jeudi 28 février 2013

FLASH BACK: Côte d'Ivoire : l'ONU s'excuse auprès du Bélarus pour un rapport inexact

L'ONU doit s'excuser encore plus que ca. Elle s'excuse aupres du Belarus,mais les ivoiriens, ne meritent ils pas des excuses?

Côte d'Ivoire : l'ONU s'excuse auprès du Bélarus pour un rapport inexact


Alain Le Roy, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix.
2 mars 2011 – Les Nations Unies se sont excusées publiquement mercredi auprès du Bélarus pour un rapport inexact de sa mission en Côte d'Ivoire affirmant qu'il avait fourni des hélicoptères d'attaque à l'ancien Président Laurent Gbagbo en violation de l'embargo sur les armes visant ce pays.
« Bien sûr, il s'agit d'un incident malencontreux et le rapport est inexact », a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, lors d'un point de presse au siège de l'ONU à New York.
M. Le Roy a précisé que l'information venait d'un rapport adressé au Groupe d'experts établi par le Conseil de sécurité pour surveiller l'embargo sur les armes visant la Côte d'Ivoire. Ce rapport faisait état de trois hélicoptères d'attaque et d'équipements associés qui devaient être livrés aux forces loyales à M. Gbagbo.
Dimanche soir, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a déclaré avoir reçu des informations indiquant qu'un avion correspondant à cette description avait atterri à Yamoussoukro. Etant donné la gravité de la question, il a été décidé de rendre publique cette information.
« J'ai présenté au nom du Département des opérations de maintien de la paix et des Nations Unies notre profond regret et nos excuses au Bélarus et je salue particulièrement le fait que les autorités du Bélarus ont reconfirmé leur plein respect de l'embargo », a dit Alain Le Roy après avoir rencontré le chargé d'affaires biélorusse, Zoya Kolonta.
Le Bélarus a vérifié qu'aucune compagnie privée biélorusse n'avait de contrat d'armement en Côte d'Ivoire, a-t-il ajouté, s'excusant pour les dégâts causés.
« C'est l'ONUCI qui a produit ce rapport inexact et bien sûr en tant que chef du Département des opérations de maintien de la paix j'en assume la responsabilité », a dit M. Le Roy, ajoutant que de telles erreurs étaient extrêmement rares alors que le DOMP fait très attention à l'exactitude de ses rapports.
Le Conseil de sécurité a imposé un embargo sur les armes visant la Côte d'Ivoire en 2004 après que la guerre civile en 2002 a divisé le pays entre le nord contrôlé par les rebelles et le sud contrôlé par le gouvernement.
La Côte d'Ivoire fait face à une crise politique depuis que M. Gbagbo a refusé de quitter son poste malgré la victoire de son adversaire Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de novembre. Cette victoire a été certifiée par l'ONU.
Les tensions ont depuis augmenté, avec les forces loyales à M. Gbagbo attaquant des convois de l'ONU et des civils à Abidjan, la capitale commerciale. Des responsables de l'ONU ont exprimé leur préoccupation au sujet d'une possible reprise de la guerre civile.

