans leurs intérêts réciproques bien compris.
Une commission de 40.
000 dollars (environ 20 millions de F CFA) a été négociée par ceux-ci auprès de « Lion capital management ».
Mais quand l’argent a été versé, Jean-Claude Amon s’est assis dessus sans verser le moindre sou à sa comparse.
Aux dernières nouvelles, la route de la présidence ivoirienne lui a même été interdite.
Elle qui était naguère si introduite.
Jean-Claude Amon n’aura pas un sort plus brillant.
Et pourtant, tout avait si bien commencé pour lui.
Dans notre parution d’hier, nous mentionnions que c’est lui qui avait été désigné administrateur provisoire de la société NY3C, l’usine de Fulton.
Dès son arrivée aux Etats-Unis, il s’achètera une coquette villa avec les Fonds du FRC et ses émoluments avaient été fixés à la somme vertigineuse de 300.
000 dollars par mois, soit 150 millions de nos francs.
Ne s’étant pas contenté de cette situation princière, il s’était très vite enfoncé dans les frasques.
Mais comme depuis le départ, l’affaire était du pipeau, la source des fonds qui lui étaient si généreusement alloués a tari.
Il a été lâché par la présidence de la République et aujourd’hui, il est sur le carreau tirant le diable par la queue aux Etats-Unis.
A.S./Théodore SINZE
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