mardi 26 février 2013

CPI: Intervention de Me Altit


"Mme la présidente Mme Messieurs les juges 
Vous vous souvenez certainement que depuis le déclenchement de la crise post électorale en CI
Le procureur n’a cesse de proclamer qu’il poursuivrait tous les auteurs de crimes quelque soit leur camp
Mais ici il ne se trouve que le président GBAGBO, POURQUOI ?
Est ce parce que les auteurs de es crimes sont inconnus ?
Bien au contraire, ils sont connus de tous et leurs crimes sont documentés, documentés en détail par toutes les organisations de défense des droits de l’homme
Ils sont bien connus ceux qui ce sont appropriés et ont mis en coupe réglée le nord du pays depuis le 19 septembre 2002
Ils sont connus ceux qui sont soupçonnés d’avoir ordonné l’assassinat des gendarmes de Bouaké en 2002 , le meurtre et le viol de civils a Man en 2003, le meurtre de civils a Korhogo en juin 2004 lors d’un conflit entre Soro et IB, les massacres de Bouaké en 2007, le meurtre d’opposants et de civils lors de conflits sanglants entre rebelles en 2008, entre autres atrocités.
Ils sont connus de tous, ceux qui sont soupçonnés d’avoir fait torturé et tué a yopougon en mai 2011, ceux qui depuis le 19 septembre 2002 pratiquent le pillage, l’extorsion a grande échelle et se livrent a toutes sortes de trafic en violation des lois.
Ceux qui font du viol systématique une politique, ceux qui utilisent les mercenaires et les miliciens Dozos qui terrorisent la population, et ceux qui continuent encore aujourd’hui à commettre des crimes, notamment dans l’ouest ivoirien !
Ils sont cités dans les rapports des nations unies d’Amnesty international, de Human Right Watch de l’International Crisis Group de Global Witness, du département d’Etat Américain et bien d’autres encore…
Alors, serait ce parce qu’ils se cachent qu’on ne saurait ou les trouver ? Pourtant l’un est préfet, l’autre dirige l’armée, un troisième le groupe de sécurité de la présidence, un quatrième la garde républicaine, ou bien encore la force spéciale, tous nommés par alassane ouattara en 2011 et 2012.
D’autres encore sont des hommes politiques de premier plan et ne se cachent pas !
Alors pourquoi ne sont ils pas la ?
Pourquoi ne sont ils pas poursuivis ? Car ne s’agit il pas ici de déterminer les responsabilités d’un conflit long et douloureux ?
Tout se passe, comme si le procureur auprès de la cour pénale internationale avait été convaincu, depuis les débuts, qu’il n’y avait qu’un responsable au drame que vit la Cote d’Ivoire.
Notons, que depuis le second tour des élections présidentielles, le novembre 2010, pas une fois il n’a essayé de rentrer en contact avec le Président GBAGBO ou son gouvernement, pas une fois !
Alors qu’il était en contact avec alassane ouattara et ses représentants !
Pas une fois, il n’a mis en garde de façon claire et précise des responsables de la rébellion et des chefs de guerre de la rébellion soupçonnés de crimes de masses ; réservant ses flèches et ses menaces au seul camp gouvernemental.
Dans ces conditions, comment s’étonner que le document contenant les charges, ne soit que le reflet des accusations portées par les chefs rebelles et, la presse pro ouattara au moment de la crise.
Ce document (il indique le Document Contenant les Charges sur son pupitre en le tapotant), n’est qu’une revue de presse, la revue d’une presse engagée contre le président GBAGBO.
Il est vrai que le procureur mentionne un certain nombre de rapports d’organisations de défense des droits de l’homme, mais vous aurez noté que le procureur en fait un usage partial, passant sous silence les éléments gênants pour ses thèses. Ces rapports eux-mêmes auraient mérité de la part du procureur des investigations complémentaires.
Nulle trace ici d’enquêtes, nulle traces d’enquêtes a proprement parlé, nulle trace d’enquêtes a charges ou a décharges.
Le procureur n’apporte aucun élément probant à l’appui de ses accusations.
Il est frappant de constater le faible nombre d’attestations qu’il présente, leurs caractères vagues, et le flou qui les caractérise, sans compter le fait qu’elles soient souvent en contradiction les unes avec les autres.
Il est frappant aussi de constater que nulle part, il n’y a trace d’un ordre quelconque du président GBAGBO ou de responsables politiques ou militaires, qui corroboreraient, ne serait ce qu’en partie, au moins, l’une de ses allégations. Il n’y a rien !!
Comme nous le montrerons, absolument rien qui soutienne non seulement les allégations, mais encore le récit même du procureur, a fortiori rien pour discuter d’une éventuelle responsabilité du président GBAGBO.
D’ailleurs le procureur a tellement conscience des insuffisances de son document qu’il entretient lui-même a dessein le flou, confondant les événements et les protagonistes. Plus même, il a change au dernier moment son fusil d’épaule, se fondant sur un nouveau mode de responsabilités plus limité, sans apparemment prendre garde que, ce faisant, il affaiblissait sa propre démonstration.
La défense démontrera que le procureur n’apporte aucun élément de preuve suffisant, qui permette d’établir des motifs substantiels de croire, que les quatre événements choisis par lui se sont déroulés comme il le prétend.
Elle démontrera qu’il n’existe donc aucune base factuelle aux accusations du procureur.
Elle démontrera en conséquence qu’il n’est pas possible d’établir l’existence de motifs substantiels de croire que le président GBAGBO aurait commis les crimes qui lui sont imputés.
Elle démontrera qu’il n’existe pas de motifs substantiels de croire que le président GBAGBO porterait une quelconque responsabilité, dans les faits visés comme co-auteur indirect et a fortiori comme contributeur, parce qu’a aucun moment le procureur ne parvient à démontrer l’existence d’un lien entre le président GBAGBO et les quatre événements allégués.
Le récit du procureur est parcellaire, lacunaire, pour une raison simple :
La réalité ne cadrant pas avec ses accusations, il lui faut tenter de la transformer, et pour cela il lui faut en occulter certains aspects.
Mais les faits sont têtus et nous allons les rappeler, sans omettre d’éléments importants pour la compréhension des événements.
Le récit du procureur est biaisé pour deux raisons :
L’une nous l’avons dit est qu’il dépend des éléments qui lui auraient été transmis par les autorités ivoiriennes.
L’autre, plus fondamentalement, est que pour faire peser la responsabilité du conflit sur les seules épaules du président GBAGBO, il lui faut adhérer au narratif construit par les adversaires du président GBAGBO, a l’époque de la crise pour le délégitimer, et pour convaincre la communauté internationale de soutenir un camp contre l’autre.
Et c’est ce qui explique le choix des quatre événements qui structurent son document contenant les charges aussi flou, contradictoire et discutable soit il, comme nous le montrerons.
Parceque ces événements constituaient autant de tournant dans la crise post électorale ivoirienne, autant d’étapes dans la délégitimation du président GBAGBO, et parallèlement dans l’engagement de certaines puissances dans le conflit.
La prétendue répression lors de l’attaque de la RTI en Décembre 2010 a entrainé au plan international la condamnation du régime du Président GBAGBO.
Les allégations concernant la manifestation des femmes au début du mois de mars 2011, ont entrainé l’immédiate suspension des négociations de paix en cours. Les puissances ne voulaient pas d’une paix négociée et nous le montrerons.
Le bombardement allégué du marché d’Abobo, le 17 mars 2011, a conduit, quelques jours plus tard, à l’adoption de la résolution 1975 du conseil de sécurité et au déclenchement de l’offensive terrestre, préparée en sous main et de longue date par les forces françaises et par l’Onuci.
Et que dire des accusations concernant les combats a yopougon, après la chute du président GBAGBO ? Elles permettent d’occulter les rafles, les violations systématiques des droits de l’homme commises par les forces pro ouattara.
Ces quatre événements donnent donc a lire un récit, a croire en une histoire qui légitime ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui. Ils peignent à grands traits un camp du bien et un camp du mal !
De ce point de vue ils ont donc une signification politique. Ils ont construit une réalité légitimante qui a servi de fondement a la prise de pouvoir du camp ouattara.
Plutôt que de vérifier la véracité de ce récit. Plutôt que d’enquêter pour en déterminer la réalité, le procureur l’a tenue pour acquis.
Le problème, c’est qu’il ne peut plus maintenant s’en écarter sous peine de remettre en cause tout l’édifice. Hors l’édifice ne tient pas !!!
L’attaque de la RTI, tous les éléments à notre disposition le prouve !
Ce ne sont pas les forces qui auraient attaqué des foules désarmées, mais bien au contraire les miliciens pro-ouattara qui ont lancé une attaque préméditée et préparée contre les forces de maintien de l’ordre.
La répression de la marche des femmes, la presse ivoirienne elle-même s’est faite l’écho des incohérences des accusations.
Le procureur lui a tenu pour acquis que la version d’un seul camp était la seule bonne, sans enquêter, sans verifier différentes hypothèses.
Le bombardement du marché d’Abobo, le moins que l’on puisse dire, c’est que le dossier présenté par les autorités ivoiriennes n’est pas convaincant, et que le procureur n’a rien fait pour éclaircir les choses.
Comment d’ailleurs, ne pas s’étonner que ceux que le procureur présente aujourd’hui comme les relais du président GBAGBO dans la mise en œuvre de la prétendue politique qu’il lui reproche, aient été promus et récompensés par alassane ouattara.
Il n’est pas difficile de comprendre que la réalité est toute autre et ce n’est pas une thèse que nous exposons, c’est un constat que nous posons. Car la réalité est têtue et se devine à travers les éléments de preuves à la disposition des parties.
Tout le problème est la, trop occupée à vouloir prouver la responsabilité du président GBAGBO, le procureur n’a visiblement pas eu le temps d’examiner, d’analyser, d’évaluer les éléments a charge.
Il n’a même pas regardé les vidéos tournées à l’époque.
L’aurait il fait, L’aurait il fait, il aurait vu des combattants pro-ouattara lourdement armés se diriger vers la RTI.
Il aurait vu des combats entre miliciens et forces de l’ordre, il aurait pu entendre les appels a la violence, a donner l’assaut aux institutions de l’état et a la présidence, lancés la veille du 16 décembre par les chefs rebelles et par guillaume Soro, le premier ministre d’alassane ouattara, et renouvelés le soir même de l’attaque.
Il se serait interrogé sur les conditions de la prise de pouvoir des groupes pro-ouattara à Abobo en janvier et février 2011.
Les attaques contre les populations civiles d’Abobo ? Ce sont les policiers qui ont été attaqués et tués, brulés vifs par les membres des milices pro-ouattara.
Tandis que les populations civiles, toutes origines confondues, fuyaient les miliciens pro-ouattara et le commando invisible, elles ne fuyaient pas les forces de maintien de l’ordre qui tentaient de les protéger.
S’il avait lu la presse ivoirienne, le procureur n’aurait pas manqué d’enquêter de manière impartiale sur les circonstances dans lesquelles auraient eu lieu la marche des femmes. Il aurait examiné le peu de témoignage qu’il présente avec plus d’esprit critique.
Il aurait examiné avec la plus grande circonspection les témoignages concernant le bombardement du marché d’Abobo et aurait procédé aux analyses nécessaires, il n’a rien fait !
Quant aux attaques des pro-Gbagbo a yopougon, les attaques alléguées des pro-Gbagbo a Yopougon, le moins qu’on puisse dire, c’est que le procureur ne les documente pas, ou pas suffisamment, alors que nombre d’organisations de défense des droits de l’homme ce sont fait l’écho des rafles, des assassinats perpétrés par les forces rebelles, dans la commune de Yopougon, exactement au même moment !
S’il avait réellement enquêté, le procureur n’aurait pas transmis à la défense comme preuves à charge des images de violence s’étant déroulées au Kenya.
S’il avait enquêté il aurait du prendre en compte la réalité de la situation, et prendre en compte les éléments innocentant le président GBAGBO.
Mais il a préféré lire la réalité ivoirienne a travers un prisme simplificateur.
Il est plus simple d’êtres manichéen, de se représenter des foules désarmées, mitraillées, lorsque l’on veut distinguer entre le camp du bien et le camp du mal.
Cela parle d’emblée a l’imagination, cela est déjà inscrit dans l’inconscient collectif, parce qu’il n’a pas enquêté lui-même, parce qu’il s’est reposé sur ce que lui confiait les autorités ivoiriennes.
Le procureur n’est pas a même de saisir qu’elle a été la réalité du terrain et par conséquent ne peut la donner a voir a la chambre.
Nous montrerons au cours des débats combien cette tentation de la facilite de la simplification a des conséquences graves et a conduit le procureur a mal interpréter les événements dont il parle.
Ainsi pour écrire un scenario devant entrainer la mise en accusation du président GBAGBO devant la CPI, le procureur a-t-il du force la vérité et réinventer une réalité.
Pourtant la verite tous les spécialistes et tous les habitants de la Cote d’Ivoire la connaissent.
La chute du président GBAGBO a été planifiée et organisée, nous verrons comment, écrit a la va vite ne résiste pas a l’analyse.

L’une est que le pays était en paix jusqu’aux élections 2010.
Nous venons d’entendre le contraire.
L’autre est que le responsable de la crise post électorale serait le Pr GBAGBO du fait de son refus prétendu d’accepter le verdict des urnes.
Mais ce n’est pas lui qui a refusé le verdict des urnes.
Ce n’est pas lui qui s’est autoproclamé
Ce n’est pas lui qui a refusé la décision du conseil constitutionnel
Ce n’est pas lui qui a refusé les tentatives de médiation.
Nous reviendrons en détail sur tous ces points car ils sont au cœur des présents débats.
Ces deux propositions constituent les deux piliers sur lesquelles repose la pseudo-démonstration du procureur.
Lorsque l’on oublie la vérité, l’on oublie tous ceux qui ont souffert, toutes les victimes qui réclament en ce moment même justice et qui, après avoir entendu le procureur, se sentent aujourd’hui un peu plus abandonnées. Il convient ici d’avoir une pensée pour toutes les victimes, non seulement pour celles qui ce sont manifestées, mais encore pour toutes celles qui souffrent en silence, abandonnées, mises a l’index, parce que ne faisant pas partie du camp des vainqueurs.
Je mentionnerais les habitants de la cite martyr de Duekoué, victimes de martyr en 2005 et en 2011, sous les yeux des forces de l’Onuci
Je mentionnerais les populations guéré de l’ouest du pays victimes d’une opération de purification ethnique, qui a conduit et conduit encore aujourd’hui des dizaines de milliers d’habitants à fuir leur pays.
J’ai une pensée toute particulière pour les femmes martyres, brutalisées, violées, certaines même devant leurs familles et qui attendent même avec espoir que justice leur soit rendue.
La Cote d’Ivoire est un pays traumatisé, traumatisé par des tentatives de coups d’état à répétition, par la mise en coupe réglée a partir de septembre 2002 du nord du pays, par une guerre terrible infligée aux populations par ces mêmes rebelles en 2010 et 2011.
Mme le président Mme Messieurs, c’est une partie risquée que joue le procureur, en adhérant à un récit élaboré par d’autres.
En effet si le récit sur lequel il s’appuie était remis en cause, toute la construction intellectuelle visant à accuser le Président GBAGBO et parallèlement tout l’édifice visant à légitimer alassane ouattara s’écroulerait. Apparaitrait alors en toute lumière ce qu’est le fond des accusations : La recherche d’un bouc émissaire, qui n’est en réalité qu’un homme coupable d’avoir voulu émanciper son pays, un homme coupable d’avoir préféré la liberté a la servitude. C’est bien une partie risquée que joue le procureur en se focalisant sur les quatre incidents les plus médiatiques, ceux qui ont eu des conséquences politiques internationales, car se faisant il oublie les crimes innombrables qu’ont subi les populations ivoiriennes. Le peuple ivoirien aurait mérité Mme le président, Mesdames Messieurs, que ses souffrances soient prisent en compte.il aurait mérité un autre procès qu’un procès politique, il aurait mérité que soit instruit le procès des vrais responsables de la destruction depuis une décennie du pays et la cour aurait mérité de pouvoir se pencher sur ce qui s’est réellement passe en Cote d’Ivoire pendant toutes ses années. Elle aurait pu alors jouer un rôle bénéfique dans la réconciliation nationale.
Vous savez, cette affaire, est en fait non seulement une affaire ivoirienne, mais aussi une affaire française !!
Permettez-moi de vous rappeler qu’en cinquante ans, la France est intervenue militairement une quarantaine de fois en Afrique, une quarantaine de fois.
Penser pouvoir saisir les tenants et les aboutissants de la crise ivoirienne sans se pencher en profondeur sur les vraies raisons de cette crise, c’est se fourvoyer et fourvoyer la justice.
La réalité est la sous nos yeux et c’est la tache combien noble et essentielle de la chambre de la dévoiler.
Je vous remercie ..."

Les medias Francais revisites

"En Côte d'Ivoire, celui qui juge, c'est celui qui a gagné"


"En Côte d'Ivoire, celui qui juge, c'est celui qui a gagné"

Créé le 26-02-2013 à 16h22 - Mis à jour à 18h52

L'armée ivoirienne a commis des "violations graves" des droits de l'Homme contre les partisans de Laurent Gbagbo, rapporte Amnesty International. Interview du chercheur, Salvatore Saguès.

Un soldat des FRCI a Abidjan. (AFP / SIA KAMBOU)
Un soldat des FRCI a Abidjan. (AFP / SIA KAMBOU)
Le titre rapport qu'a publié l'ONG Amnesty international, mardi 26 février, est sans ambiguïté : "Côte d'Ivoire : la loi des vainqueurs". L'organisation a recueilli de nombreux témoignages "de première main" qui prouvent des "violations généralisées des droits humains perpétrées par les forces armées à l'encontre de partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo". Interview de Salvator Saguès, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest à Amnesty international.
Dans votre rapport, vous accusez les FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) d'Alassane Ouattara d'être responsables notamment d'actes de tortures, d'arrestations et de détention arbitraire envers des personnes supposées être des partisans du camp Gbagbo. La réconciliation est encore loin...
- Les FRCI (regroupement des Forces nouvelles et des ralliés des Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire créé par Alassane Ouattara en 2011, ndlr) se comportent encore comme vainqueurs. Tant qu'ils se considèrent ainsi, le risque est grand d'entretenir une idéologie de guerre civile. Pour réconcilier, il faut reconstruire un appareil d'Etat impartial, des forces de sécurité impartiales, une justice impartiale. Rien de tout cela n'a été fait. Il y a une sécurité et une justice à deux vitesses. Deux ans après la crise post-électorale, les policiers et les gendarmes, issus du pouvoir de Laurent Gbagbo, ne sont toujours pas armés. En face, il y a les FRCI armés. Aux check points d'Abidjan, il y a des soldats, des gendarmes et des policiers. Mais ceux qui contrôlent, ce sont les FRCI. Cela créer une grande frustration dans la population qui nuit à toute réconciliation.
Par ailleurs, il faut savoir que la criminalité au sein des FRCI a été telle que les autorités ont été obligées de créer une police militaire, fin 2011, chargée de réprimer les soldats qui se conduisaient mal. Or, cette dernière a été utilisée à des fins totalement politiques. C'est elle qui arrête les gens dans les bars, dans la rue, au domicile sans mandat d'arrêt.
Vous accusez aussi la "milice" composée des chasseurs traditionnels "dozo" d'être derrière de nombreuses exactions...
- Nous avons, en effet, axé notre travail sur les Dozo. Au départ c'est un groupe de chasseurs traditionnels qui durant les huit années de division du pays, ont protégé les Dioula contre les autorités de Laurent Gbagbo. Ils avaient une fonction de protection d'une population sans défense. Mais maintenant, ils se sont autoproclamés responsables du maintien de l'ordre. On raconte qu'ils exigent le paiement de 300.000 francs CFA par mois, l'équivalent de 450 euros pour la protection des populations.
Ils nous ont dit clairement qu'ils bénéficiaient du soutien des autorités, qu'ils recevaient des armes de leur part, et qu'ils leur remettaient les hommes qu'ils arrêtaient. Le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi, nous a dit qu'il était conscient du problème et qu'un décret avait été promulgué en juillet 2012 interdisant aux Dozo de maintenir l'ordre. Or, en octobre, ça continuait et de manière totalement ouverte. Au nom de quoi des chasseurs traditionnels sans formation, sans fonction, vont assurer l'ordre ?
Quel est l'intérêt pour Alassane Ouattara d'utiliser ces hommes ?
- Les Dozo sont arrivés avec les Forces nouvelles. Est-ce une situation de fait que les autorités n'osent pas déranger ? Je ne sais pas. Ce qui est sûr c'est que sur le terrain, les Dozo ne se cachent pas. L'exemple de l'attaque du camp de déplacés de Nahibly est, de ce point de vue là, bouleversant. Ce camp était considéré comme un repère de bandits et utilisé pour stigmatiser l'ensemble des résidents du camp considéré comme des partisans de Laurent Gbagbo. L'assassinat de quatre personnes près de Duékoué a été l'occasion pour les Dozo d'attaquer le camp qui aurait, selon les autorités ivoiriennes servis de refuge aux auteurs des assassinats. Les Dozo, aidé par la population et les FRCI ont alors encerclé et détruit le camp. Les survivants racontent que les hommes jeunes et costauds ont été arrêtés par les FRCI et qu'ils ont ensuite disparu.
Pourquoi l'Onuci, qui devait protéger le camp, n'a rien fait ?
- Ce qui est évident, c'est que les soldats de l'Onuci sont peu nombreux. Une dizaine de personnes à l'intérieur et une vingtaine à l'extérieur. On dit qu'ils ont été surpris et étonnés par l'attitude des FRCI. Des vidéos montrent le préfet en train de regarder le camp brûler, ne donnant aucun ordre pour s'interposer. Cela faisait des mois qu'on disait que ce camp était dangereux et que des menaces planaient sur ses résidents. L'attaque n'est pas arrivée par hasard et l'Onuci aurait pu augmenter ses effectifs.
Votre mission a duré un mois de septembre à octobre 2012. Quelles ont été vos conditions d'enquête sur le terrain ?
- Avant de partir, Amnesty a envoyé des lettres aux autorités pour rencontrer des détenus. Mais une fois que nous sommes arrivés sur place, il a été très difficile d'obtenir les autorisations demandées. Lors de notre visite au Génie militaire (quartier général de la police militaire utilisé comme lieu de détention, ndlr), nous avons eu la preuve que des détenus nous ont été cachés. Des personnes ont été déplacées temporairement lors de notre venue, un procédé déjà utilisé lors d'une visite de l'Onuci dans un camp militaire des FRCI en août 2012. C'est inquiétant.
Avez-vous rencontré des responsables politiques ?
- Oui, nous avons rencontré Paul Koffi Koffi, le ministre de la Défense, le ministre de la Justice et le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko. Nous leur avons présenté notre rapport d'enquête. Nous avons agi en toute transparence.
Que peut faire Alassane Ouattara ?
- Donner des signes de bonne volonté. Enquêter et arrêter les personnes responsables de crimes très graves en 2011, proches des Forces nouvelles de l'époque. Nous mesurons la difficulté qu'il y a, à répondre aux attaques contre les casernes militaires, les postes de gendarmerie, les centrales électriques. Mais ce n'est pas en arrêtant des personnes de manière arbitraire qu'on va assurer la sécurité et calmer le ressentiment de la population. Le pire qui puisse arriver à la Côte d'Ivoire, ce n'est pas une nouvelle guerre, c'est la justice des vainqueurs. Et c'est exactement ce qui se passe. Celui qui juge, c'est celui qui a gagné.
Comment la Côte d'Ivoire peut sortir de l'impasse ?
- Je suis pessimiste et sidéré par l'attitude de la France et des Etats-Unis qui assurent que tout est réglé. Certes économiquement, beaucoup de choses se sont améliorées mais les bases sont fragiles. Une moitié de la population a peur. De même que j'ai pensé que la politique de Laurent Gbagbo était suicidaire, je pense ici qu'Alassane Ouattara doit arrêter avec ses promesses sans lendemain.
La Commission réconciliation et vérité était une fausse solution, selon vous ?
- Elle n'a aucun pouvoir, aucun mandat, aucune autorité. Ce n'est pas en faisant des rapports que cela va apporter la justice. Il y en a beaucoup qui pensent que Laurent Gbagbo doit répondre de ses actes devant la justice internationale, mais il ne doit pas être le seul.
La CPI a promis de continuer à enquêter dans les deux camps...
- On nous dit que les enquêtes se poursuivent concernant Laurent Gbagbo et sa femme Simone Gbagbo. Mais, à notre connaissance, il n'y a aucune enquête sur les proches d'Alassane Ouattara. Pourtant, il semble facile, par exemple de savoir qui sont les responsables du massacre de Duékoué... Personne n'a été relevé de ses fonctions. La CPI ne peut pas continuer ainsi, sa partialité va devenir éclatante. Personne ne nie qu'il y a eu des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité des deux côtés. Combien de temps vont-il tenir à enquêter que d'un seul côté ? On ne jette pas d'huile sur le feu, on tire la sonnette d'alarme.

6e jour de l’audience de Gbagbo


6e jour de l’audience de Gbagbo : Mardi 26 février 2013. --La guerre des images : Facebook et youtube induisent procureur et défense en erreur. --Laurent Gbagbo rétabli dans sa fonction de président de la République de Côte d’ivoire par le Procureur de la CPI.

Session 1 : Me Ivanovic : « Le procureur ignore le commando invisible à dessein »

Après avoir prouvé hier que non seulement, la manifestation sur la RTI en date du 16 décembre 2010 n’avait rien de pacifique, en montrant comment les militants du RHDP en adoptant le plan commun du supposé gouvernement Ouattara se sont joint aux forces militaires pro-Ouattara (FRCI-ONUCI-Licorne) en vue de la mise en œuvre d’une insurrection armée pour installer le nouveau directeur général de la RTI, l’équipe de Me Emmanuel Altit, qui poursuit toujours sa présentation des documents à décharges, a abordé aujourd’hui, le deuxième évènement concernant « l’attaque lancée lors d’une manifestation de femmes à Abobo le 3 mars 2011 ».
« Le 3 mars 2011, les partisans de Ouattara se sont rassemblés dans le cadre d’une marche pacifique dont le point de départ était le carrefour Anador à Abobo, pour demander la démission de Gbagbo et protester contre les atteintes aux droits de l’homme qui s’étaient produites dans le quartier. Plus de 3000 femmes se sont réunies à ce carrefour pour le départ de la marche. Elles n’étaient pas armées, brandissaient des branches d’arbres et des pancartes et scandaient des slogans anti-Gbagbo » avait tenté de prouver, le bureau du procureur le jeudi 21 février dernier avant de conclure : « …Vers 10 heures, les FDS sont arrivés à bord de véhicules blindés…Ils ont tués au moins sept femmes et ont blessé nombre d’entre elles…Ils agissaient sur ordre de leurs supérieurs immédiats ».
Pour la défense de Gbagbo, depuis le mois de mars 2011, il n’existait plus de FDS à Abobo. Seul le commando invisible sévissait à Abobo. « P.44 » , un témoin du procureur raconte même que ce sont les policiers qui étaient tués. D’ailleurs il informera que le RDR avait mis en place un mode de déstabilisation appelé « tuerie et incendie ». Ce plan aurait été planifié depuis le Golf Hôtel fief de Ouattara. « Cette marche n’avait rien de spontané comme le décrit le procureur » conclu la défense.
Revenant sur la fameuse vidéo (00300716) versée au dossier à charge du procureur, qui retrace la marche des femmes d’Abobo, la défense qui avait la vraie copie ou du moins la totalité de la bande a diffusé une autre tranche de la même vidéo où on voit bien des manifestants avec des armes lourdes et une femme qui tombe et se relève sur les consignes données en dioula « recouche toi, ce n’est pas fini ». A peine la défense commente ses preuves que le procureur Mac Donald saute de sa chaise et adresse une remarque très pertinente : « Cette vidéo a été postée sur youtube le 3 mars 2011, mais elle aurait été tournée le 24 février 2011. Tout comme la vidéo venue du Kenya, il faut que la défense nous dise ce qu’elle sait des origines de cette vidéo » a fait remarquer le procureur.
« C’est bien du procureur que la défense a reçu cette même vidéo le 17 janvier 2013 parmi les 900 vidéos contenues dans le document des charges. Il était inscrit que cette vidéo était tournée le 3 mars 2011. Ce n’est que lors de l’audience de confirmation des charges, le 18 février dernier que le procureur nous a fait savoir que cette même vidéo aurait été tournée le 24 février 2011. Quelle soit tournée le 3 mars ou le 24 février 2011, il appartenait au procureur de bien mener ses enquêtes et de nous produire la bonne pièce » a rétorqué la défense.
Parlant des tueries des sept femmes, la défense prouvera que c’était un coup monté. Car raconte un témoin, il fallait tout faire pour induire le pouvoir de Gbagbo en erreur. Pour cela, dans le complot, des manifestants avaient été armés par l’Iman Sidik de la mosquée du quartier Marley derrière rail. Des manifestants armés devaient attaquer les FDS au cas où ceux-ci s’y présentaient. Malheureusement point de FDS à la marche. Alors il fallait mettre en place le plan B. Sept femmes ont été désignées pour simuler le coup. Elles étaient par la suite aspergées du sang de mouton. Chaque femme a reçu 100 000 f Cfa et chaque cadreur, 50. 000 fcfa. Les monteurs ont fait par la suite leur boulot et le résultat est là.

A la suite de Ivanovic, Jennifer Naouri quant à elle a parlé du bombardement du 17 mars 2011 et parlera du 12 avril, le quatrième évènement.
Concernant les évènements du 17 mars 2011, la défense informera la cour que depuis mars, tous les FDS avaient fui Abobo suite au massacre de 15 d’entre eux le 28 février 2011. Désormais, Abobo était entre les mains du commando invisible. Ces groupes rebelles avaient ainsi infiltré la population et massacré tous ceux qui étaient des pro-Gbagbo. « Le procureur a parlé de 6 obus qui auraient été tirés depuis le camp commando et qui auraient visé le marché d’Abobo et par la suite le village S.O.S enfants. Sans autres formes de précisions » a fait remarquer la défense avant d’instruire le procureur sur la faiblesse de ses allégations. « Le procureur parle de 12h, comme étant l’heure du lancement des obus, des 6 obus. Alors que plusieurs de ses propres témoins parlent de 11h, 14h ou même de simple bruit d’obus et de 1 à 2 obus… »

Session 2 : « Le récit du procureur sur les évènements de Yopougon est biaisé et lacunaire »

Toujours poursuivant sa présentation Jennifer Naouri en concluant sur ce 3e évènement a rappelé au procureur que s’il avait à cœur de mener à bien une enquête, il serait allé en Côte d’Ivoire avec un expert en balistique pour savoir que un obus tiré à moins d’un km de sa position initiale peut faire des dégâts y compris sur celui qui le lance. Dans cette condition comment un tel obus peut-il être tiré sur le village S.O.S village enfants, situé à proximité du camp commando…Pour la défense, en prenant la théorie du bombardement d’un marché, le procureur veut ainsi marquer les consciences en se souvenant de Sarajevo.
Commentant le dernier évènement du 12 avril 2011, qui se serait déroulé après la chute de Gbagbo, la défense a démontré que c’est justement les FRCI qui sévissaient à Yopougon qui ont commis des viols sur des populations civiles car tous les chefs des FDS avaient déserté et fait allégeance à Ouattara. La population n’avait plus personne pour la protéger. Voilà pourquoi elle érigera des barrages pour se protéger contre les FRCI. Pour la défense, le procureur s’il avait bien mené ses enquêtes il aurait su que plusieurs centaines de pro-gbagbo ont été détenus dans des cages, surtout à la station Lubrafrique. Enfin, la défense qui tient à prouver que toutes les allégations du procureur sont infondées est revenue sur la fameuse vidéo de yopougon, alors qu’elle aurait été tournée au Kenya en mars 2009. A peine la défense aborde ce chapitre que le procureur Mac Donald rentre en transe et supplie la défense de ne plus faire cas de cette vidéo, car le procureur l’a déjà reconnu…Mais la défense explique que cette vidéo est importante car à ce stade de son propos, il s’agit des évènements de Yopougon d’où est censée provenir cette vidéo.
« Le récit du procureur sur les évènements de Yopougon est biaisé et lacunaire » a conclu Me Naouri Jennifer.

Conclusion générale sur les 4 évènements et la responsabilité pénale individuelle du président Gbagbo.

Session 3 : Gbagbo reconnu président par le procureur de la CPI.
« Non seulement les allégations portées contre le président Gbagbo en relation avec les 4 évènements sont infondés mais elles n’ont aucun lien avec le président Gbagbo » a introduit l’avocate yougoslave avant de rentrer dans une démonstration juridique pour prouver la faiblesse de l’accusation au vu des articles 25.3 (a) et (d). Elle fera référence à la jurisprudence de la Cour et au cas Katanga et Jean-Pierre Bemba en matière de la coaction indirecte d’un suspect. Pour inculper le président Laurent Gbagbo, le procureur l’accuse d’avoir bénéficié d’un appareil, donc d’une organisation en vue d’exécuter un plan commun. Le président disposait d’une organisation hiérarchisée. Il y a contribué personnellement. Enfin, le président exerçait une autorité sur les FDS en tant que président de la Côte d’Ivoire et donc chef suprême des armées. « Le procureur utilise la Constitution ivoirienne lorsque cela l’arrange » a fait remarquer la défense, avant de se féliciter pour la reconnaissance par le procureur du statut du président Laurent Gbagbo en tant que le président de la république de Côte d’ivoire, au titre de l’article 47 de la Constitution ivoirienne.
La présentation de la défense continue demain mercredi 27 février à 14h30.
De P.kouhon/ Envoyé spécial à la Haye (Eventnews Tv)

Reportage de la confirmation des charges a la CPI

La defense presente son cas.
Mardi 26 Fevrier 2013

Troisieme partie
Deuxime partie
Premiere partie


A la question des violations des droits de l'homme par les soldats d'ADO et des dozos

Plutot que de parler des arrestations et des poursuites, ADO comme toujours protege ses hommes, et demande d'etre felicite pour les seminaires qu'il a organise. La foutaise doit avoir ses limites.



RÉPONSE OFFICIELLE DES
AUTORITÉS
Réponse reçue le 11 février 2013
MINISTERE DE LA JUSTICE,
DES DROITS DE L’HOMME
ET DES LIBERTES PUBLIQUES
REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE
Union – Discipline - Travail
 -------------------
J’ai l’honneur d’accuser réception de votre mémorandum sur la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire que vous m’avez communiqué par mon adresse électronique en vue de recueillir mes observations avant sa publication dans la dernière semaine du mois de février 2013.
Je voudrais d’emblée me féliciter de cette démarche que le gouvernement ivoirien a toujours souhaitée des Organisations Non Gouvernementales de défense des droits de l’Homme dans le cadre de leurs missions en Côte d’Ivoire.
En ce qui concerne votre document, les informations qu’il renferme ont été déjà citées dans les rapports des organisations Non Gouvernementales et l’Organisation des Nations Unies au cours du dernier trimestre de l’année 2012. Toutes ces productions accusent les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et les chasseurs traditionnels « dozos » de violations massives des droits de l’Homme, traitent la justice ivoirienne d’impartialité et non indépendante ainsi qu’une inertie de la politique de réconciliation nationale…

A cette occasion, le Gouvernement avait pris la résolution de poursuivre les auteurs si les allégations rapportées sur les Forces de Sécurité étaient avérées.
Par ailleurs, quant à vos recommandations, certaines n’ont plus les besoin d’être au regard des actions posées par les autorités ivoiriennes dans le sens de l’amélioration de la situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. je pourrais citer entre autres :
- l’organisation des sessions de formations sur les droits de l’homme au bénéfice des forces militaires, paramilitaires et de sécurité en 2011 et en 2012 ;
- création d’un groupe de travail sur l’éthique et la déontologie militaire par le ministre auprès du Président de la République chargé de la Défense (arrêté n°494 du 24 décembre 2012). Les résultats sont attendus pour le mois d’avril 2013 ; - création d’un groupe de travail sur les allégations de tortures et de mauvais traitement dans les lieux de détention, soutenus par des rapports des Organisations Non Gouvernementales de défense des droits de l’Homme sur la période allant du 1er juin 2012 au 30 octobre 2012 ;
- l’organisation par le Ministère chargé de la Sécurité des actions de sensibilisation à l’endroit des chasseurs traditionnels « Dozo » à l’effet de les exhorter à ne plus se substituer aux forces publiques et de se confiner désormais que dans leurs missions traditionnelles, celles de dépositaires de la tradition et de protecteur.
- La mise en liberté provisoire de huit (08) personnes proches de l’ex-président de la république en décembre 2012.
- création en août 2012 de la nouvelle Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex combattants (ADDR) en Côte d'Ivoire. Celle-ci a démarré ses activités en octobre 2012 avec le lancement d'une opération de désarmement et de démobilisation des ex-combattants sur l'ensemble du
territoire ;
- la priorité accordée par le Gouvernement à l’harmonisation de la législation nationale aux standards internationaux relatifs aux droits de l’homme. L’insertion de l’article 85 bis dans la constitution en vue de la ratification du traité de Rome sur la Cour Pénale Internationale, la modification de certaines dispositions de la
loi sur le mariage et la ratification de certaines conventions internationales témoignent les bonnes dispositions des autorités ivoiriennes à travailleur pour l’amélioration des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. 

Tous ces efforts déployés par l’Etat dans le sens d’un cadre apaisé en Côte d’ Ivoire méritent d’être signalés et félicitées.

lundi 25 février 2013

L'ONU comme fossoyeur dans la crise ivoirienne

Ces cadavres qu'ont jette dans les fosses communes, n'ont ils pas besoin d'etre identitfies? Leurs parents ne meritent ils pas de savoir ce qu'ils sont devenus? Ces morts ne meritent ils pas de sepultures?

Cette Video montre les soldats de l'ONU jettant des corps dans une fosse commune

samedi 23 février 2013

Les militaires Guineens occupent un village Ivoirien

et y laissent leur drapeau avant de quitter les lieux.



Le conflit à la frontière entre la Côte d’Ivoire et la Guinée est en voie de résolution. Les militaires guinéens qui occupent le village de Kpéaba, dans la sous-préfecture de Sipilou, ont quitté les lieux, jeudi dernier, peu avant la tombée de la nuit. Mais… leur drapeau continue de flotter sur le village.

Flash back, Marche du RHDP sur la television 16 décembre 2010











vendredi 15 février 2013

Le service de securite en Cote D'ivoire toujours gere par les dozos

Intrepide la Cote D'Ivoire avec vers l'emergence en 2020... bien sur avec des pratiques archaiques. Ici les dozos racquettent copieusement les voyageurs, sous le regard indifferent du pouvoir d'ADO


dimanche 10 février 2013

Connivences et construction d’un Etat criminel et irresponsable en Côte d’Ivoire MIS EN LIGNE PAR CONNECTIONIVOIRIENNE.NET LA RÉDACTION · 11 FÉVRIER, 2013 A 00:32


«J’entends dire que l’argent ne circule pas ! Sachez cependant que l’argent travaille.»
Alassane Dramane Ouattara (président de la république de Côte d’Ivoire)
«On accusait autrefois les hommes politiques de ne songer qu’à « se remplir les poches ». Aujourd’hui, on ne leur reproche plus guère que de vider les nôtres.»
André Frossard (journaliste, essayiste et académicien français)
Par Mamadou Koulibaly | LIDER | 10 février 2013
Le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire, qui a du mal à s’enclencher efficacement, tend à situer les responsabilités des différents acteurs de la crise ivoirienne. La responsabilité politique repose, entre autres, sur une certaine liberté dans l’exercice du pouvoir. Sans liberté, pas de responsabilité, même dans le crime. Le crime au sens large du concept est la transgression des lois justes, quelle qu’en soit la gravité : de l’évasion fiscale au génocide, en passant par les meurtres prémédités, le stationnement interdit et le vol à main armée. Sans aucun jugement moral, cette définition analytique permet clairement de distinguer d’un côté les actes criminels et de l’autre les activités légitimes. L’activité criminelle n’est payante que tant que le risque d’être appréhendé et condamné est faible. Le crime prospère donc lorsque la police et la justice sont faibles et que l’impunité devient la norme.
La planification de la défaillance de l’Etat
Pour ne pas faire trop d’histoire, retenons que le régime de Ouattara date officiellement d’avril 2011 lorsque, après avoir gagné les élections présidentielles de 2010, il lui a fallu faire une guerre pour accéder à un trône qui avait été confisqué par son adversaire.
Pour cette guerre, le président Ouattara s’est appuyé sur les Forces armées des forces nouvelles (Fafn) et a recruté des combattants de différentes tribus et ethnies du nord de la Côte d’Ivoire, qu’il a transformés, par le pouvoir d’une ordonnance illégale, en armée régulière ivoirienne dénommée Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), comme pour bien rappeler que ce sont les militants du Rassemblement des Républicains qui devenaient la nouvelle armée de notre pays. Le R des deux sigles ne semble pas se référer à la République, mais aux républicains du Rdr. Les Fafn venaient de prendre l’ascendant sur les Forces armées nationales (Fanci) et se substituaient automatiquement à elles. Les Frci, dont Ouattara est le chef suprême, ont une histoire que l’on peut faire remonter au putsch manqué de septembre 2002. Elles sont alors une mosaïque d’associations de fait : Mpci, Mpigo, Mjp. Ces forces sont celles qui ont participé, entre septembre et décembre 2002, à l’étranglement du marché du cacao dans les zones de production de Vavoua, Danané et Daloa, permettant ainsi à certains négociants, qui leur avaient payé des sommes colossales, de s’enrichir tout en leur livrant armes sophistiquées et munitions en grandes quantités. Ces bandes armées vont ainsi devenir les forces d’occupation rebelles de la moitié nord du pays. Plus tard, les responsables de ces groupes nous expliqueront que les armes se sont imposées à eux, pensant ainsi attirer de la compassion à leur endroit. Nous ne reviendrons pas sur les détails de ces origines, mais une description détaillée de cette naissance peut être lue dans l’enquête menée par le journaliste Guy-André Kieffer, disparu curieusement quelques temps après.
Cette occupation du Septentrion sera le début d’activités criminelles intenses, qui durent jusqu’à aujourd’hui : L’exploitation des zones occupées et le pillage systématique des ressources de leur sol et sous-sol, agrémentés par des meurtres et des casses de banques, et en particulier ceux des agences locales de la Bceao, qui ont fait perdre à cette institution financière internationale plus de cinquante huit (58) milliards de francs cfa, que l’Etat de Côte d’Ivoire a eu l’obligation de rembourser par la suite, sans qu’aucun coupable n’ait été arrêté ni inquiété. L’expropriation des propriétaires fonciers traditionnels, l’exploitation et l’occupation illégales de terres agricoles pour la culture de drogues sont devenues coutumières. L’un des prototypes de ce type d’activités criminelles organisées reste M. Ouédraogo Rémi, ancien combattant des Forces nouvelles, qui bénéficie aujourd’hui encore de la protection et de la bénédiction du régime Ouattara qui, à la recherche de camps d’entrainement, n’ose pas déloger ce bandit de grand chemin, pilleur des forêts classées de l’ouest du pays, alors que tous les journaux ont décrit dans le détail les activités de « Ouremi » dans le Mont Peko. Des guerres de leadership sont aussi le propre des rebellions et sont responsables de la disparition de certains chefs de guerre tels que Sam Boukary alias Mosquitto, Zaga Zaga, Adams, Kass, IB et autres, tous victimes de la loi du crime organisé dans les zones Cno, comme à la belle époque décrite dans le roman «Le Parrain» de Mario Puzo et superbement mise en scène à Hollywood par Francis Ford Coppola avec Marlon Brando dans le rôle de Don Corleone.
Dans ces zones, pendant les dix années du règne des Fafn, les modalités de gouvernement ont été celles de tout système de crime organisé.
- Ils ont fait disparaitre l’Etat et l’ont remplacé par une administration militaire dirigée par les commandants de zones dits com-zones ;
- Ils ont supprimé les caisses de l’Etat et les ont remplacées par une agence unique dite «la centrale», qui collecte les impôts, douanes et autres rapines et butins de guerre pour le compte des com-zones et autres chefs des Fafn ;
- Ils ont instauré l’autorité des Fafn et proscrit définitivement celle des préfets, sous-préfets et autres administrations civiles, représentants de la République ;
- Ils ont organisé une branche politique et une branche armée avec une répartition des tâches : la première partageait le pouvoir dans les zones hors Cno tandis que la seconde participait aux activités du centre de commandement intégré. Ceci a permis aux Fafn d’être à la fois les seuls maîtres dans les zones Cno et de partager la maîtrise du terrain et le pouvoir dans le reste du pays.
- Ils géraient ainsi de façon collégiale le pouvoir d’Etat, avec l’appui de différents accords de paix (Marcoussis, Pretoria, Ouagadougou) et la complicité des refondateurs au pouvoir, qui avaient appelé à la soupe les autres partis signataires de l’accord de Marcoussis, accepté et célébré par tous. Les milices de toutes sortes se sont mises en place et ont profité d’activités criminelles sur l’ensemble du pays, qui s’est retrouvé gouverné non pas par un parti ou par un homme, mais par un collège de managers que l’on appelait à l’époque « la bande des quatre grands » : Ouattara, Bédié, Soro, Gbagbo. Ces quatre personnalités avaient tous rang de présidents d’institution de la République et jouissaient des privilèges liés. Ces quatre ont mis en place un système de gestion piloté par le Cadre Permanent de Concertation (Cpc) et ont accepté tous ensemble de mettre en berne la constitution et l’Etat de droit pour rechercher, disaient-ils, la paix. Selon leur plan de travail, le droit ne pouvait permettre d’arriver à la paix, il fallait en sortir, trouver la paix, pour ensuite revenir avec cette paix dans l’Etat de droit. Les bases criminelles de l’Etat étaient ainsi posées. Le refondateur s’est prostitué avec la rébellion pour garder ce qui lui semblait être l’essentiel: le pouvoir.
- La justice, dans les zones Cno, était militaire. L’administration militaire et l’Etat sont devenus malfaiteurs. C’est sur cette administration et ces forces qu’Alassane Ouattara s’est appuyé. Cette force dont il avait le contrôle n’était pas officiellement au pouvoir à Abidjan, mais avait le pouvoir. Notons d’ailleurs que le président de la République de l’époque a toujours fait scrupuleusement ce que les Forces nouvelles voulaient, alors que lui-même n’est jamais arrivé à leur faire accepter quoique ce soit de significatif. Laurent Gbagbo était au pouvoir à Abidjan, mais ce sont les Fafn qui avaient le pouvoir dans les zones Cno, malgré les multiples accords de paix. En dix ans, il n’a obtenu ni unicité de caisse, ni contrôle de l’intégralité du pays, ni restauration de l’intégrité du territoire, ni redéploiement de l’administration dans les zones Cno, ni désarmement des forces combattantes, rien qui relève de la souveraineté de l’Etat. Dans les zones hors Cno, Laurent Gbagbo était certes au pouvoir, mais c’est Ouattara qui avait le pouvoir.
2002-2010 : Gbagbo sur le trône, Ouattara aux commandes
Pour comprendre ce qui s’est alors passé il faut d’abord saisir l’essence du pouvoir. Une personne A a du pouvoir par rapport à une personne B, si A est en mesure d’inciter ou d’empêcher B d’accomplir ou pas une action donnée. Dans cette acception du pouvoir, l’on reconnait que A et B ne sont pas des robots, mais ont des volontés actives et que l’obéissance ne se fait pas sous une emprise magique. L’on admet aussi qu’à travers cette volonté, B est libre de désobéir mais qu’en pareil cas, A peut lui infliger des sanctions dont la crainte oblige B à obtempérer.
Si l’on transpose cette analyse de base à la politique ivoirienne durant la dernière décennie, on constate que Laurent Gbagbo était certes au pouvoir de 2002 à 2010 mais que, d’évidence, c’est Alassane Dramane Ouattara qui détenait le pouvoir. Pourtant, la gouvernance de la Côte d’Ivoire durant cette période est communément attribuée à Gbagbo, qui croyait d’ailleurs lui-même en être le détenteur. Il ne détenait en fait que le fauteuil présidentiel, alors que Ouattara gouvernait effectivement avec l’appui des Fafn dans les zones Cno. Laurent Gbagbo avait l’illusion du pouvoir, Ouattara en avait la réalité. Gbagbo était satisfait d’être au pouvoir et Ouattara lui faisait faire tout ce qu’il voulait et l’empêchait de faire tout ce qu’il ne voulait pas. Gbagbo se contentait d’être au pouvoir, de signer des accords avec les mandants de Ouattara et de les exécuter selon la volonté de Ouattara, à la seule condition que lui reste au pouvoir. Or être au pouvoir et avoir le pouvoir sont deux choses différentes. Etre au pouvoir ne veut pas dire automatiquement avoir le pouvoir. Gbagbo l’aura appris à ses dépens. Ouattara, lui, s’est contenté, depuis la signature de l’accord de Marcoussis, d’avoir le pouvoir sans être dans le fauteuil présidentiel. Un bref survol des évènements de la période suffit à convaincre que cette réalité et de cette thèse.
- La rébellion non matée était une victoire de Ouattara sur la république de Gbagbo.
- Les accords de Marcoussis, scandaleux arrangements présentés comme un «médicament amer» à essayer, étaient une expression du pouvoir de Ouattara sur le président Gbagbo.
- Les accords de Pretoria, qui ont conduit Gbagbo à modifier ou rejeter toutes les lois votées par l’Assemblée nationale conformément à la constitution ivoirienne, instaurant entre autre l’actuelle Cei (Commission Electorale Indépendante), étaient une expression du pouvoir de Ouattara sur le président Gbagbo.
- L’accord politique de Ouagadougou, dans ses quatre versions (I, II, III et IV) était aussi une expression de l’ascendance du pouvoir de Ouattara sur le président Gbagbo.
- Proclamer que nous irons aux élections sans désarmement et tout mettre en œuvre pour qu’il en soit ainsi, en violation complète des lois et règlements de notre pays, était une victoire du pouvoir de Ouattara sur le président Gbagbo.
- Le déroulement des élections et le cafouillage de la proclamation des résultats étaient l’expression du pouvoir qu’avait Ouattara, l’opposant d’alors, sur le président Gbagbo qui était au pouvoir et à la tête du groupe informel qu’on appelait à l’époque la majorité présidentielle (Lmp).
- Le déroulement de la crise postélectorale montrera aussi cette différence entre Gbagbo, qui était au palais présidentiel, avait prêté serment devant le Conseil constitutionnel et croyait donc qu’il avait le pouvoir et Ouattara, qui était au Golf hôtel, avait prêté serment par lettre et n’était pas reconnu par le Conseil constitutionnel, tout en ayant le pouvoir de fermer les banques, les ports, l’aéroport, les administrations, d’ériger une armée, d’affecter des ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires acceptés par le monde entier.
De 2002 à 2010, Gbagbo était de fait au pouvoir, mais il faut retenir que sur la même période, c’est Ouattara qui avait le pouvoir. Tout bilan de cette décennie devrait tenir compte de cette situation et savoir que le pouvoir était partagé par les signataires des accords de Marcoussis. Ils ont exercé le pouvoir ensemble. Les refondateurs ont accepté la perversion de leur pouvoir par les rebelles. Ils en ont profité. Il serait trop facile, à l’heure du bilan, de dire que Gbagbo était seul au pouvoir, donc il doit en assumer seul le bilan. Il y a celui qui était au pouvoir et celui qui l’exerçait.
La rebfondation a ainsi préparé la criminalisation de l’Etat, qui est aujourd’hui pleinement exercée par le président Ouattara. Cette criminalisation a été le socle de la déconstruction de l’Etat de droit, minutieusement planifiée, à dessein ou pas, par la rebfondation. Il était donc facile pour Ouattara d’y installer les Frci et d’étendre, cette fois à l’ensemble du pays, les pratiques de gouvernance qui avaient cours pendants dix ans dans les zones Cno. L’Etat malfaiteur est dorénavant devenu la norme et le repère. Cette fois, Ouattara est au pouvoir et a le pouvoir. Il installe le système des com-zones partout sur le territoire. Il nomme des anciens chefs de guerre préfets de région, il instaure des com-secteurs, nouvelle catégorie jusqu’à présent inconnue dans l’armée et dans l’administration du territoire en Côte d’Ivoire. Il redéploye, jusqu’aux petites contrées, la milice de son parti, qui tient lieu d’autorité civile et militaire en même temps.
Ce sont les représentants locaux des Frci qui ont le pouvoir local, qu’ils exercent en s’appuyant sur les structures locales du Rdr. Ils sont à la fois juges, sous-préfets, maires, chefs de canton et de village. L’armée a le pouvoir local par délégation du chef supérieur des armées, Alassane Dramane Ouattara. L’Etat-criminel est dominé par une milice ethnique et sa branche politique, le Rdr. Ses équipes se spécialisent dans l’exploitation des ressources minières nationales pour leur propre compte. Ils animent des réseaux intouchables de crime organisé dans les forêts classées et les terres rurales, desquelles ils chassent les propriétaires coutumiers traditionnels. Ils passent des marchés de plusieurs milliards au nom de l’Etat, sans aucun respect des procédures d’appel d’offre telles qu’instituées par le code des marchés publics. Ils gèrent un Etat formel avec des procédures informelles. Ils privatisent pour leur clan et les chefs des milices des pans entiers de l’activité économique de l’Etat. Ils profitent de la protection que leur apportent les Nations Unies pour s’adonner à des activités criminelles, sans que les bailleurs de fonds, piégés, ne puissent protester ouvertement, eux qui croyaient que Ouattara aurait été un président moderne. La communauté internationale découvre plutôt un Etat-trafiquant en tous genres, qui met les institutions au service du crime organisé, en dehors des lois de la République. Elle découvre un Etat qui multiplie les milices ethniques en remplacement des anciennes. Elle découvre un Etat qui criminalise les pratiques de pouvoir.
On voit donc que la déconstruction des institutions de l’Etat ivoirien, minutieusement planifiée par un groupe d’hommes assoiffés de pouvoir, est le socle de toute la souffrance des populations qui croupissent dans une pauvreté toujours plus profonde et dans une oppression dont le niveau est devenu intolérable. Dans ce contexte, il est important de dénoncer massivement ce système, en commençant par en prendre l’entière conscience, et en luttant, chacun à notre niveau. Aussi infime que soit l’action de chacun, il est important que, individuellement et collectivement, la classe politique, la société civile, les ménages et les entreprises, nous fassions notre part d’effort sur nous-mêmes, dans la vérité et la responsabilité, pour espérer sortir de ce chaos, insoutenable malgré tous les slogans qui nous rabâchent le contraire. Il est important de refuser catégoriquement toute velléité d’amnistie, qui permettrait à la classe politique bourreau des populations depuis trop longtemps, de s’exonérer encore une fois de ses responsabilités criminelles. Nous devons refuser que s’installe plus longtemps dans notre pays une classe de citoyens à irresponsabilité illimitée. Il y va de notre survie, de l’avenir de la paix, de la liberté, de la démocratie et de la prospérité.
Mamadou KOULIBALY
Président de LIDER

vendredi 1 février 2013

ACMAT: grosse commande ivoirienne pour la société nazairienne


ACMAT: grosse commande ivoirienne pour la société nazairienne

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Bientôt, au sein des FRCI et des forces de sécurité ivoiriennes, moins de pick-up (comme sur la photo) et à la place des VLRA!
Mon confrère Cyrile Pitois, de la rédaction de Saint-Nazaire, a publié ce matin un article consacré à la commande passée par la Côte d'Ivoire à Acmat. Une commande qui porte sur des véhicules de type VLRA. Ce véhicule militaire tout terrain fabriqué à Saint-Nazaire est utilisé par une cinquantaine d'armées au monde. L'entreprise reste discrète sur le nombre d'exemplaires commandés mais cette grosse commande ivoirienne permettra de créer des emplois.
La société Acmat de Saint-Nazaire, qui fabrique des véhicules tout terrain depuis 1948, vient de signer une importante commande avec l'état de Côte d'Ivoire. Le gouvernement français a donné son feu vert et la compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) vient de confirmer qu'elle apportait sa garantie au contrat. De quoi assurer le carnet de commandes de l'entre linkprise nazairienne pour les cinq prochaines années et créer entre vingt et cinquante emplois supplémentaires. L'effectif actuel est de 120 salariés. 
Une bonne nouvelle qui pourrait en cacher d'autres : dans le sillage de la Côte d'Ivoire, plusieurs autres pays d'Afrique de l'ouest sont intéressés. Acmat fait partie depuis 2006 du groupe Renault trucks défense. Elle est connue sur le marché pour son VLRA ou véhicule de liaison, de reconnaissance et d'appui, qui est un des véhicules tactiques de référence dans l'armée française et auprès d'une cinquantaine de forces armées à travers le monde.
Aujourd'hui Acmat a renouvelé sa gamme avec l'ALTV, un 4x4 léger, premier pick-up militaire produit en France conçu pour la haute mobilité tactique. Il est équipé d'un moteur de 190 ch qui lui permet d'atteindre les 160 km/h et peut recevoir une protection balistique et anti-mine. C'est cette conception récente qui plaît aux nouveaux clients et vient concurrencer Toyota comme fournisseur des armées du monde. Acmat a aussi enrichi sa gamme avec le Bastion, qui répond aux missions de transport de troupes ou de reconnaissance et d'assaut.
Acmat refuse d'indiquer combien de véhicules ont été précisément commandés et ne révèle rien des conséquences de ce marché sur le développement et l'effectif de l'entreprise. Mais les parlementaires qui ont appuyé le dossier pour obtenir l'aval du gouvernement se félicitent déjà « de l'ampleur de la commande et des emplois durables que cela permettra de créer », commente le sénateur André Trillard. Par le passé, Acmat avait déjà connu des contrats d'importance comme les 600 véhicules fournis en trois ans au Maroc. « Nous sommes plutôt fiers du succès de cette nouvelle gamme. C'est encourageant pour l'avenir, » commente un salarié.